Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]

Chapitre 43

Point de vue Lily
(NDA : bah oui après tout c'est son nom sur la couverture 😅)

Je me réveille en sursaut.
Nous sommes en pleine nuit noire, pourtant j'étais persuadée que c'était le petit matin.
Mon Loup ?
Je sais que ce n'était qu'un rêve mais je ne peux m'empêcher d'espérer qu'il va bien.
C'est mon premier rêve de lui depuis ma rencontre avec ma nouvelle psy.
Et si je n'avais pas déjà pris ma décision pour la suite, ça aurait joué dans la balance.

Les jours qui suivent sont étranges. Faith n'est pas là alors que l'échéance approche pour le Maxi Speed Dating (je suis la seule à employer ce terme, les autres utilisent des mots plus édulcorés mais je n'y arrive pas, ils ne sont pas objectifs, c'est un speed dating déguisé en bal).
J'ai du mal à capter Benjamin.

Quand j'arrive enfin à le coincer pour discuter, je comprends mieux la situation.
Son meilleur ami, le fils de Faith, a eu un petit accident. Mais rien de grave, il s'en remettra vite, selon lui, il a une capacité de guérison plus développée que la moyenne. Mais Faith est folle de rage contre son mari qui est celui qui a envoyé son Bébé là-bas. Alors elle est partie lui expliquer sa façon de penser et tenter de le faire rapatrier plus tôt que prévu.

— C'est son seul enfant. Me dit-il. Ils n'ont pas réussi à en avoir d'autre. Alors forcément elle le protège comme une louve le fait.

— Et toi, au fait. Tu as des frères et sœur ?

— Non je suis fils unique. Rares sont les familles avec plus d'un ou deux enfants dans notre communauté. Mon père voulait un fils pour lui succéder. Il l'a eu. Ça s'arrête là. S'il avait eu une fille en premier il aurait fait des enfants jusqu'à avoir un garçon.

— Mais et ta mère dans tout ça ? Elle n'a pas son mot à dire ?

— Oh tu sais ma mère, c'est une épouse modèle... elle est dévouée à son mari et à son foyer. S'il dit un enfant alors ce sera un enfant. S'il dit dix, ma mère les pondra sans se rebeller.

— On dirait que ça ne te plaît pas.

— Ne te méprends pas j'adore ma mère. M'assure-t-il. Elle m'a donné tout l'amour et le confort dont j'avais besoin. Mais c'est Faith qui m'a appris à respecter une femme, qu'une femme est un être à part entière douée de pensées et d'opinions qui peuvent lui être propres ou communes à son conjoint. Alors j'adore ma mère. C'est une mère exceptionnelle. Mais sa relation avec mon père... ce n'est pas ce que je veux pour mon couple.

— Faith a l'air de beaucoup compter pour toi.

— Elle compte beaucoup pour nous tous. Dit-il avec tendresse. Elle est comme une seconde mère pour chaque membre de notre communauté. Un peu comme une marraine bienveillante mais qui saura te tirer les oreilles si tu t'écartes du « droit chemin ». Elle et son mari sont ce qu'on pourrait appeler nos dirigeants. Mais c'est très réducteur comme titre. Son mari est notre chef, son tempérament est plus sanguin, il en impose, il a un charisme si fort que personne n'ose le contredire... enfin sauf Faith. D'ailleurs tu lui ressembles beaucoup. Dans notre communauté tu serais vraiment bien accueillie...

Je ne relève pas cette dernière réplique.

— ... Et la relation que Faith a avec son mari est un exemple pour beaucoup d'entre nous. Continue-t-il. Ils s'aiment mais surtout ils se respectent. Pour preuve, leur amour est toujours aussi fort malgré les années et la distance qui les sépare. Mais là, il est allé trop loin et Faith ne se gênera pas pour lui dire. Et tu vois, j'espère que la Déesse m'a choisi une compagne avec le même genre de tempérament.