Bon chien chien !

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Ça faisait trois heures  que Belial était allé à sa fameuse ''Réunion au sommet''. Je ne m'imaginais pas dire ça un jour mais on dirait bien qu'il commençait à me manquer.
Je n'arrivais pas à y croire.
Je venais d'avouer qu'un démon me manquait ?

Eliaquim -Mon Dieu, qu'est-ce qui m'arrive ?

À la seconde où j'eus prononcé ces mots, je fus violemment projeté contre un mur. Que venait-il de se passer ? Pourquoi avais-je été projeté ? Oh puis zut je m'étais durement cogné la tête.
Ma vision devenait trouble.
J'ai légèrement soulevé la tête pour essayer de comprendre ce qui se passait dans cette pièce mais tout était flou. J'ai donc forcé ma vue à faire disparaître le flou visuel et c'est là, qu'au fur et à mesure, je pus distinguer accroupi sur le mur de l'autre côté de la pièce, une sorte de créature que je ne savais qualifier d'ange ou de démon. Elle avait un corps légèrement musclé, une peau grise, ainsi que des marques noires qui lui dessinaient comme des espèces de flammes sur tout le corps.
Elle avait aussi des ailes blanches magnifiquement déployés qui laissaient s'échapper quelques plumes qui flottaient gracieusement dans la pièce. Si cette créature était là pour moi, je ne pourrai probablement pas compter sur Belial pour me défendre. Je ne pouvais à ce moment compter que sur ma propre force.
Le soucis ? Je n'en avais probablement pas suffisamment pour me battre contre une créature des enfers.
Avoir servi dans l'armée, à ce moment précis ne me servait à rien.
Je me suis redressé, puis relevé ; péniblement certes mais quand-même. Je faisais maintenant face à la créature. D'un battement d'ailes, elle se retrouva debout sur le sol, à une quinzaine de
mètres de moi. Je pus alors distinguer clairement son visage. Elle avait des cheveux noirs, dressés en pique vers l'arrière et des yeux violets nacrés de noir. Son nez était fourchu et de sa bouche fuyaient deux petites canines; on aurait presque dit un vampire.
Il avait aussi une espèce de pansement sur le nez.
Il n'avait clairement pas l'air inoffensif. Soudain sa main droite devint raide et foudre noire et blanche s'en échappait.
Le bruit que ce courant émettait était semblable à celui d'un millier de petits oisillons. Il se rapprochait lentement de moi, foudre en main.
Ses yeux reflétaient l'abîme.
C'était un tueur impitoyable, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute.
Il était de plus en plus proche de moi. J'étais immobilisé, incapable de reculer ou de faire quoi que ce soit, comme si on m'avait lancé un sort.
Il avançait, un sourire carnassier aux lèvres. Une fois face à moi, je l'ai entendu murmurer «Tu vas mourir» en lâchant un rire dément.
Je voulu faire une petite prière mais après avoir pactisé avec Belial je me disais bien que cela ne servirait à rien. Alors j'attendais patiemment que ce monstre prenne ma vie.
Il approchait lentement sa main de mon visage quand il se stoppa net alors que je commençais à ressentir les picotements dû à la décharge, trop proche de mon visage.
L'expression de son visage changea progressivement alors qu'il éloignait sa foudre du miens, passant d'amusé, à paniqué. Surpris, mais heureux d'être toujours vivant, je me suis très lentement retourné pour voir ce qui ou qui avait dissuadé ce monstre d'en finir avec moi. La personne que je vis m'était familière. Je reconnu sans grande difficulté le cabot qui avait refusé de me laisser entrer en enfer ; Cerbère le chien de garde des enfers. Il avait plutôt l'air d'être de mauvaise humeur. Il fixait la créature d'un regard empli de colère. Il fit un pas en avant, puis deux, puis trois, avant de se retrouver lancé à pleine vitesse. Il fonçait droit sur nous ! La créature n'avait à priori pas l'intention de se laisser faire et d'un battement d'ailes se mit à foncer dans la direction de Cerbère, sa foudre en main.
Cerbère se changeait progressivement en ce titanesque cabot à trois tête. Je fus systématiquement animé de la même frayeur qui m'avait envahi la première fois qu'il s'était transformé sous mes yeux. Une fois sa taille maximale atteinte, d'un coup de patte, il balaya la créature, qui se retrouva enfoncée dans un mur. Il se rua ensuite sur elle et la dévora, après quoi il reprit sa forme alternative, celle d'un adolescent de dix-sept ans. Je l'entendait marmoner quelques chose dans sa barbe. On aurait dit qu'il était entrain de se rouspéter.

The Belial's echelon [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant