Chapitre 55

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Notre séance d'au revoir avec Asulf a traîné en longueur, c'était très doux, très bon... jusqu'à ce qu'il soit rappelé à son devoir.

J'ai quasiment bouclé mes valises. Mes affaires sont prêtes pour demain, il ne restera que les trucs de dernière minute. J'ai eu le droit de prendre toutes les tenues que je voulais et la valise qui les contenait, cadeau de Madame Coco pour avoir donné ses coordonnées à Freyja... Ça signifie que je vais encore payer une surcharge de bagage.

Tous se passe bien pour moi, j'ai encore le corps bien endolori mais aucun symptôme indésirable, cela signifie que je peux prendre l'avion. Je suis à la fois contente et triste de partir. Comme à chaque fois.
La soirée se termine sur une note plutôt positive, chaleureuse, conviviale : tous ensemble avec un bon dîner et une soirée au coin du feu. Avec ce qui vient de se passer je me rends compte que des gens comme David, Vivianne et aussi Liv ne sont pas juste des amis. Ce sont des amis qui sont devenus la famille. Pendant longtemps je n'ai pas vraiment eu de famille. Et puis Simon est entré dans ma vie, et ensuite Tata et Tonton. Nous ne partageons pas le même sang mais pourtant nous formons une famille. Une famille un peu bizarre mais une famille quand même. Et c'est tout ce qui compte. J'ai de la chance de les avoir.
Tous ceux que nous avons pu rencontrer et avec qui nous avons échangé sont venus nous dire au revoir et nous souhaiter leurs meilleurs vœux de prospérité, de santé, d'amour, de bonheur, etcétéra.

La journée a été pleine d'émotions, on peut même parler des dernières vingt-quatre heures, je suis rincée, malgré le repos forcé, je décide d'aller me coucher.
Simon me propose de dormir avec moi, pour veiller sur moi. Je décline gentiment sa proposition, je n'ai eu aucun symptôme de la journée, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

Je prends un des cachets prescrits par le médecin avant de dormir pour essayer de me détendre au maximum et passer une pas mauvaise nuit si possible. Après ce ne sont que des plantes, le médecin m'a bien rassurée là-dessus.

Je me love au fond du lit et sens déjà le sommeil venir. Je ne pensais pas être aussi fatiguée. Je m'endors quasiment aussitôt.

Il ne me faut pas longtemps pour rejoindre le royaume des rêves.

Je suis dans une sorte de clairière, je ne distingue pas trop l'endroit car il y a beaucoup de brouillard. Je pourrais être dans le désert que je ne verrais même pas la différence.
J'entends des bruits autour de moi. Je me tourne d'un côté, me retourne de l'autre, mais je ne vois rien. Je n'ai pas peur, mais je ne suis pas rassurée non plus.
Je sens une présence mais ce fichu brouillard m'empêche de voir quoi que ce soit. J'ai envie de parler, de crier, de demander qui est là, mais j'ai vu trop de films où le personnage se fait zigouiller par le méchant juste après avoir posé la fameuse question « il y a quelqu'un ? ».
Je pense à mon Loup, je me dis que c'est peut-être lui, cela fait bien longtemps que je n'ai pas rêvé de lui. Je me détends un peu en pensant que c'est lui.

« Kaya... »

Je sursaute. J'entends ce mot résonner dans ma tête.
Je connais ce nom. Je l'ai déjà entendu, mais c'était il y a longtemps. Et ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas entendu.

« Kaya... »

J'essaye de rassembler tous mes souvenirs pour me rappeler où j'ai entendu ce mot.

« Kaya, petite sœur... »

Et là tout me revient... tous ces jours où j'ai entendu prononcer ce nom rien que pour moi, tous ces moments où ces deux syllabes ont pansé mes peines et séché mes pleurs, toutes les fois où ma plus grande joie était d'entendre cette expression avec la voix de ...

Leïka !

Comment est-ce possible ? Que se passe-t-il ?

« Calme toi, petite sœur, je suis là... »

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant