KenJe me réveille, la main gauche emmêlée dans les cheveux de ma brune, l'autre dans le bas de son dos. Un large sourire étire mon visage. Si seulement ça pouvait être comme ça tous les jours. J'ai bien compris derrière ses piques et sa façon d'agir envers moi qu'elle n'était pas complètement prête à se lancer dans quelque chose de sérieux avec moi. Et même si ça me fout la haine, je comprends. Tout ce que je peux faire, c'est de lui montrer que je suis prêt et que ça vaut le coup.
En essayant de ne pas la réveiller, je promène ma main de mèche en mèche. Elle a déjà accepté, implicitement au moins, que je lui donne un surnom. Un surnom qui n'appartient qu'à moi. Lya. Je kiffe beaucoup trop ça. Ça me rend dingue rien qu'à l'idée qu'elle puisse me laisser l'appeler comme ça devant mes gars. Elle va me rendre fou avant même d'être réellement ma meuf.
Mes doigts se stoppent alors qu'ils rencontrent une mèche blonde. Par endroits, majoritairement au niveau des racines mais aussi de manière plus éparse au niveau des longueurs et des pointes, sa teinte brune se transforme progressivement en blond. J'ai rien dit quand elle m'a assuré que ça faisait toujours ça en été alors qu'on est presque en décembre. Je pensais que la couleur des cheveux de Tan venait de son père mais peut-être qu'au final, c'est ma brune qui est blonde. La question qui tourne en boucle dans mon esprit, c'est pourquoi est-ce qu'elle le cacherait derrière une couleur ?
Et en même temps, je peux rien dire, je fais la même. Je kiffe me teindre les cheveux en blond. Enfin partiellement. En plus, si Lya restait comme ça, on serait assortis. L'image me fait pouffer et ma brune commence à froncer les sourcils. J'ai pas envie qu'elle se réveille. Elle va me tej direct. Mais alors que je m'attendais à ce que ses iris rencontrent les miennes d'un air endormi, elle resserre plutôt ses bras autour de mon cou en respirant profondément. Je soupire d'aise avant d'attraper mon téléphone sur la table du salon.
J'ai vite fait vu des notifs des gars hier soir mais j'ai eu la flemme de répondre. Maintenant, si je réponds pas dans l'heure, ils vont commencer à se faire des films. En restant évasif, je dis aux gars que je suis avec Lya et que je passerai peut-être au studio dans la journée. Une fois toutes les réponses envoyées, j'ouvre Insta. Je savais que Moh travaillait avec la tipeu de chez MIR depuis plusieurs mois déjà mais j'ai jamais regardé ce qu'ils faisaient. Sans mentir, j'ai kiffé les tenues d'hier. Après, c'est peut-être pas objectif sachant que c'est Alya qui portait l'une des deux.
Après deux trois recherches, je tombe sur les photos que je cherchais sur le profil de mon reuf. C'est pile son style en plus, tout ce qu'il aime. Et pas que les vêtements. Avec les gars, on est tous persuadés qu'il est en kiff sur Rita mais elle se ramène jamais avec nous, toujours enfermée à taffer dans son atelier. Alors que je remonte le fil pour revenir au début, je remarque qu'il a des stories privées que j'ai pas encore regardé. En même temps, je me connecte si peu souvent que c'est pas étonnant.
Je clique sur le rond coloré et des extraits de la vie de mon reuf s'affichent sous mes yeux. Le studio, Paris, Rita, des shootings. Et puis Alya. Hier soir. Une photo d'elle alors qu'elle se regarde dans le grand miroir de l'atelier de MIR, son regard posé sur le tatouage. Un petit sourire au coin illumine son visage et illumine le mien par la même occasion. Je sais pas ce que Rita avait en tête quand elle lui a proposé mais elle visait sûrement à me rendre taré. Rien que la tenue était déjà chantmé.
La story suivante me stoppe encore plus dans mon élan. Moh a pris Tan et Alya en photo, dans le salon, sur le canapé où je suis actuellement. Tan mange une banane en ne lâchant pas la télé du regard et Alya révise à moitié ses cours, en lançant un coup d'œil à l'écran, un sourire aux lèvres. Ça pourrait être une scène banale. Si c'était pas moi sur l'écran. Ils ont regardé LEV. La pensée me rend extatique. Alors que l'image disparaît pour laisser place au profil de Moh, je relance et cette fois, je prends une capture. À défaut d'avoir une photo de moi avec eux, celle-ci suffira pour l'instant. Je la mets en fond d'écran en souriant comme un gros canard. Si les gars voient ça, je vais me faire charrier à mort. Faut que je me calme un peu là parce que je me sens ramollir. Si je continue comme ça, je vais pouvoir passer un casting pour le monde des bisounours le mois prochain. Et autant dire que je suis pas persuadé que ça se vendrait bien.
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T'y crois, toi ? · Nekfeu
Fiksi PenggemarLe Sud. Une semaine. C'est ce qu'il a fallu à Alya pour découvrir que sa vie à Paris était plus morose que ce qu'elle aurait pu penser. Entre ses études et son fils, c'est pas toujours facile de se faire accepter dans un groupe. Que ce soit parmi se...