T'y crois, toi ? · Nekfeu

Chapitre 81

Ken

- Imagine je trébuche sur un fil, la voix affolée de ma brune me parvient du bout du couloir. Imagine Moh, un fil. Ou un bout de scotch.

- Un bout de scotch Alya sérieusement ? J'entends mon reuf râler. Vas-y tu me saoules, j'arrive même pas à te coiffer correctement, arrête de t'agiter.

- Y a souvent des bouts de scotch sur scène, tu prends pas la menace assez au sérieux, ma brune rétorque, m'arrachant un sourire.

On m'avait dit qu'elle stresserait à mort, mais de là à lui faire perdre son bon sens, je pensais pas. Y a pas qu'elle qui angoisse d'ailleurs. Je sais que sa tenue de scène est incroyable d'après toutes les personnes qui ont eu la chance de la voir. C'est-à-dire tout le monde sauf moi. Et je sais aussi que je vais avoir un mal de chien à me retenir quand l'autre connard va poser ses mains sur elle pour danser à deux sur Elle pleut. Je sais pas si on pouvait faire pire.

Alors je flippe. Je flippe à l'idée de perdre mon sang froid et en même temps j'ai qu'une hâte, c'est de la voir dans sa robe.

- Tu devrais lui dire tu sais, Moh brise le silence alors que je me tiens à deux mètres de la porte de la loge. Je pense sincèrement que tu serais agréablement surprise. Il attend que ça, je sais pas si tu te rends compte.

- Il a d'autres chats à fouetter en ce moment, ma brune souffle.

C'est quoi ce délire encore ?

- Ma reuss, le rire du marocain emplit la pièce et le couloir, le fenneck il préfère largement te fouetter toi que des chats.

- Euh, la voix de Lya s'élève. On va faire comme si t'avais rien dit.

- Au moins maintenant t'es de la même couleur que ta robe.

- Coiffe au lieu de dire des conneries.

Faudra que je tire ça au clair plus tard, je crois c'est pas le moment d'en rajouter sur les épaules de ma brune. Je croyais pourtant avoir été clair sur le fait qu'elle pouvait tout me dire.

Feignant la nonchalance, je passe le pas de la porte, les mains dans les poches et c'est Moh qui me remarque en premier. Lui, n'est pas dupe, même pas la peine d'essayer de lui cacher que j'ai tout entendu. Ma brune par contre, dos à moi et le regard au sol, n'a pas l'air de m'avoir remarqué.

Tant mieux. Parce que la vue que j'ai me cloue sur place et ça me laisse tout le temps d'en profiter. Son dos, complètement nu, laisse apparaître les courbes que je connais par coeur jusqu'au creux de ses reins, entourés d'un pan de tissu rouge sang. Ses cheveux, mi-attachés, mi-détachés, tombent en partie dans sa nuque et son dos, laissant libre les boucles brunes et dorées qu'elle aime tant cacher.

- Tu crois qu'il va aimer ma robe ? Ma brune relève la tête avant de croiser mon regard dans le miroir. Oh.

- Je crois il kiffe déjà ouais, Moh pouffe avant de poser le peigne sur la table. Là. Je crois on est pas mal.

Aucun de nous deux ne répond à Moh, trop occupés à se fixer par l'intermédiaire du miroir. Les joues rouges, comme d'habitude, ma brune me sourit.

- Bon. Bah je vais y aller hein, mon reuf me tapote l'épaule avant de se diriger vers la porte. J'espère que tu seras pas complètement décoiffée en rentrant sur scène.

- Moh ! Lya lâche finalement mon regard pour le poser sur mon reuf. Ça va pas de dire des trucs pareils.

L'intéressé ne répond pas, lui fait juste signe et ferme la porte derrière lui, me laissant seul avec ma brune qui n'ose plus lever la tête vers moi.