CHAMPION

69. BAIE VITRÉE

Sarah : J'me rappelle, t'étais toute timide à l'époque, me dit mon amie.

Adri : Elle a grave changé hein, fit-il remarquer en me donnant une tape à l'arrière du crâne.

Moi : Eeeh, laissez moi, j'étais toute jeune...

Presnel : Tu l'es toujours, fais pas l'ancienne.

Je fis semblant de bouder, ce qui les fit rire. Je bus une gorgée de mon Oasis.

Sarah : Vous vous rendez compte ? Tout a commencé grâce à une cannette d'Oasis ! s'exclama-t-elle en désignant mon verre.

Moi : Pourquoi vous vous êtes intéressés à moi ? J'veux dire, j'étais beaucoup plus jeune que vous, vous étiez archi connus, j'étais personne, pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre ?

Presnel : Dès l'instant où tu m'as dit de mettre ma playlist j'ai su que t'étais la bonne.

Moi : J'ai réveillé l'âme de DJ Presko, dis-je en éclatant de rire.

Adri : Sérieusement t'étais pas une groupie, tu nous parlais pas que par intérêt ça se sentait, déclara-t-il en haussant les épaules.

Les autres acquiescèrent.

Moi : J'vous jure j'me suis toujours demandé ce que j'aurai fait si j'vous avait pas connus. J'pense que j'aurai encore été la meuf hyper timide dans son coin.

Presnel : Regarde tu fais pleurer Kayis ! lança-t-il en se dirigeant dans la chambre de ce dernier pour calmer ses pleurs.

Je lui offrais mon majeur en riant.

La porte sonna et Presnel se dirigea vers la porte. C'était un livreur.

Presnel : On a pas le droit d'en manger frérot, mais on fera comme si c'était une salade, pour une fois, dit-il à Adrien en revenant les bras chargés de boîtes de pizza.

Nous dégustions nos pizzas en papotant et en jouant à Fifa. Enfin, Sarah et moi discutions pendant qu'Adri et Presnel jouaient à Fifa.

Presnel : Vas-y de toute façon la j'étais pas trop dans le mood de gagner, j't'ai laissé, dit le jeune homme en posant sa manette.

Adri : Ouais mens encore ! se moqua-t-il, Au fait Jul !

Je levai les yeux vers lui pendant que Presnel murmurait un « ah ouuuui ! ».

Adri : Il s'passe quoi avec Kyky ?

Presnel but une gorgée en faisant exprès de faire du bruit et croisa ses jambes comme une fille.

Presnel : On t'écoute ma puce.

Moi : Bah, rien... vous voulez qu'il se passe quoi ?

Adrien me lança un regard qui me demandait de ne pas mentir comme ça. La vérité c'est que ne savais pas si ils voulaient parler du fait que l'on soit ensemble, ou du fait que je l'évite depuis deux semaines.

Presnel : On a vu votre petit jeu, vous êtes ensemble ça crève les yeux. Par contre il nous a dit que tu voulais plus le voir, tu refusais tous les rendez-vous depuis que t'es rentrée.

Je me sentais encore plus mal de l'avoir évité.

Moi : Je travaille dur...

Adri : Pas à nous Julia, pas à nous...

Je ne savais plus quoi faire. J'étais obligée de leur en parler et d'en parler à Kylian au plus vite. Je me mis à tout leur expliquer. Du début à la fin. Des crises de mon ex-manager à la scène d'Enzo en passant par la démission et mon passage à vide.

Sarah : Oh, ma puce... fallait nous en parler... on aurait pu te soutenir.

Adri : Elle a raison... on est aussi là pour ça. T'as trouvé un nouveau manager, c'est le principal, cette période est terminée.

Moi : Ouais, t'as raison.

Ils avaient réussis à me faire relativiser.

Presnel : Par contre faudra le dire à Kylian, il est vraiment pas bien là.

Moi : Je sais... grimaçai-je, j'ai peur de le décevoir...

Sarah : T'inquiètes, il comprendra... Vous êtes pareil tous les deux, répliqua-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Je fus légèrement rassurée mais restais toujours inquiéte. Et s'il ne me pardonnait pas ?

Presnel : Vous avez vu la baston Booba Kaaris ?

Je le remerciai intérieurement pour ce changement de sujet et ils réussirent à me changer les idées.

Je me dirigeai vers le balcon pour m'aérer un peu. Je respirai l'air encore chaud de l'extérieur à plein poumons.

J'entendis la sonnette retentir dans l'appartement. Ce devait être les desserts qu'avait commandé Sarah. Je n'y prêtais pas attention. Quelques secondes après, j'entendis la baie vitrée se fermer derrière moi, me faisant légèrement sursauter.

... : Faut qu'on s'explique.