Chapitre 63

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Ken

- Ça pue la merde ton plan Nek, on va pas se mentir, Haks secoue la tête tout en quittant sa place de parking.

- Tu crois pas que je le sais frère ? Ça fait déjà une semaine qu'on cherche un appart dès qu'on a un minimum de temp libre et à part celui-ci, j'ai rien vu qui ferait l'affaire.

Hier soir, pendant qu'Alya était à la douche et que je me perdais dans les annonces, je suis tombé sur une petite location en plein milieu du 15ème, un hôtel particulier tout juste rénové. Avec une telle description, on s'attendrait à un loyer exorbitant mais loin de là. Pour une seule et unique raison : le "pour étudiant(e)" dans le titre. Je crois que c'est pas franchement difficile de voir que dans ma situation, ça risque d'être compliqué. Ce qui me fout les nerfs, c'est que si j'avais pas fait partie de l'équation, ma brune l'aurait sûrement obtenu sans problème.

- Déjà d'où ils ont accepté de te faire visiter ? Mon frère me tire de mes pensées. T'as menti ?

- Nan, je souffle. J'ai dit que c'était pour elle. Mais putain à chaque fois que j'y pense, je me dis qu'il y a forcément des gens qui en ont besoin plus que nous de cet appart.

- Ce sera toujours le cas et tu le sais, mon reuf me toise du regard. Quand tu bouffes tranquille posé chez oit, tu crois pas qu'il u en a qu'en ont plus besoin que toi ? Y aura toujours pire que oit, fais pas genre, tu passes déjà tout ton temps libre dans des associations caritatives.

- Et j'ai jamais l'impression que c'est suffisant.

- T'as beau te faire des millions, tu pourras jamais éradiquer la pauvreté Nek. C'est pour ta mis cette fois en plus que tu le fais. Après je dis pas non plus qu'il y a pas mille façons que ton plan foire. Il arrête la voiture sur le côté avant de jeter un coup d'oeil au numéro que je lui ai indiqué. Pas mal la baraque. Elle s'met bien la proprio.

- Vas-y, j'y vais, je le tchèque avant de quitter sa caisse. Cimer pour le trajet, tu devrais te convertir en Uber.

- Je me demande même plus où ton gosse a appris à se foutre de ma gueule, il me lance un regard noir.

- Tu..., je commence mais il me stoppe.

- Ouais, j'ai eu le droit à un Snap d'Hakim l'escargot.

Un rire m'échappe ce qui me vaut un énième regard assassin.

- Wesh, arrête ça, je rigole. Il a dit que t'étais musclé au moins.

- C'est le au moins qui me dérange, il remet le contact après m'avoir fait un signe de la main.

Je me retrouve comme un con sur le trottoir, couvert comme s'il faisait -50°C malgré le soleil éclatant. Manquerait plus que je me fasse remarquer ici. Sans attendre plus longtemps, je sonne la petite cloche près du portail. Ça l'air encore plus calme que dans la description et sur les photos que j'ai pu voir. La cour et le jardin ne sont même pas visibles depuis la rue.

La porte en bois qui m'empêchait pour l'instant de jeter un oeil à l'intérieur s'ouvre sur une femme d'un certain âge, arborant un large sourire.

- Vous devez être Ken, c'est ça ? Vous pouvez enlevez votre masque jeune homme, ça risque d'être long sinon.

Sur ces mots, elle m'ouvre le petit portillon et m'emboîte le pas jusqu'à la cour intérieure. Les quatre pans du bâtiment entourent un jardin miniature ombragé par deux grands sapins qui atteignent presque les toits. Avec ça, y a moyen qu'on rivalise avec la baraque du Bigo.

T'y crois, toi ? · NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant