Chapitre 52

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Point de vue : Lily

Cette nuit je n'ai pas rêvé de mon loup. Je crois que j'étais trop perturbée par le baiser d'hier soir.
Pas que ça ne m'ait pas plu, bien au contraire, ses lèvres étaient douces.

Du bout de l'index, je me touche la bouche là où il les avait posées essayant de me rappeler ce que j'ai ressenti à ce moment-là hormis la surprise.
C'était bien.

Mais une fois que mon cerveau s'est remis en marche, j'ai ressenti comme une sorte de culpabilité... et le pire c'est que c'est vis-à-vis d'un être irréel... mon loup... qui n'existe que dans mon imagination, dans mes rêves. J'avais la sensation d'avoir trompé mon amant onirique...
Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

Et j'espérais vraiment rêver de lui pour essayer de lui expliquer. Mais c'est comme s'il savait et qu'il s'était fermé à moi.

Je n'ai pas trop le temps malheureusement, ou heureusement je ne sais pas, de m'appesantir là-dessus car j'ai encore du travail avant de reprendre l'avion.

Je prends une douche et range mes affaires, d'un côté ce que j'emmène et de l'autre ce que je laisse à ramener à Boston.
Je suis en train de prévenir Tonton, Tata, Simon et les autres du changement de plan pour les vacances quand on frappe à la porte.

Quoi ? Déjà ? Je regarde ma montre pensant être en retard pour le petit déjeuner. Mais non, il me reste encore un peu de temps. Je me demande qui ça peut bien être.
J'ouvre la porte et me retrouve face à une Faith un peu inquiète.

  — Bonjour Faith ! Est-ce que tout va bien ?

Je m'écarte de l'embrasure de la porte pour la laisser entrer.

  — Bonjour Lily. C'est à vous qu'il faut demander ça. J'ai entendu dire que vous aviez été bousculée hier par un des jeunes membres du conseil Scandinave et qu'un autre était un peu trop proche durant la soirée. Vous allez bien ? Vous n'avez rien ? Vous souhaitez que j'intervienne auprès de leurs aînés pour qu'ils vous laissent tranquille ?
  — C'est gentil à vous de vous inquiéter. Mais rassurez-vous, je vais très bien. Ils ont été tous les trois très gentils.

Je lui raconte l'histoire de mon point de vue, les excuses, l'invitation de Freyja et je ne sais pas pourquoi je finis par lui raconter le baiser.

  — Oh... je vois que vous avez géré la situation de mains de maîtres. Dit-elle mais je vois que quelque chose la tracasse.
  — C'était un travail d'équipe. Je n'étais pas seule.
  — Vous êtes trop modeste. Et je sais que vous êtes la dernière à être partie pour vous assurer que tout serait prêt pour les premiers levés ce matin et je vous en remercie. J'ai eu raison de vous faire confiance et vos collègues le disent également.
Je rougis sous ses compliments. Je regarde le sol pour tenter de masquer mon embarras. Elle passe son index sous mon menton pour me relever la tête et pour que je la regarde dans les yeux.
  — Mais... reprend-elle. Concernant cette histoire de baiser avec le jeune Asulf, je ne peux que vous conseiller d'être très prudente. Je n'ai aucun droit de vous interdire de le fréquenter, et de toute façon je ne le ferai pas, vous êtes une grande fille, mais s'il vous plaît, faites bien attention. Ce n'est pas un mauvais garçon, mon mari et moi connaissons ses parents depuis longtemps mais disons que leur culture est loin de la nôtre.
— Vous vous inquiétez pour moi ?
— Bien sûr, Lily. Je tiens beaucoup à vous et je ne voudrais pas que vous souffriez. Vous avez quelque chose de spécial en vous, je ne sais pas encore ce que c'est, mais je ne veux pas que quelqu'un vous fasse perdre tout ce qui fait de vous cette personne merveilleuse et forte.

Oh là là... trop de compliments... mon coeur fond. Surtout venant d'une personne qu'on considère comme un modèle.
Elle me prend dans ses bras.

— Je ne dis pas non plus que c'est forcément ce qui va arriver. Mais disons que je connais ses antécédents...
  — Je prends note de votre conseil. Je vous remercie de votre sollicitude. Mais rassurez-vous, ça va aller. Je devrais pouvoir gérer.
  — J'ai confiance en vous. Mais j'ai peur qu'il vous convainque de rester en Norvège et de ne plus vous revoir...
  — Oh mais vous allez trop loin là Faith. Je ris. Il fait trop froid pour que j'accepte d'y rester plus de temps que nécessaire. Lui dis-je avec un clin d'œil.
  —  D'accord, d'accord. De toute façon si j'apprends que vous n'êtes pas dans votre avion retour prévu, c'est moi qui viendrai vous chercher. Et il entendra parler de moi ce petit louveteau qui hier encore tétait encore sa mère.

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant