Chapitre 33

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Maggie : … Tu te souviens, le lundi, quand je suis venue ici ? On était allongée sur le canapé en train de regarder un film et à un moment donné j'ai voulu me relever et sans le faire exprès, j’ai mis ma main sur ton entrejambe et tu m'as poussée ?

Tu parles que je m’en souviens et sans mentir je crains vraiment la suite. Me dis-je dans ma pensée.

Moi : Oui, je m'en souviens parfaitement. Pourquoi reviens-tu sur ce sujet alors que je t'ai dit que je ne l'avais pas fait exprès ?

Maggie : Je le sais très bien. Mais, c'est la façon dont tu l'as fait qui m'a étonnée. Tu n'es pas du genre à réagir de cette façon.

Moi : C'était tout à fait normal, la façon dont j'ai réagi. Je ne vois absolument pas ce qu'il y a d'étonnant.

Maggie : Tu ne le vois pas, mais moi si ! Depuis, je n'arrête pas de me poser des questions.

Moi : Quel genre de question te poses-tu ? Parce que, sans te mentir, tu te tourmentes l'esprit pour rien.

Maggie : La principale question que je me pose, c'est qu'est-ce que tu me caches ? Je sais que c'est quelque chose de très important, une chose que tu n'as pas envie que je sache…

Je regrette tout de suite de lui avoir demandé.

Maggie : Ne me dit pas que je me tourmente l'esprit, ce n'est pas le cas. Continue-t-elle.

Moi : D'accord, je ne le dirai pas. Est-ce que je peux partir maintenant ?

Maggie : Non !! Je sais très bien que tu essayes d'éviter le sujet. Je n'ai pas envie de tourner autour du pot.

Moi : Mais non, pas du tout, je n'essaye rien du tout…

Je commence vraiment à avoir peur.

Maggie : Soit tu décides à me le dire, soit j'opte pour une autre méthode !

Moi : Quelle autre méthode ?

Sans prévenir, elle passe sa main entre mes jambes et serre mon intimité entre ses doigts. Surprise par son geste, je me lève brusquement, retire sa main et une grande peur m'envahit. Je pense qu'elle a eu le temps de bien la sentir, vu le regard qu'elle me lance. Son visage est marqué par l'incompréhension ainsi que par la surprise. Je pense que cette fois, je ne peux pas m'en sortir.

Moi : Mais qu'est-ce qui te prend ?

Maggie : Tu m'expliques ce que ça veut dire !

Moi : Pas la peine de crier.

Maggie : Alors, explique-moi pourquoi tu as un sexe d'homme à la place d'un sexe de femme.

Elle a vite compris, on dirait.

Moi : Parle moins fort ! Je vais t'expliquer.

Maggie : Tu sais quoi, je n'ai même pas envie que tu m'expliques. Comment as-tu pu me cacher une chose aussi importante ? Comment as-tu pu ? Alors que je suis censée être ta meilleure amie, celle avec qui tu partages tout, celle à qui tu dis tout… Aujourd'hui, je me rends compte que tu m'as caché une énorme partie de toi. Dit-elle triste et en colère.

Moi : Mais…

Maggie : Il n'y a pas mais Alex ! Je t'ai toujours tout dit, je ne t'ai jamais rien caché. Je l'ai toujours fait parce que je te fais confiance, mais on dirait que toi ce n'est pas le cas.

Elle a les yeux humides, ça me fait mal de la voir dans cet état-là.

Moi : Comprends-moi. Je suis désolée Maggie, laisse-moi t'expliquer.

Maggie : Tu as eu plusieurs occasions pour me le dire mais tu as toujours décidé de prendre la fuite ! Comment veux-tu que je te comprenne ? Je ne t'aurai jamais jugée, ni critiquée. Ça, tu le sais ! Ce n'est pas parce que tu as connu des gens qui t'ont insultée et traitée de tous les noms que j'allais, forcément, faire la même chose ! Tu as un sexe d'homme, et alors ! Tu me connais bien, tu sais que je ne suis pas comme ça, je t'ai toujours accepté telle que tu es.

Les larmes coulent à flots sur ses joues. Tout ce qu'elle dit, c'est la vérité, pure et simple. J'aurai dû lui dire la vérité, je le regrette vraiment. Je n'aurai pas dû lui cacher alors qu'elle me raconte tout. Elle a bien pris le fait que j'ai une attirance pour les filles. Je m'en veux énormément. Mais, c'était plus fort que moi, je devais à tout prix garder ça pour moi et j'espère qu'elle va comprendre.

Moi : Je suis désolé, Maggie…

C'est la seule chose qui arrive à sortir de ma bouche.

Maggie : Tu me déçois, Alex.

Elle sort de ma chambre et claque la porte. Je m'écroule, à genoux. Les larmes s'échappent de mes yeux sans que je puisse les arrêter. Je crois que je viens de perdre ma meilleure amie. Non, je refuse de la perdre, il faut que je lui explique, il faut que je la rattrape.

Je me lève, sort de ma chambre à toute vitesse. Dans les escaliers, je croise Luna mais je ne m'arrête pas, je continue de descendre les marches comme une furie. Je sors de mon appart, dégringole les escaliers à vive allure. J'arrive en bas de l'immeuble et sors. Je regarde à droite et à gauche, j'aperçois Maggie et je cours vers elle.

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Acceptez-moi comme je suis [ EN CORRECTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant