Steve Rogers - "Come back."

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 Steve Rogers :

« Steve,

Mon amour.

Je ne sais pas pourquoi je fais ça, pour être honnête. Peut-être qu'écrire une lettre comme tu as dû en écrire plusieurs à ton époque m'inspira, après tout. Me rapprocher de toi une dernière fois. Tu me disais que c'était bien plus authentique, bien plus personnel que nos mails actuels. Alors j'essaye.
Le psy que je suis obligée de suivre me l'a conseillé, soi-disant que ça me ferait peut-être du bien de te parler, même de cette façon. Quel crétin. Il n'a jamais rien compris. Je te parle tout le temps. Sans paroles, certes. Mais je te parle.

Je ne vis plus, Steve. Je n'en ai plus envie. Les Avengers passent tous les jours, chacun leur tour. Tony tente de me faire rire, Wanda me parle des films que j'apprécie, Clint me propose des sorties. Même Fury est passé une fois. Quant à Bucky, il ne parle pas. Je crois qu'il est aussi mal que moi, tu sais. Il me prend juste dans ses bras, sans dire un mot. C'est le seul à presque comprendre ce que je ressens. La différence c'est que lui, il t'avait déjà perdu une fois. Moi je ne sais pas comment faire pour gérer ça.
Les autres veulent me parler, me faire sortir. Mais je ne leur réponds pas. Je n'ai pas envie de parler, de sortir. Je n'ai envie de rien, à vrai dire. Tout ce que je veux, c'est que tu reviennes. Que tu reviennes et qu'on se fasse enfin ce tour du monde dont on a tant parlé sans jamais le faire.

Je crois qu'ils ne veulent pas me laisser par peur que je veuille te rejoindre. Je ne vais pas te mentir – de toute façon ce n'est pas comme si j'avais déjà réussi à le faire – j'y ai pensé. De nombreuses fois. J'y ai pensé parce que je ne me vois pas vivre sans toi.

J'ai peur, Steve. Peur de t'oublier, peur d'aimer à nouveau, peur de me dire qu'il va falloir faire sans toi à présent.
Et j'ai mal. J'ai tellement mal... Tu as laissé ce trou béant dans ma poitrine, et je ne sais comment le combler. Je ne suis même pas sûre d'en avoir envie, toute façon. Peut-être que je pourrais rester comme ça : ne rien dire, ne rien faire, juste penser à toi jusqu'à mon dernier souffle. Je ne sais pas si j'aurais le courage de faire autrement de toute façon, pour être honnête.

Je ne comprends pas : pourquoi toi ? Après tout ce que tu as fait de bien, on t'a repris à cette terre ? J'ai vraiment bien fait de ne jamais croire à ton Dieu soi-disant tout puissant et incapable de se tromper, parce que j'expérimente une de ses erreurs en ce moment-même.
Tu t'es déjà sacrifié une fois, cela ne lui a pas suffi ? Je m'étais souvent dit que tu étais trop pur pour ce monde, à croire que j'avais raison.
Il ne sert à rien ton Dieu, si c'est pour enlever les bonnes personnes et laisser vivre les monstres.

Ma mère m'a envoyé un message l'autre jour. Elle a dit cette fameuse phrase que je déteste à présent « Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier ». Pourquoi ça devrait être ainsi, hein ?

Je n'en peux plus, Steve. Je ne mange plus, je ne dors plus. En réalité, je crois que je suis morte avec toi en ce jour. Mon enveloppe charnelle est là, et je sais que mon sang coule dans mes veines, mais c'est comme si plus rien n'était vivant en moi.
Le prêtre avait dit « dans la vie et dans la mort », le jour de notre mariage. Maintenant je comprends ce qu'il voulait dire. Les sentiments ne sont pas partis, et je crois bien qu'ils ne le feront jamais. Tu étais, es, et resteras le seul et unique amour de ma vie.

Je n'étais pas prête à voir ce nom que j'aime tant sur une plaque mortuaire : « Ci-gît Steven « Steve » Grant Rogers, 1917-2019 ». Je l'ai vu pour la première fois lors de ton enterrement, mais je ne peux plus retourner sur ta tombe. En tout cas pour l'instant. Car là-bas c'est concret, tout m'y hurle que tu es parti et que tu ne reviendras jamais cette fois. Je préfère rester ici, dans notre appartement où tout me rappelle à toi, dans mes souvenirs. C'est tellement plus simple, et ça fait moins mal.

Je sais que tu n'aurais jamais voulu que je te pleure. Alors je ne le fais pas. Mais ne compte pas sur moi pour sourire pour autant. Je ne pleure pas, mais je n'ai aucune raison de continuer à vivre si tu n'es pas à mes côtés. Mais je crois que même pour ça, je n'aurais pas la force. C'était toi le fort de nous deux. Moi j'étais la rêveuse. Et bien que je me sois surprise à rêver un tas de choses avec toi, je n'en ai plus qu'un à présent, celui de te voir de nouveau à mes côtés en me réveillant.

Que tu me prennes dans tes bras, comme quand tu revenais de mission et que je dormais déjà. Tu ne voulais pas me réveiller mais tu souhaitais quand même m'avoir tout contre toi.

Je veux revoir ton sourire, tes beaux yeux bleus confus quand je te parlais de quelque chose que tu ne connaissais pas, sentir à nouveau tes lèvres contre les miennes, réentendre ton rire franc que j'aimais tant.

Je te veux toi, près de moi.

Reviens.

Reviens-moi, je t'en supplie.

Reviens, parce que je ne serais jamais capable de faire mon deuil de toi.

Je t'aime, pour toujours et à jamais mon amour.

Ta femme dans la vie et dans la mort, T/N. »

Et voilà pour Steve ! 😊 Elle vous a plu ?

Est-ce que ce genre de format vous plaît ?

J'avais dans l'idée d'écrire la situation inverse (lui qui écrit) mais je me demandais sur quel personnage vous préfériez que je le fasse ? 🤔

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