T'y crois, toi ? · Nekfeu

Chapitre 61

Bonsoir tout le monde ☺️
Y a une toute petite scène un peu mature à la fin,  j'ai mis des petits ~~~.
Bonne lecture ✨

Alya

Alors que l'eau chaude dévale ma peau, je me tourne pour ce qui me semble être la millième fois vers le pommeau. Je devrais établir une loi : plus mon moral est bas, plus je fais de tour le temps d'une douche. Et quand je pense qu'il y a des jours où je tourne comme un lion en cage, je me dis que le certificat d'aptitude psychologique que m'a délivré ma psy ne devrait pas exister.

Trois jours se sont écoulés depuis le shooting chez MIR. Trois jours qui m'ont paru être une éternité. Depuis que Thanos et moi avons quitté l'atelier, c'est silence radio de la part de Rita. Aucune idée de comment je me suis débrouillée et ça me tétanise. Le cauchemar s'arrête ce soir : les gars ont organisé une petite soirée pour fêter la sortie des photos vers 22h. Je les suspecte aussi d'avoir fait ça dans l'unique but de ne pas nous laisser seuls Ken, Thanos et moi, alors que nos liens vont finalement être révélés. Une perspective qui a plané au-dessus de ma tête toute la semaine et m'a poussé dans les derniers retranchements du mensonge. Pour justifier des longues minutes passées au sol, les genoux contre ma poitrine, en pleine crise d'angoisse, j'ai convaincu Ken que mes migraines avaient repris. Il est tellement occupé par ses projets en ce moment que je n'ai pas envie de piétiner son enthousiasme.

Le shooting en lui-même n'avait rien de cauchemardesque. Thanos et moi avons même passé un moment agréable, d'autant plus à l'aise que Rita a insisté pour prendre les photos elle-même, laissant de côté son photographe habituel. Je sais sincèrement pas si j'aurais pu poser et me détendre comme je l'ai fait avec un inconnu derrière l'objectif. Petit bonus à Maëlle qui m'a faite sourire tout le long à déblatérer des conneries, allongée de tout son long sur un pouf. À nous trois, on forme une bonne équipe. Je ne comptais plus les années depuis ma dernière après-midi entre filles. Depuis l'annonce de ma grossesse en fait. Toutes mes soit-disant amies m'ont lâchée quand le mot "enceinte" a franchi mes lèvres. Pour elles, j'étais une salope. Moi, la seule fille du groupe à être restée vierge, me retrouvait enceinte sans leur avoir raconté mes ébats. La seule chose qu'elle ne savaient pas et qu'elles n'ont jamais voulu entendre en fait, c'est que j'étais bien incapable de leur expliquer quoique ce soit. J'aurais dû écouter Orel plus attentivement : fallait que je laisse le temps faire le tri parmi mes amis. Sauf qu'il a pas juste fait le tri, il a réduit à néant ma vie sociale. Seul Vince est resté. Et Jace.

- Bébé ? La tête de Ken passe par l'embrasure de la porte. Je peux entrer ?

- Bah oui, je rigole doucement alors que des flashs de notre week-end au monastère remplissent mon esprit.

Le même sourire contagieux qui me fait craquer à chaque fois sur son visage, il pose ses fesses sur le bord du lavabo, face à la douche. Son regard parcourt mon corps de haut en bas plusieurs fois avant que ses yeux se fixent aux miens.

- T'apprécies la vue ? Je pouffe.

- T'imagines même aps, il passe sa main dans sa barbe. Putain.

- T'avais besoin de quelque chose ou c'est une visite gratuite ?

Il appuie sa tête contre le miroir avant de me détailler à nouveau.

- Haks m'a dit vite fait que t'avais des trucs à me dire.

Mon coeur s'arrête. Hakim est un des seuls à être au courant. J'ai pas pu lui mentir, il a entendu ma conversation téléphonique avec ma psy. C'était pas la peine d'essayer de noyer le poisson, surtout avec Hakim. Mais il m'avait promis de rien dire, même si c'était à contre-coeur.