85. POP CORN

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Maëva : Sa race, y'a plus de pop-corn, se lamenta-t-elle en déposant le paquet vide sur la table basse.

Moi : J'en veux plus t'façon, reprends en pour toi, lui dis-je en lui montrant ma cuisine du doigt.

Nous étions en train de nous faire un marathon de films et dessins animés. Kylian avait un match ce soir au Parc des Princes mais j'avais déjà promis à ma meilleure amie de rester avec elle cette soirée depuis bien longtemps. Je ne manquais pas beaucoup de matchs de Kylian, la plupart du temps, je me faisais un plaisir d'y aller pour l'encourager du mieux que je pouvais. J'étais sa supportrice numéro une, une vraie groupie.


Je reportais mon attention sur le film qui allait certainement bientôt toucher à sa fin. C'était un film très niais mais que j'adorais, dans lequel une fille et un garçon faisaient semblant d'être en couple pour rendre jaloux leurs amours respectifs. Les deux se rendaient finalement compte qu'ils étaient amoureux l'uns de l'autre et étaient sur le point de s'embrasser, mais pour de bon cette fois.

Ma respiration se coupa alors soudainement, une forte douleur commença dans le bas de mon dos, comme si j'étais resserrée dans un étau. Mon ventre se tordait et je suais à grosses gouttes.

Maëva : Fais pas cette tête, on le savait qu'elle allait le tromper de toute manière, rit-elle en faisant référence au film.

Je lui fis non de la tête et passai mes mains sur mon ventre pour qu'elle comprenne que mon attention n'était en aucun cas portée sur le film.

Ma douleur s'atténua doucement et je pus enfin souffler.

Moi : J'ai super mal au ventre, soupirai-je en replaçant mes mèches de cheveux derrière mon oreille.

Cela devait être des contractions mais elles n'avaient rien à voir avec celles que j'avais pu avoir quelques jours auparavant. Nous reprenions la fin du film et ce n'était que pendant le générique de fin qu'une seconde contraction ne revînt me tordre de douleur.

Maëva me regardait, impuissante et paniquée, ne sachant quoi faire.

Maëva : Euh, meuf... dis-moi si j'me trompe mais... t'es légèrement en train d'accoucher là.

J'aurai pu rire de sa réaction si mon ventre ne me faisait pas affreusement mal mais je préférai serrer les points pour essayer de mieux supporter la douleur.

Moi : T'inquiètes, la rassurai-je après avoir repris mes esprits, les contractions sont encore trop espacées, mais... c'est pour bientôt.

Un sourire s'ancra sur mon visage. J'avais tellement hâte de rencontrer notre petite merveille, notre bébé.

Maëva : Euh... T'es sûre ? Parce que pas moi...

Je lui lançai un regard l'air de dire "T'es vraiment sérieuse ?" et elle leva les mains en l'air d'un air innocent, ce qui me fit rire.

Ça ne servait à rien d'appeler Kylian maintenant, son match allait commencer et de toute manière, je n'allais pas accoucher maintenant, du moins je le sentais.

Après quelques longues minutes de "J'ai froid." "Non finalement j'ai chaud." et de changement de position parce que je n'étais pas à l'aise, mes contractions s'étaient terriblement rapprochées.

Maëva : Là j'suis désolée mais je t'écoutes plus, on y va, ordonna-t-elle en se levant pour aller dans notre chambre.

Elle revînt quelques minutes après, entre deux contractions, avec un gros sac dans la main, dans lequel j'avais déjà préparé les affaires du bébé au cas où, comme quoi ça a bien été utile.

Elle m'aida à me relever et m'emmena jusqu'à sa voiture. Je m'installai rapidement côté passager et elle démarra pendant que je m'enroulais dans mon gros plaid bien chaud.

Moi : Tu te rends compte que j'vais enfin rencontrer cette petite chose ? m'enthousiasmai-je en carressant affectivement mon ventre.

Le trajet passa relativement vite mais à peine je fus rentrer à l'hôpital que les contractions devinrent de plus en plus fortes et rapprochées. Les sages femmes vinrent très rapidement s'occuper de moi. Je me tortillais dans tous les sens pour essayer de les calmer, en vain.

Elle m'emmenèrent dans une chambre pour me faire quelques examens.

Moi : Appelle Kylian, s'il te plait, demandai-je à ma meilleure amie.

Elle hocha la tête et s'éloigna, son portable en main.

Maëva : Il répond pas...

Moi : Prends mon portable, vas à "coach adjoint".

Je lui indiquai la poche de mon sac dans laquelle elle pourrait trouver mon portable et elle s'en saisit. L'entraîneur adjoint, sachant que j'étais enceinte et que j'allais bientôt accoucher, avait eu la gentillesse de me donner son numéro en cas d'urgence. Je n'aurai jamais pensé l'utiliser mais je devais à tout prix avertir Kylian.

Les infirmières m'emmenèrent donc en salle d'accouchement, voyant que j'étais sur le point de donner la vie à mon bébé. Je n'avais pas eu le temps de parler à Maëva depuis son appel.

Je ne cessai de penser à Kylian. Je ne voulais pas qu'il soit absent au moment de mon accouchement ; J'avais besoin de lui. Il nous fallait partager ce moment.

Les infirmières me dirent que je pouvais commencer à pousser mais je ne les entendais plus. Kylian n'était toujours pas arrivé et je voulais absolument qu'il soit présent, je n'y arriverai pas sans lui.

... : Madame, m'appela une sage femme, c'est le moment.

Je serrai les points, de douleur et me concentrais au maximum pour souffrir le moins que possible. C'était maintenant ou jamais, je ne pourrai pas me retenir plus longtemps.

Kylian : J'suis là ! dit mon mari en poussant violemment la porte.

CHAMPIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant