Chapitre 15

473 47 61
                                    

Je suis toujours dans le jardin de la maison de l'ours, allongée dans l'herbe, sans mon pantalon. Bear est toujours vautré sur moi.

  —  PROHIBERE !  *

J'entends quelqu'un crier ce mot quelque part derrière lui.
Il ne bouge plus. Je ne sens plus ses sales pattes me caresser.

  —  Qu'est-ce que tu m'as fait ? Sorcière ! Demande-t-il à la personne qui a crié.

  —  Alors Berserk ! Qu'est-ce que ça fait de ressentir la même impuissance que sa victime ?

C'est une voix de femme.

Relâche-moi ! Grogne-t-il.

Oh Non ! Vilain Nounours. Je vais d'abord aider cette jeune femme à se rhabiller et je vais l'emmener avec moi. Et dans quelques temps tu seras libéré. Comme ta victime tu vas rester immobile à te demander ce qu'il va t'arriver. Et encore, estime-toi toi heureux, nous ne te ferons rien contre ta volonté. Contrairement à ce que tu allais lui faire.

Je sens le poids de Bear sur moi. Il m'écrase. Pourquoi ne bouge-t-il pas ?
J'entends le son de pas dans l'herbe, le bruit se rapproche.

Un visage apparaît dans mon champs de vision. C'est celui d'une jeune femme qui semble de mon âge.
Je ne la vois pas très bien car j'ai la vue brouillée par les larmes.

Salut ! Me dit-elle. Je m'appelle Liv. Je sais que tu ne peux pas bouger. Je vais t'aider. Et toi, pousse-toi de là.

Je ne sais pas comment elle y parvient mais je sens le poids de Bear se décaler sur le côté avant de disparaître.

Je vais remettre ton pantalon. Ensuite j'appellerai la police pour qu'ils viennent te chercher. Quand tu auras repris possession de ton corps tu pourras choisir de porter plainte ou non. En attendant on va te mettre en sécurité et si tu es d'accord je vais rester avec toi. Me dit-elle en se mettant bien en face de mon visage.

Est-ce que c'est vraiment fini ? Est-ce qu'elle m'a vraiment évité le pire ?

  —  Quant à toi mon petit Winnie la Crotte, tu vas sagement attendre avec nous.

  —  Vas en Enfer ! Sorcière ! Tu me le paieras.

La voix de Bear est beaucoup moins mielleuse, même s'il me dégoûte toujours autant, il me ferait presque pitié.

Puis elle fait ce qu'elle m'a dit qu'elle ferait. Je sens mon pantalon revenir à sa place. Elle me remet mes chaussures. Je me sens un peu moins vulnérable.
Je l'entends passer un coup de fil. D'après ce que j'entends elle prévient la police du campus qu'il y a eu une tentative d'agression. Elle parle de moi en disant « la victime ». Je déteste ce mot.
Je me suis battue pour ne plus en être une, j'ai appris différentes sortes de techniques de combat pour savoir me défendre. J'ai participé au projet de cours de self-défense pour qu'aucune fille n'ait à subir cela et au final, comble de l'ironie, c'est moi qui me retrouve totalement impuissante telle une proie sans défense.
Cet idiot m'a tellement énervé que j'ai baissé ma garde. Quelle belle idiote je fais !

Je crois savoir à quoi tu penses. Me dit ma sauveuse. Ne te fustige pas. Tu n'es en rien responsable de ce qu'il t'arrive. Ces idiots de métamorphes pensent qu'ils peuvent prendre tout ce dont ils ont envie. Tu n'es malheureusement pas la première personne à te faire avoir, mais nous essayons de faire en sorte qu'il n'y en ait pas d'autres.

Elle s'assoit derrière moi, pose ses jambes de chaque côté de mon corps et redresse mon buste de sorte que je me retrouve assise, le dos posé contre sa poitrine. Je vois enfin autre chose que ce ciel étoilé.
Les larmes restées coincer dans mes yeux finissent par couler le long de ma joue. Je sens ses doigts essuyer ces traces humides, je trouve qu'elle a les mains douces ou alors j'ai tellement eu peur que j'ai besoin de me raccrocher à ce geste amical.

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant