Imagines Marvel

Commande n°75 : Peter Parker - "He's a criminal"

Peter Parker pour MarilyMcCall :

Debout assez tôt, je m'étais assise sur le rebord de la fenêtre pour dessiner la vue de la ville qui ne dormait jamais. Mon alarme sonna à 7h30 : j'avais été obligée de la mettre pour ne pas trop perdre la notion du temps, ce qui m'arrivait régulièrement quand j'étais concentrée sur ma tâche artistique.

Le dessin avait été et était toujours mon échappatoire : il fallait avouer que ce n'était pas toujours facile d'être une jeune muette dans un monde qui acceptait assez mal ceux qui sortaient du cadre. A vrai dire, je n'en avais jamais eu honte : c'était qui j'étais, après tout. Et puis en dehors de ça, j'étais une fille normale : yeux bleus, cheveux blonds bouclés qui m'arrivaient au bas du dos, et un crush sur un jeune homme de mon âge. Peter Parker. Il était dans ma classe, et pour l'instant nous n'étions que des amis, mais depuis la première fois que je l'avais vu je n'avais pas été capable de me le sortir de la tête.

Descendant de mon perchoir, je posai mon carnet à dessins sur mon bureau et brossai mes cheveux avant de descendre. J'attrapai une pomme tout en saluant mes parents et partis en direction du lycée, croquant régulièrement dans le fruit.

A peine eus-je passé les grilles que je remarquai que toutes les discussions de ce matin étaient centrées sur le sujet de Spiderman : apparemment, il avait empêché le braquage d'une bijouterie hier soir.

- Marylou ! lança Ned en me voyant arriver.

Je mettais les points sur les i à chaque fois que je rencontrais quelqu'un : ceux qui n'étaient pas muets ou qui ne parlaient pas la langue des signes pouvaient me parler normalement. Après tout, j'étais muette, pas sourde. Ça facilitait les choses.

- T'as entendu pour Spiderman ? Il est trop fort ! continua-t-il d'une voix enjouée.

Je levai les yeux au ciel, amusée, puis pianota sur mon téléphone pour lui répondre. Il y a quelques années, un businessman avait mis au point une application qui permettait de faciliter la vie des muets : cela pouvait non seulement dire à haute voix le texte que l'on tapait, mais aussi reconnaître les mots signés et transcrire ce qu'on signait.

- « Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu es une de ses groupies, Ned. »

- Mais il est trop cool !

- « C'est un criminel : il n'est pas habilité à rendre la justice. Même si je reconnais qu'il est efficace. »

Tandis que Ned levait les yeux au ciel, je jetai un coup d'œil à Peter. Il était toujours curieusement silencieux quand on abordait ce sujet.

- « Qu'est-ce que tu en penses Peter ? »

La surprise passa sur son visage, puis il se reprit vite et haussa les épaules. Je voulus le pousser à répondre mais il fut sauvé par le gong, ou plutôt la sonnerie qui annonçait le début de nos cours.

La matinée passa lentement et notre petit groupe de 3 décida d'aller manger dehors plutôt qu'à la cafétéria. Et pour dire, c'était le jour des choux de Bruxelles. Enfin c'était ce qu'il y avait de marqué sur le menu, parce que ce qu'il y avait dans nos assiettes était loin de ressembler à ça.

Assis sur un muret, on mangeait nos tacos en discutant de tout et de rien, jusqu'à ce que Ned lance, sorti de nulle part :

- Je sais qu'en langue des signes, vous avez des mots et tout, mais comment vous faites pour les prénoms ?

- « Tu peux épeler le prénom, mais la plupart du temps les signeurs se donnent des noms signés entre eux et aux autres. Généralement ce sont des adjectifs, physiques ou moraux, qui caractérisent la personne ».