Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]

Chapitre 23

La routine avec les Smith et Joy reprend doucement sa place.

Joy est une enfant agréable malgré son hypersensibilité. J'essaye de lui apprendre à la gérer au mieux malgré son jeune âge. Je ne me rappelle pas trop comment c'était quand j'avais son âge mais je sais que j'aurais aimé avoir des parents qui m'aiment autant que les Smith chérissent leur petite puce.
D'après ce que j'ai lu dans le rapport, à son âge, je venais de faire mon entrée à l'école moi aussi et j'avais Leïka avec moi.

Leïka...

Rien que d'y penser je sens un vide en moi. Comme un membre fantôme, ces membres qui sont amputés et dont on a l'impression qu'ils sont encore là...
Parfois j'aimerais qu'elle soit encore là...
Ils ont beau dire que c'était mon amie imaginaire, elle était bien réelle pour moi et m'a aidée à surmonter bien des situations.

Joy n'a pas d'ami.e imaginaire. Elle n'en a pas vraiment besoin. Elle a ses parents, ses camarades à l'école, qui j'espère pour certains deviendront des amis réels, et pour le moment elle m'a moi.

Oui je sais que je ne devrais pas dire pour le moment. Mais il faut se rendre à l'évidence. Je ne suis pas là pour toujours et au plus tard dans un peu moins de trois ans je sortirai de leur vie. Et même si on garde le contact, les choses continueront à suivre leur cours et nous à suivre nos chemins.

Mais pour le moment, je ne peux pas me permettre de penser à cela. Je ne veux pas retomber dans la tristesse ou la mélancolie.
Aussi je me concentre sur l'instant présent et je fais mon maximum pour cette petite tornade rousse.

Mes journées sont bien remplies. Entre les cours, les jeux et autres activités avec Joy et mes recherches avec Liv. Je n'ai que peu de temps pour moi. Et c'est tant mieux.
En fait j'exagère.
J'arrive à prendre du temps pour moi.

Et surtout j'ai réussi à retourner au complexe pour faire de la Pole.
Bon sang ce que c'est libérateur.
Comme les Six, n'y vont plus, j'ai pu refréquenter l'endroit en mode « Clark Kent ».  Mon chignon reste mon meilleur ami.

C'est comme cela que Mel m'a parlé de Madame Stark.
C'est une femme d'affaire reconnue dans le monde de l'événementiel car elle est la PDG d'une des boîtes les plus prisées et réputées dans ce domaine et Mel la connaît car elle est aussi l'un des sponsors les plus importants du complexe.

C'est elle qui organise les levées de fonds chaque année pour l'entretien et le rééquipement des locaux.
Mel est juste frustrée que la première discipline qui en récolte les fruits soit la gymnastique. Mais comme elle dit : « tant qu'il n'y aura pas de Pole Dance aux jeux olympiques, cette discipline ne sera pas reconnue à sa juste valeur ».

J'espère qu'un jour les mentalités changeront à ce sujet. En tout cas avec Tata, nous avions commencé à essayer de faire bouger les choses en France, peut-être que je pourrais continuer ici... Qui sait ?

Mais une bataille à la fois si je veux toutes les mener à bien. 
Il ne me reste que peu de temps avant le Spring Break et mon anniversaire.
J'ai une idée, il faut que j'arrive à la concrétiser.

Alors au départ je me suis renseignée sur tous les produits anti agression qui pouvaient exister. Bien sûr il y a la bonne vieille bombe lacrymogène, mais quand on est immobilisée, comme j'ai pu l'être elle n'a plus grande utilité. J'ai également trouvé un soutien gorge qui envoie des décharges électriques, des bijoux qui alertent les autorités (ça m'a fait penser au collier d'alarme des personnes âgées), ou encore le jean anti-viol (toutes les filles ne portent pas des jeans pour sortir), j'ai cru que j'allais devoir abandonner.

Et puis l'idée m'a été soufflée par Vivianne...
Un jour au téléphone, nous parlions cosmétiques et comme souvent je lui disais que j'adorais les manucures qu'elle m'avait faites je lui disais qu'elle devrait faire parler d'elle un peu plus et pourquoi pas s'allier avec une marque de cosmétiques. C'est à ce moment-là qu'elle m'a appris qu'une société française commercialisait des nouveaux vernis qui changeaient de teinte lorsqu'ils étaient en contact de certaines drogues et que ces petites merveilles avaient été créées aux États-Unis.
L'idée est géniale parce qu'après tout, beaucoup de filles portent du vernis à ongles et certaines en mettent spécialement pour sortir. Et je suis persuadée que pour leur sécurité les autres seraient prêtes à faire l'effort d'en mettre également.