CHAMPION

63. SEULE

Je me réveillai à midi. Kylian n'était plus à côté de moi et je traînais dans mon lit avant d'enfin me lever.

Je remarquai que le maillot de l'équipe de Tahiti n'était plus sur la table de chevet et qu'il y avait un mot à la place, sur un petit papier.

« Hey, j'espère que t'as bien dormi, merci énormément pour le maillot, ça me touche que t'aies pensé à moi. Je t'ai acheté des viennoiseries, elles sont sur le plan de travail. Passe une bonne journée !
Kylian le plus beau de tous.»

Un sourire se dessina instantanément sur mes lèvres et je me levai pour aller prendre mon petit déjeuner. Aujourd'hui, c'était ma première journée de travail sans mon manager... Enfin pas vraiment, puisqu'il avait déjà organisé mes rendez-vous.

En effet, sur le plan de travail de ma cuisine se trouvait un sac rempli de croissants et de pains au chocolat. Je les dévorais avec un bon jus de mangue bien frais. J'envoyais d'ailleurs un message à Kylian pour le remercier et lui souhaiter une bonne journée.

Je passai le début de ma journée sur mon ordinateur, à chercher comment je pourrais trouver un nouveau manager. Je n'avais jamais fait ces démarches puisque c'était directement Tony qui m'avait repéré et pris sous son aile à mes débuts. J'avais encore la rage contre lui.

Après deux heures de recherches sans aucune trouvaille, j'éteignais mon ordinateur portable rageusement et commençait à me préparer pour mon shooting. Il fallait impérativement que je trouve un manager avant la semaine prochaine.

Le shooting photo se déroula plutôt bien, comme à mon habitude, j'étais à l'aise face aux projecteurs et aux appareils photos plantés devant moi. Le photographe me montrait quelques clichés qui semblaient être réussis et je les trouvais vraiment beaux.

Satisfaite, je retournais chez moi et continuais mes recherches.

Ce fut mon rythme pendant toute une semaine ; je me levais, j'allais travailler, et je cherchais un manager entre deux. Contrairement à ce que j'aurai pu croire, il était vraiment très compliqué d'en trouver un. Les managers qui semblaient compétents étaient tous overbookés et les autres ne m'inspiraient pas confiance.

Ma vie sociale était complètement nulle. Kylian et les gars étaient partis en semaine d'intégration avec toute l'équipe, pour bien commencer la saison. Ils restaient donc au camp d'entraînement durant toute la semaine et Maëva était partie en vacances chez la famille de son copain. Nous nous échangions quelques fois des messages mais j'étais très concrètement au bord de la crise de nerfs.

La semaine s'achevait et je n'avais toujours pas de manager, tandis que la période que m'avait organisé Tony se terminait à une vitesse folle.

Je n'en avait parlé à personne, seule ma famille en était au courant. J'avais besoin d'en parler à quelqu'un qui me comprendrait alors j'appelai mon meilleur ami, en priant pour que lui non plus ne soit pas en vacances.

Mohammed : Wesh grosse tête ! décrocha-t-il, me faisant esquisser un sourire.

Julia : Alors Mo', t'es rentré de vacances ?

Mohammed : Ouais, et je recommence le studio à fond, j'passe mes journées à taffer mon album, m'expliqua-t-il.

Julia : Ah merde... j'voulais que tu passes à la maison pour qu'on parle un peu, j'ai trop de trucs à te raconter.

Mohammed : Viens au studio ! proposa-t-il, j'y suis là, j't'envoies l'adresse, j'vais pas te laisser me cacher des trucs plus longtemps !

Sa réaction me fit rire et je notai l'adresse de son studio. Je m'habillais rapidement, puisque je passais ma vie en pyjama depuis une semaine déjà, puis sorti de mon appartement pour monter dans ma voiture.

Mon GPS m'avait mené devant un petit bâtiment. Je n'étais pas du tout sûre que ça soit la bonne adresse puisque ça ne ressemblait pas du tout à un studio.

... : Julia ? Tu viens voir Sneazz ? me demanda un homme qui fumait à l'entrée.

J'acquiesçai, les sourcils froncés.

... : Entre, c'est là, dit-il en me tenant la porte, j'sais que c'est pas trop indiqué ici mais bon...

Je le remerciai et entrai dans le studio. Un long couloir menait à la salle insonorisée, qui était vide. Je jetai un œil de l'autre côté, dans la salle d'enregistrement et y aperçu mon meilleur ami, penché sur une feuille, en train de gratter quelques notes.

Discrètement et pour ne pas le déranger, je poussai la porte en silence. Raté, il releva la tête et enleva ses écouteurs.

Moi : Attends comment t'as fait pour m'entendre ? demandai-je déçue.

Mohammed : Le flair cousine, tu vas bien ?

Moi : Et toi ?

Mohammed : Et comment ! Faut que j'te fasse écouter cette prod ! C'est le mec que t'as du croiser à l'entrée qui l'a composé, m'expliqua-t-il excité.

Moi : Balance la sauce, ris-je en voyant son enthousiasme.