62. SCARFACE

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Je sorti de l'avion après une vingtaine d'heure d'avion. L'air chaud de Paris en été me frappa et m'étouffa presque. Des dizaines de personnes étaient à côté de moi et retrouvaient des membres de leurs familles.

... : Julia ! m'interpella une voix que je connaissais bien.

Je me retourna et fis face à un Kylian tout souriant.

Je me dirigeai vers lui et il m'enlaça avant de me faire la bise. J'étais vraiment contente de le voir.

Kylian : T'as fait un bon voyage ? demanda-t-il en se dirigeant vers sa voiture.

Moi : C'était super long, j'voyais plus la fin, répondis-je en baillant.

Il ricana et entra dans sa voiture.

Kylian : Les prochaines vacances obligé on les fait ensemble. Y'avait grave du monde à l'aéroport, j'en ai jamais vu autant là bas, fit-il remarquer.

J'acquiesçai en mettant ma ceinture.

Kylian : Ça fait trois semaines que j'en ai envie...

Je fronçai les sourcils sans comprendre. Il s'approcha de moi et me caressa la joue avec son pouce. Je souris et tentai de ne pas rougir. Ses lèvres se posèrent sur les miennes avec une douceur incroyable. Je fermai les yeux pour profiter de cet instant. Moi aussi j'en avais envie depuis trois semaines...

Quelques secondes après, il s'éloigna, à mon plus grand regret, en me déposant un baiser au coin des lèvres.

Kylian : T'as encore des vacances ou tu reprends direct ? demande-t-il en démarrant.

Je repensais à mes rendez-vous pro que m'avait programmé Tony avant de prendre la fuite.

Moi : Je reprends direct, grimaçai-je.

Kylian : Pas cool, dit-il en faisant semblant de bouder, ah d'ailleurs, j'suis allé faire les courses ce matin parce que j'peux te dire qu'après 3 semaines de vacances le frigo était vide, commença-t-il, me faisant rire, j'ai croisé ton manager, Tom? Tonio ?

Moi : Tony ?

Kylian : Ouais lui, désolé j'avais oublié. Bref je l'ai croisé dans un rayon, j'lui ai souri normal, il m'a lancé un regard scarface wesh !

Moi : Ah ouais ? dis-je en faisant semblant d'être étonnée.

Kylian : J'te jure, et après il s'est retourné comme si il m'avait pas vu. J'lui ai piqué son taff ou quoi ? rit-il.

« Presque », pensai-je sarcastiquement. Je repensais à notre discussion quelques jours auparavant, lorsqu'il m'avait dit en quelque sorte qu'il démissionnait, ou plutôt qu'il me laissait complètement tomber. Je comprenais mieux pourquoi il avait snobé Kylian au supermarché.

Moi : Il a pas du te reconnaître, mentis-je en haussant les épaules.

Kylian : Ouais, j'sais pas mais tu lui diras que j'ai pas trop kiffé le vent.

J'acquiesçai et changeai rapidement de sujet.

Moi : T'as repris les entraînements ?

Ses yeux s'illuminèrent, comme à chaque fois qu'il s'apprêtait à parler de football, ce qui me fit sourire.

Kylian : Ouais, on reprends détente pour l'instant, ça fait plaisir de retourner sur la pelouse.

Passer la clé dans ma serrure et pénétrer dans mon appartement me fît un sentiment étrange. Je jetai ma valise dans le salon et couru m'allonger, ou plutôt plonger dans mon lit. C'était clairement la meilleure sensation du monde.

Kylian : T'es vraiment une gamine, rit-il.

Il alla se doucher pendant que je défaisais ma valise, pleine à craquer.

Il revînt, torse nu, encore un peu mouillé de la douche et je ne pu m'empêcher de rougir en le voyant. Il m'embrassa la tempe lorsque nous nous croisâmes.

Après une bonne douche fraîche, je revins dans ma chambre et constatai que Kylian s'était déjà endormi dans mon lit. Cette vision me fit sourire. Je comptais lui donner son cadeau ce soir mais il le verra à son réveil.

Je posai sur sa table de chevet le maillot de foot de l'équipe de Tahiti bien en évidence pour qu'il le voit bien, avant de me coucher à ses côtés.

Je tournai en rond, me mettais sur le dos, puis sur le ventre, me levai pour boire de l'eau, me recouchai, environ vingt fois dans la nuit. Le décalage horaire me jouait encore une fois des tours. En plus de ça, je pensais énormément à Tony. J'avais fait le choix de ne rien dire à Kylian, pour ne pas qu'il s'inquiète et qu'il se sente coupable.

Toutes ces pensées tourbillonnèrent dans ma tête jusqu'à cinq heures du matin, l'heure où mes paupières se fermèrent enfin.

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