AlyaBlottie dans les bras de Ken, nos corps recouverts par la couette, je somnole à moitié pendant qu'il caresse doucement la peau nue de ma chute de reins. Les lents allers-retours de ses doigts ont enfin réussi à nous calmer tous les deux. L'effervescence de la semaine qui vient de s'écouler a eu raison de nous deux. Entre les démarches du déménagement, les réunions successives à l'école de Tan pour gérer sa scolarité et mes partiels qui arrivent, j'ai pas vu les heures passer.
On est enfin vendredi et après une longue journée de cours ennuyante et plus que fatigante, je peux enfin me poser plus de cinq minutes. Beaucoup plus que cinq minutes d'ailleurs parce que mon brun et moi stagnons dans la chambre depuis sûrement une bonne heure. Malheureusement, le répit est de courte durée car on enchaîne ce soir avec le Bercy de Laylow. Même si j'ai hâte de le voir sur scène, j'aurais bien aimé rester au chaud à l'appartement à apprendre mes cours sous la couette.
Mais j'avoue que rien que pour le sourire qu'il arbore à chaque fois qu'il me parle du concert - c'est-à-dire toutes les dix minutes depuis quatre jours -, je pourrais déplacer des montagnes. En plus des efforts que j'ai dû fournir pour garder la tête hors de l'eau cette semaine, les mots d'Armelle ont tournés dans ma tête comme un poisson dans son bocal. Le peu de confiance que je place en Ken ou plutôt dans notre relation finira par avoir le fin mot de l'histoire. Des milliards de scénarios ont commencé à se jouer alors que je peinais déjà à écouter mon cours d'éco : qu'il trouve une personne plus ouverte que moi, qu'il se lasse de jouer au papa avec Tan, qu'il finisse par croire que je lui cache des choses,...
Ça m'a fait réfléchir.
J'ai réfléchi à ce qu'il pouvait bien y avoir de mal à lui parler de mes secrets. Et même si j'ai encore essayé de me trouver des excuses plus ou moins pertinentes, j'en suis arrivée à une seule et même conclusion : qu'il le sache ne changerait rien. L'unique raison qui me pousse à traîner mes secrets dans ma tombe c'est parce que j'en ai jamais parlé à personne. Il parait que le changement fait peur, et bien je suis d'accord. Mais comme Armelle me l'a répété, le changement apporte aussi de bonnes choses.
C'est pour ça que de tous les objets de ma chambre d'ado, j'ai ramené le plus personnel. Je lui en ai pas parlé pour l'instant, je ne lui ai pas montré. Quand on a débarqué comme des voleurs tout à l'heure, casquette et lunettes de soleil pour essayer de passer incognito, il était si stressé que j'ai pas voulu le brusquer. Finalement, y a qu'une seule chose qui a pu le calmer, c'est de finir au lit. Maintenant il pipe plus un mot, trop absorbé par je-ne-sais-quoi et je me dis que c'est le bon moment.
Sans le prévenir, je m'extirpe de son étreinte avant d'enfiler le kimono que Rita m'a offert.
- Y a un blem ? Mon brun se relève, le regard inquiet.
- Non, je lui souris. Bouge pas, je reviens.
Il s'affale de nouveau contre le matelas en gardant tout de même les sourcils froncés. En slalomant entre les cartons de déménagement et les vêtements qu'on a semé au sol, je parviens jusqu'à mon sac duquel la couverture bleu azur dépasse.
L'objet à la main, je fais le chemin en sens inverse en essayant de ne pas remettre en question mes actions. Ce serait bête de s'arrêter maintenant. Quand je rentre à nouveau dans la pièce, il m'attend le dos appuyé contre la tête de lit.
- T'es sûre que ça va ? Il me tend ses bras pour que je revienne m'y lover. T'es un peu pâle.
- T'inquiète pas. Tiens, je lui tends l'objet, bien consciente de lui offrir sur un plateau une énorme parcelle de vie intime.
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T'y crois, toi ? · Nekfeu
FanficLe Sud. Une semaine. C'est ce qu'il a fallu à Alya pour découvrir que sa vie à Paris était plus morose que ce qu'elle aurait pu penser. Entre ses études et son fils, c'est pas toujours facile de se faire accepter dans un groupe. Que ce soit parmi se...