CHAMPION

68. FLASHBACK

2 septembre 2016. J'étais en train de me changer dans la loge. Les stylistes m'avaient fournis un maillot du Paris Saint-Germain pour compléter ma tenue. C'était l'une des premières fois où j'allais poser pour une vraie grosse enseigne.

J'avais énormément la pression puisque du haut de mes dix-sept ans, je n'avais strictement aucune confiance en moi. Je ne sais toujours pas d'ailleurs comment j'ai réussi à être sélectionnée pour ce shooting, surtout que le PSG était mon équipe de cœur depuis petite. Je me sentais honorée de pouvoir poser pour eux.

Les coiffeuses et maquilleuses vinrent ensuite me préparer pour le shooting. Après ce moment agréable, je du me positionner devant un fond vert, pendant que des dizaines de caméras étaient braquées sur moi.

Tony : Allez, ça va bien se passer, me rassura mon manager.

J'étais terriblement stressée, mais je réussi quand même à en faire abstraction. Plus j'enchaînais les photos, plus je me sentais à l'aise. Les photographes étaient très professionnels et savaient comment me mettre en valeur avec la tenue.

Après une heure de poses, nous firent une petite pause. Je me dirigeai vers le distributeur pour m'acheter une boisson et me positionnai derrière une femme qui prenait déjà les siennes. Me sentant derrière elle, elle se retourna et me sourit.

... : Tu prends quoi comme boisson ?

Moi : Euuh, Oasis, pourquoi ?

Sans me dire plus, elle se retourna et acheta une canette d'Oasis.

Moi : Non non, c'est vraiment pas la peine ! lui dis-je en comprenant qu'elle était pour moi.

... : On refuse jamais un cadeau, moi c'est Sarah, se présenta-t-elle.

Moi : Julia, tu fais quoi ici ? J'ai vu que tu posais pas... demandai-je.

Sarah : Oh, je suis pas mannequin, je suis juste venue accompagner mon copain, il va poser lui.

... : Pourquoi y'a pas de musique ici ? On est à un enterrement ?! s'exclama un jeune homme en faisant son apparition dans le studio.

Sarah : Voilà... c'est lui, rit-elle.

Mes yeux allaient et venaient de Sarah au jeune homme. Je n'y croyais pas. Voyant ma réaction, elle rit et appela son copain.

Sarah : J'te présente Julia, m'introduit-elle.

Presnel : Tu trouves pas que y'a une ambiance de mort ici ? me demanda-t-il.

Moi : Mets ta playlist, ris-je.

Presnel : Aaaaah putain, elle est pas conne elle ! Merci Jul.

Son surnom me fit rire et il parti chercher son portable. Quelques secondes après, il revint, tout fier.

Presnel : Il est où Adri ? ADRIEEEEEEN ! Ramènes l'enceinte frérot !

Un deuxième jeune homme fit son apparition peu de temps après, avec dans les mains, une enceinte.

Adrien : Tu fatigues de ouf, rit-il.

Moi : Il est tout le temps comme ça ? demandai-je à Sarah.

Elle acquiesça.

Adrien : Et encore, vous avez pas à le supporter aux entraînements ! Un démon.

Sa remarque me fit rire et il reporta son attention sur moi.

Adrien : Adrien, se présenta-t-il.

Moi : Julia, fis-je de même.

Presnel : Mais tu peux l'appeler Jul aussi ! cria-t-il de l'autre bout de la pièce, oh vous savez qu'elle a 17 ans ?

Adrien : Noooon ! T'as 17 ans ?

Presnel : Eheheheh commence pas, dit-il en entourant mes épaules de ses mains, elle est mineure tu la laisse tranquille !

Le reste du shooting se déroula dans la bonne humeur. J'étais beaucoup plus détendue qu'au début.

... : C'était le dernier cliché ! Merci à tous d'être venu, bravo pour cette journée, cria le photographe en éteignant son éclairage.

Quelques personnes applaudirent et je retournai dans les loges pour me changer.

Presnel : T'as faim ? me demanda le jeune footballeur dès ma sortie des loges.

Sarah : L'agresses pas comme ça, rit sa copine en lui donnant une petite tape sur l'arrière du crâne.

Adrien : On va manger dehors, tu veux venir ?

Sarah : Voilà ! C'est comme ça qu'on demande, fit-elle remarquer à Presnel.

Moi : Ouais, pourquoi pas ? Où ça ?

Adrien : Macdo !

Presnel : KFC !

Les deux jeunes hommes avaient proposé en même temps et se défiaient du regard.

Nous les regardions désespérément se chamailler avant que Presnel se retourne comme s'il venait d'avoir une révélation.

Presnel : Shifumi !

Sarah : Vous êtes des gamins, rit-elle.