Bucky Barnes - "I'd like to introduce myself as well, but..."

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Bucky Barnes :

Te couvrant chaudement, tu sortis. Dehors, c'était la toundra, mais tu devais aller récupérer du bois pour ton feu, ou tu allais geler cette nuit. Tu passas alors la porte et te dirigeas vers l'endroit où tu stockais les bûches déjà coupées, sous une bâche un peu plus loin.

Il faisait encore plus froid que tu ne l'avais estimé, heureusement que tu avais la panoplie complète – manteau, écharpe, gants, bonnets et passe-montagne – pour survivre aux hivers sibériens, qui étaient définitivement à la hauteur de leur réputation. Tu vivais selon ce qu'on appelle un mode de vie ermite : seule, à l'écart de toute forme de civilisation, et ce depuis de nombreuses années maintenant. A vrai dire, cette décision s'était imposée d'elle-même après que la catastrophe de Tchernobyl ait décimé toute ta famille. Tu n'y avais échappé que parce que tu étais en voyage scolaire à l'autre bout du pays à ce moment précis. Mais en réalité, c'était comme si tu étais morte avec eux.

Tu ne supportais plus les regards de pitié des personnes que tu rencontrais, ou le moindre symbole de modernité, te rappelant trop qu'avoir voulu être toujours plus performant avait tué ta famille. Tu avais alors fait ton sac, mettant tout ce que tu pouvais dans un énorme sac à dos, et t'étais retirée de ce monde.

Récupérant quelques bûches, tu remis la bâche sur les autres et fis demi-tour. La faible lueur de la lampe à l'extérieur de ta hutte te guida, bien que tu aies fait ce parcours des milliards de fois.

Mais aujourd'hui, ça allait être différent. Une masse semblait être étendue un peu plus loin, le visage dans la neige. Fronçant les sourcils, tentant en réalité de percevoir mieux cet élément inhabituel qui cassait ta routine malgré le vent glacial qui te faisait presque pleurer, tu compris vite qu'il allait falloir t'approcher si tu voulais en savoir plus.

Faisant alors quelques pas, enfonçant tes pieds à tour de rôle dans la neige en causant ce craquement si caractéristique, tu t'avanças vers cette forme. Celle-ci prit alors peu à peu une forme humaine, au fur et à mesure que ta vision s'améliorait. Il faut dire qu'entre le vent, la neige et la nuit, on n'y voyait pas à dix mètres.

C'était quelqu'un, tu en étais sûre. Homme ou femme, impossible de dire pour l'instant, même si la carrure te faisait plutôt pencher pour la première solution. T'accroupissant à ses côtés, tu posas ta main sur son épaule et la secoua pour voir s'il était conscient. L'absence de réponse te convainquant du contraire, tu agrippas son vêtement et le retourna comme tu pus.

C'était un homme. Mal en point. Te penchant jusqu'à ce que ton oreille effleure ses lèvres gercées par le froid, tu mis un petit moment avant d'être convaincue qu'il respirait toujours. Te relevant alors précipitamment, car il ne fallait pas perdre de temps, tu passas tes mains sous ses épaules et le tira jusqu'à ton refuge, son corps laissant donc une traînée dans la neige.

Tu passas la porte comme tu pus et allas rapidement l'installer sur ton lit, proche du feu que tu allais devoir allumer. Tu courus ensuite dès que possible refermer la porte pour stopper le froid d'entrer dans ton nid douillet.

Enlevant tes gants et soufflant sur celles-ci pour les réchauffer, tu t'affairas à préparer le feu. Tes mains tremblaient, ce qui rendit la tâche plus ardue que d'habitude, mais tu ne pus déterminer si c'était dû au froid ou à la présence de cet homme là-bas que tu te devais de maintenir en vie. Tu y arrivas finalement, après avoir insulté tout et n'importe quoi.

Mettant tes mains devant le feu pour tenter de lutter contre le froid qui les gelait, tu levas la tête en direction de ton lit. Ce dernier étant proche du feu par soucis de chaleur, la lumière des flammes te permettait d'apercevoir distinctement pour la première fois le visage de l'inconnu : ses cheveux bruns étaient mi-longs et sa barbe lui conférait un visage dur et fermé. Ses paupières étant en revanche fermées, tu ne pus pas voir la couleur de ses yeux. En tout cas, tu le trouvas très beau, même comme ça, en remake du conte de ton enfance La belle au bois dormant.

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