Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]

Chapitre 49

  — Oh ! Bonjour... Lily... c'est bien cela ? Me dit mon interlocutrice dans un français toujours aussi parfait.

  — Oh oui. Vous vous souvenez de moi. Bonjour Madame... et je me rends compte que je ne connais pas son nom. Vous êtes la maman de la petite Nyoko.

  — Madame ou Professeur Inari, mais j'ai plus l'habitude que l'on m'appelle Professeur.

Comme elle me répond en français, nous continuons la conversation dans ma langue maternelle.

  — Inari... Comme le Dieu Renard ?

  — Vous connaissez les croyances japonaises ?

  — Disons qu'après notre rencontre j'ai eu envie d'en savoir plus sur les Kitsune, la culture et la langue japonaises. Et comment va la petite Nyoko ?

  — Elle va très bien je vous en remercie. Elle dort là. Elle est dans notre chambre. Je pense qu'elle sera heureuse de vous voir. Vous savez, elle garde précieusement le dessin que vous avez fait d'elle et de Mine. Elle l'adore vraiment et il lui arrive de se demander ce que vous devenez.

— Oh si vous saviez comme ça me touche, j'ai moi-même accroché celui qu'elle a fait pour moi...

A ce moment-là je me fais bousculer par derrière par une armoire à glace qui murmure quelque chose dans une langue que je ne connais pas... je suppose que ce sont des excuses. Il fait partie de ces gens qui dégagent une énergie écrasante. Mais cette fois je ne me sens pas mal à l'aise.

Mon regard en se tournant vers lui tombe sur une scène à laquelle j'aurais espéré ne jamais assister.

A une dizaine de mètres de moi se trouve un groupe de jeune gens. Je ne les connais pas. Enfin j'en reconnais un... il enlace tendrement une jeune femme et lui embrasse le haut du crâne. Cela fait un mois que je ne l'ai pas vu et il est exactement le même beau jeune homme mais quelque chose a changé chez lui. La façon dont il regarde cette fille, qu'il la prend dans ses bras, ça le rend encore plus craquant.
Il rit avec ses amis sans même se rendre compte que je suis là.

Je ressens un léger pincement au coeur mais pas la grande douleur que j'aurais pu imaginer.

Je le trouve beau et même encore plus beau que la dernière fois que je l'ai vu. Ça n'a rien à voir avec ce qu'il porte, même s'il est vêtu d'une chemise blanche avec les manches remontées aux trois quarts, un gilet et un pantalon gris anthracite qui font parfaitement ressortir sa musculature...

Mais oui, c'est ça !

Il a l'air beaucoup, mais vraiment beaucoup plus musclé. Comme s'il avait passé le mois à soulever de la fonte. Mais étrangement ce n'est pas trop. Il ne ressemble pas à ces bodybuilders dopés aux anabolisants. Non il est beau et sa musculature est harmonieuse. Une version 2.0 de l'ami que j'ai connu il n'y a pas si longtemps et pourtant j'ai l'impression que c'était dans une autre vie... enfin ça doit l'être d'une certaine manière, tout du moins pour lui.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis perdue dans mes pensées mais je suis rappelée à la réalité par une main posée sur mon avant-bras.

  — Est-ce que tout va bien ? Vous aviez l'air perdue dans vos pensées.

Son regard est un peu inquiet mais surtout bienveillant.

  — Oh ! Oui ! Euh ! Pardon... Je suis désolée... C'est que... Non... Rien... Excusez-moi...

  — Oh là là... ça fait beaucoup d'excuses en si peu de mots ça. Quelque chose vous tracasse ?

— Non ça va. Merci.