Chapitre 47

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Alya

Un pas devant l'autre, je m'éloigne de la voiture pour suivre Thanos jusqu'à l'atelier. Sans vraiment me retourner, je sais qu'il ne nous lâche pas du regard. Et même si ça me fait sourire, je reste sur le fait qu'il ne sait pas ce qu'il veut. Un jour il parle carrément de mariage, celui d'après il m'évite, il m'ignore et me considère comme une groupie de plus avant de revenir vers moi avec des yeux de chien battu. Un long soupir m'échappe. Faudra que je lui en parle.

Quand Thanos pousse la porte de service après que j'ai eu tapé le code, le bruit du moteur qui redémarre élargit mon sourire. Il est parano. Quelques secondes plus tard, mon téléphone vivre dans ma poche arrière.

Ken : Tu devrais mettre ce pantalon plus souvent.

Sans que je ne puisse le contrôler, mon sourcil droit se lève. Je reviens sur mes mots : il est pas parano, il est obsédé.

Alya : La route, Ken. La route. Concentre-toi sur la route.

Sa réponse ne tarde pas et c'est pas vraiment pour me rassurer.

Ken : T'inquiète miss, je suis grave un as du volant.

Alya : C'est avec ta drague des années 2000 que tu comptes te faire pardonner ?

Ken : Yep. Et le pire c'est que je sais que ça va marcher.

Avant même que je n'ai le temps d'écrire le premier mot, il me devance.

Ken : Dans tes rêves Samaras ! 💅

Sauf qu'à ce jeu-là, je suis la meilleure.

Alya : On verra bien ce que l'avenir nous réservera. 🎵🎶

Je range mon téléphone dans ma poche, satisfaite de ma réponse et rentre à la suite de Thanos dans l'atelier. Dans un geste théâtral mais beaucoup trop mignon, il couvre sa bouche de sa main et me regarde avec de grands yeux.

- C'est la hess, il murmure en secouant la tête.

Même si le mot choisi est le bon pour décrire le bazar qui règne dans la pièce, je savais que je devais pas le laisser au studio avec les gars. Dans tous les cas, il a bien raison : y a tellement de bazar partout que je sais même pas comment on va faire pour débusquer Rita. Pourtant d'habitude, c'est rangé comme pas deux. Encore mieux que chez Ken et c'est pour dire. Pas un vêtement en dehors d'un placard ou d'un carton, les chaussures alignées sur leur étal, les mannequins en file devant la baie vitrée et les tissus sur leurs rouleaux.

Aujourd'hui, c'est bien différent. On dirait qu'un ouragan est passé dans la pièce. Alors que d'habitude, seulement deux ou trois mannequins sont habillés, là ils le sont tous. Et pas qu'avec des demi-tenues, non. Elle a dû travailler comme une dingue pour fournir une quantité pareille en deux jours. Au-delà des mannequins, de nombreux cartons forment un dédale ou même un vrai labyrinthe dans la pièce et ils sont tous ouverts. La moitié des rubans, des tissus et des décorations est au sol et l'autre moitié étalée sur les plans de travail. Tellement la pièce est surchargée, la lumière pourtant si intense d'habitude grâce à l'énorme baie vitrée, peine à rentrer, plongeant la pièce dans une drôle d'ambiance.

Doucement, je pousse Thanos à travers les cartons en faisant attention où je mets les pieds. Seul le bruit des ciseaux et des feuilles qui se froissent peut nous indiquer par où aller. Ça, puis la petite voix de la styliste qui chantonne un son de Moh de manière discrète. Elle qui lui a foutu un vent monumental la semaine dernière, elle abuse. Et après c'est moi la groupie genre.

Au détour de deux mannequins et du placard à vestes, Rita, un crayon dans les cheveux et un autre dans sa bouche, s'affaire autour d'un plan sans même relever la tête vers nous. Toutes les deux secondes, une petite mèche rousse et rebelle vient tomber le long de son visage avant qu'elle ne la replace derrière son oreille en soufflant.

T'y crois, toi ? · NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant