CHAMPION

66. RÉVÉLATION

... : Julia ! m'interpella une voix.

Raté. Je ne me retournais pas et accélérai le pas pour sortir plus vite.

Enzo : Hey, Julia, tu m'as pas entendu ? Tu vas bien ? dit le jeune homme en me souriant.

Moi : J'suis désolée, j'suis pressée, mentis-je.

En ce moment, les mensonges étaient mon domaine. Je me retournai pour partir mais il m'attrapa le poignet.

Enzo : Oulah, qu'est-ce que t'as ? me demanda-t-il en voyant mon regard noir, tu t'es disputé avec ton mec ou quoi ? rit-il.

Je le regardais sans comprendre. Décidément il faisait tout pour m'énerver...

Enzo : C'est bon, tout le monde sait que t'es avec Mbappé, d'ailleurs il est pas très sympa au passage...

Moi : T'en sais rien, tu le connais pas, déclarai-je en haussant le ton.

Enzo : La seule fois où je l'ai vu, il était pas top, grimaça-t-il, t'as pas touché le gros lot toi, dis donc, un mec qui prend la grosse tête, ton manager qui se barre...

Moi : Comment t'es au courant ?! le coupai-je

Son sourire narquois disparu.

Enzo : Tu sais très bien qu'on vous a dénoncé...

Je fronçai les sourcils. Des centaines de pensées tourbillonnaient dans ma tête.

Enzo : Tony et moi, l'article, dit-il en haussant les épaules comme si c'était la chose la plus normale du monde.

Mon sang ne fit qu'un tour. Avec tous mes problèmes, j'avais presque oublié cette histoire d'article de magazine. Je soupçonnais déjà Enzo, mais jamais je n'aurai cru que Tony pourrait faire quelque chose pareil.

Enzo : Tu crois que j'aurais trouvé les contacts de la presse tout seul ? C'est lui qui m'a aidé, expliqua-t-il sournoisement.

Moi : Pourquoi vous avez fait ça ? demandai-je hors de moi.

Il planta ses yeux dans les miens. Son regard me déstabilisait mais je lui tenais tête malgré moi.

Tony : J'suis étudiant en droit... tu devrais savoir que j'aime rétablir la vérité. Vous laissiez tout le monde dans le doute... C'est pas juste ça. Et puis Tony, le pauvre, ça fait des mois qu'il est amoureux de toi et tu te met en couple avec le premier venu... Quelle conne tu es.

Tony ? Amoureux de moi ? Impossible... Il m'avait vu grandir. C'était comme mon frère.

Enzo : Pfff ! T'es si bête que tu ne l'as même pas remarqué. C'est moi qui lui ai donné l'idée et c'est lui qui a contacté les médias. Entre meilleurs amis, on se devait bien ça non?

Ce fut les paroles de trop. Ma main atterri sur sa joue sans même que je ne puisse m'en empêcher. Quelques personnes se retournèrent tant le bruit de la gifle avait été fort. Enzo était lui aussi ahuri. Certainement ne s'attendait-il pas à cette réaction de ma part.

Sans calculer personne, je tournai les talons et sortai de l'établissement. Je restai quelques minutes dans ma voiture pour me calmer un peu avant de prendre la route puis me dirigeai vers chez Maëva. Cette fois, je devais en parler à quelqu'un.

Maëva : T'as des cernes meuf ! me fit-elle remarquer en m'ouvrant la porte de son appartement.

Moi : Bonjour, tu vas bien ? répondis-je ironiquement.

Elle me fit rentrer et parti directement nous chercher des boissons.

Maëva : Tu te rends compte, depuis que t'es revenue de vacances on s'est toujours pas revues... la honte.

Elle s'assit sur le canapé et m'invita à faire de même. Je m'exécutais pendant qu'elle examinait chaque parcelle de mon visage.

Maëva : Pourquoi t'as des cernes immenses comme ça ? C'est Kyky qui te fatigues autant ?

Je ris légèrement, c'était la première fois depuis deux semaines.

Maëva : Oulah, il est passé où ton p'tit rire moche là ? demanda-t-elle en s'installant plus confortablement.

Moi : Il est parti en même temps que mon manager, dis-je sarcastiquement.

Ma meilleure amie rit avant de se rendre compte que j'étais sérieuse. Son visage se figea lorsqu'elle comprit.

Maëva : Attends, c'est une blague ?

Je fis non de la tête et elle me demanda de lui expliquer.

Maëva : Putain ça craint, dit-elle finalement.

J'haussai les épaules.

Maëva : Et Kylian il en dit quoi ?

Cette fois-ci, je baissai les yeux, honteuse.

Moi : Il le sait pas...