Chapitre 46

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Le dimanche je n'ai aucune nouvelle de mon ami.


Je ne suis pas de celles qui harcèlent de messages leurs amis s'ils ne répondent pas. Mais là j'en meurs d'envie.
Mais j'ai peur de ce que je pourrais recevoir en réponse ou pire de ce que je pourrais ne pas recevoir.
C'est terrible d'espérer des nouvelles de quelqu'un qu'on aime, ça nous déchire le cœur.
A chaque fois que je reçois une notification, j'espère que ce soit lui. Et quand je m'aperçois que ce n'est pas le cas, mon cœur me fait mal, comme si je perdais un morceau à chaque instant.
Je retourne à mes occupations et ça recommence.

Je pense que j'ai compris ce qu'il se passe, mais je ne veux pas l'admettre. Je ne suis pas prête pour ça.

Je me dis qu'il a peut-être abusé de l'alcool et qu'il n'est pas en état de me répondre, qu'il n'a plus de batterie à son téléphone, qu'il dort encore. Mon imagination est très douée pour lui trouver des excuses.

Le lundi c'est la même chose, mais pour moi il n'a plus aucune excuse pour ne pas répondre à mes messages.

Et ainsi la semaine passe sans nouvelle de lui.
Il me manque. Je ressens le vide de son absence.
Je savais que je tenais beaucoup à lui. J'avais beau m'être préparée à ce que ce jour puisse arriver, au moment où il arrive je me rends compte que je n'étais pas prête du tout.
Alors je garde espoir, un tout petit espoir. Tant que personne ne me confirmera pas la raison de l'absence, du silence de mon ami je ne pourrai pas réellement y croire.

J'essaye de voir Faith mais elle n'est jamais au bureau quand j'y suis. Il paraît qu'elle passe son temps à profiter de son fils avant qu'il ne reparte. Et au moins comme ça elle ne me dit pas ce que j'ai peur d'entendre. D'ailleurs aucun de mes collègues ne le dit non plus. Bizarrement personne ne parle de la soirée. Je sais juste qu'il n'y a aucun incident à déplorer, tout s'est bien passé côté organisation.

Et moi, je me plonge littéralement dans le boulot, les cours et Joy pour ne pas penser à ce vide incommensurable laissé par l'absence de mon ami.
Je n'en ai encore parlé à personne, pas même à Simon ou à Liv.
Pour l'instant j'occupe chaque seconde de mes journées pour ne pas penser à lui.

Le matin je me lève, après une nuit plutôt agitée, je me prépare, je m'occupe de Joy, nous allons en cours.
En fonction de mes horaires, je fais du sport plutôt en salle avec l'hiver qui approche ou je vais potasser mes examens ou je vais au bureau pour préparer la grande réunion de Salt Lake City. Le fait que ce soit à distance m'oblige à beaucoup communiquer avec les intervenants pas mail ou par téléphone et donc à passer du temps au bureau. Mais à aucun moment je ne croise celui que mon coeur désespère d'apercevoir.

À la fin de la journée je récupère Joy à l'école et fais tout pour nous occuper toutes les deux. Lorsqu'elle me demande à être seule, la pauvre je dois la soûler, je m'occupe de la maison, lessive, ménage, cuisine, tout y passe. À aucun moment je ne dois me retrouver à ne rien faire.

Le soir je me couche avec de la musique pour essayer d'occuper mon cerveau avec les mélodies et les paroles. Mon smartphone doit être connecté à mon humeur car la plupart des morceaux sont tristes et parlent de rupture. En même temps ce sont de jolies chansons. Pour dormir, je ne peux m'empêcher de porter le vêtement que j'avais emprunté à Benjamin la fois où nous sommes allés courir et où je me suis retrouvée trempée mais que je n'ai jamais rendu et serrant fort contre moi ma petite couverture qui a toujours eu un effet apaisant sur moi ainsi que le dernier foulard que je portais et qui porte l'odeur du casque de moto, me remémorant chaque instant passé avec mon ami.

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant