Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]

Chapitre 34

Avec l'arrivée de Benjamin dans ma vie, mon quotidien est un peu plus chamboulé.

Mes nuits aussi sont un peu... mouvementées, dirons-nous.

Mon foulard parfumé a rejoint ma petite couverture sous mon oreiller et depuis mes rêves sont bien occupés.
Je recommence à rêver de « mon loup ». Je n'en ai plus du tout peur. J'avoue que je me languissais de le « revoir ».

Certains, la plupart même, sont de simples rêves de course dans la forêt. C'est grisant cette sensation de liberté. Et ce que j'y ressens, ce que je touche, les sensations sous mes pattes, le vent qui transporte les odeurs et qui me caresse le pelage, j'ai vraiment l'impression que c'est réel. D'autres fois, je chasse le gibier avec mes amis, souvent c'est un loup brun aux yeux noisettes qui m'accompagne.

Moi qui n'aime pas trop les chasseurs humains, j'adore ces parties de chasse. L'adrénaline lors de la course, la concentration des sens pour repérer la proie, pour être le plus discret possible. Cette cohésion pour traquer la bête et puis cette compétition pour l'attraper le premier. A ce moment je ne suis qu'instincts primaires. Et puis nous ne tuons que pour nous nourrir. C'est naturel. Pas d'arme, juste nous, la Terre et la Lune.

Une fois j'ai eu peur... mais pas pour moi. Un jeune loup, il n'était pas de ma meute mais je ne pouvais pas le laisser se faire attraper par des chasseurs... des humains armés. Cette fois nous étions les proies et je devais nous cacher, nous sauver. J'y suis arrivée mais de justesse. Le jeune loup a été blessé et j'ai eu peur pour sa vie. Ce matin là quand je me suis réveillée j'ai fait un message à tous ceux qui me sont chers pour vérifier que tout le monde allait bien. J'avais peur. Et j'ai redoublé de vigilance pour ma petite rouquine adorée. Finalement il ne s'est rien passé. Mais ce rêve m'a marquée d'une certaine manière, car dans ceux qui ont suivi le comportement de « mon loup » avait changé.

Et puis il y a eu d'autres rêves... plus... chauds... je rêvais de ces yeux émeraudes qui me dévoraient, ils étaient humains mais des grognements limite bestiaux étaient murmurés à mes oreilles et ce parfum qui s'insinuait dans mes narines et parcourait chaque centimètre carré de ma peau laissant un délicieux frisson derrière lui comme s'il me caressait. Tous mes sens étaient en émoi et chacun était sollicité, absolument tout mon corps était couvert de caresses plus sensuelles les unes que les autres jusqu'à ce que j'atteigne l'extase et que je me réveille en nage et complètement déboussolée.

Pourquoi est-ce que ces yeux émeraudes m'obsèdent alors que Benjamin est là pour de vrai ? Il est adorable avec moi et j'aime beaucoup sa compagnie.
Il me fait me sentir bien.

D'ailleurs dès que nous le pouvons, nous passons du temps ensemble.
Ce n'est pas facile avec nos emplois du temps respectifs mais nous y arrivons.
Nous apprenons à nous connaître. Et plus le temps passe et plus je l'apprécie.

J'ai discuté de lui avec Liv. Elle a comme un don pour cerner les gens. Enfin mis à part moi d'après ce que j'ai compris.

Un jour elle m'a dit qu'elle ne me voyait pas en entier. Exactement elle m'a dit :

  — Lily. Je t'apprécie énormément, tu es une belle personne et ton aura dégage quelque chose de chaleureux, d'apaisant et une force incroyable mais je ne comprends pas pourquoi je n'en vois que la moitié. Tu es la seule que je vois ainsi. J'ai eu beau chercher dans les livres, en parler avec mes sœurs, rien ni personne n'arrive à expliquer pourquoi ton aura est tronquée. Au départ on pensait que c'était une histoire d'âme-sœur. Mais non rien à voir puisque tous les autres, même ceux qui n'ont pas trouvé ou ceux qui ont perdu leur âme-sœur, je les vois entièrement.

Ça m'a travaillé pendant longtemps mais finalement j'ai laissé tomber. Un jour peut-être nous saurons...

Bref comme je disais, j'ai parlé à mon amie du beau Benjamin.
Elle m'a dit qu'elle connaissait les gars comme lui...ce n'était pas très encourageant... Elle m'a conseillé de faire attention car les mecs de son espèce (c'est l'expression qu'elle a employée) ne se fixait qu'à une seule femme et qu'il était extrêmement rare qu'elle soit de notre genre, que toutes les autres n'étaient que des distractions en attendant celle qui leur était destinée par la Déesse.