Chapitre 56

354 36 30
                                    

Le lendemain matin, Simon est venu voir si je n'étais pas morte. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il a vu que je n'étais pas seule et que mon compagnon de nuit n'était pas très vêtu... je suis sûre qu'il s'est rincé l'œil, le coquin.
Bref tout le monde a vite été mis au courant de la situation.

Asulf a donc été invité à prendre le petit-déjeuner avec nous. Ni lui, ni moi n'étions gênés de la situation. Nous n'avons pas honte de notre comportement... Après tout nous sommes majeurs.

Il n'y a aucune honte à avoir. Et en plus, j'ai passé une très agréable nuit, je ne vais quand même pas gâcher ça avec des sentiments négatifs.
Mais j'ai peur que ça rende mon départ encore plus difficile qu'il ne l'était déjà pour Asulf.

Il est tellement différent de ce qu'il paraît au premier abord, avec son loup enragé tatoué sur le crâne, sa barbe et sa carrure imposante. Avec moi c'est un vrai animal en peluche, tout doux, tout chaud, tout câlin.

Et finalement je me suis inquiétée pour rien. C'est comme si cette nuit était ce dont il avait besoin pour me dire au revoir. Ça n'a pas été facile, mais ça ne s'est pas mal passé. Il a quand même encore essayé de me convaincre de rester.

Lors de notre dernier câlin, je puise dans son parfum un peu de force pour ne pas pleurer. Il sent aussi bon qu'une forêt d'épicéa.

Il m'a prévenue qu'il avait demandé à ce que je sois surclassée sur le vol Paris-Boston.
Ils ont modifié mes billets pour que je passe un maximum de temps avec ma tribu à moi. Nous nous séparerons donc à Paris.

Le vol Tromsø - Oslo se fait à nouveau en jet privé. Et nous voyageons jusqu'à Paris en classe affaires. Je trouve ça exagéré mais Freyja et Asulf ont insisté. Ce serait une façon de nous remercier d'être venu les voir (comme si on avait eu le choix) et de s'excuser pour les « désagréments » des derniers jours. Et de toute façon, quand ces deux-là ont une idée en tête...

Arrivés à la capitale, je quitte Tata, Tonton et Simon pour les laisser repartir à Bordeaux. Les au revoir sont difficiles car ils se font beaucoup de soucis pour moi. Mais j'ai promis de leur donner encore plus de nouvelles que ce que je fais déjà.

Vivianne et David restent avec moi jusqu'à l'heure de mon vol. Nous passons un bon moment, comme à chaque fois. Il faut vraiment que je trouve un moyen de les faire venir à Boston.

Je prends mon avion pour Boston. Bien sûr comme je suis en Première Classe, j'ai droit à tout le confort grand luxe. Il faut que les gens arrêtent de me traiter comme une princesse... je vais finir par m'y habituer.

Je me repose un peu. Maintenant que je suis dans l'avion, j'ai hâte d'arriver, de retrouver ma petite tornade rousse et ma vie bostonienne.

J'arrive à l'aéroport de Boston, je récupère mes bagages et prends la direction des taxis pour rentrer chez les Smith.
À peine ai-je passé les portillons que je vois Faith qui cherche quelqu'un du regard.

Je vais la saluer, lui souhaiter mes vœux pour la nouvelle année. Ce serait impoli de l'ignorer.
Dès que ses yeux se posent sur moi, elle me fait un sourire et me prend dans ses bras.
Ma pauvre bulle de confort, elle en a subi des assauts de câlins ces derniers jours.

  — Oh Lily. Je suis si heureuse de vous voir. Me dit-elle en me serrant contre elle.

Elle me relâche et se poste face à moi. Elle me scanne de haut en bas. Elle repousse une mèche de mes cheveux pour dégager mon visage.

  — Regardez-moi ça. Votre visage si doux.

  — Bonjour Faith. Ce n'est rien. J'ai juste eu petit accident. Ce ne sont que quelques égratignures. Les médecins ont dit que ça ne devrait pas laisser de cicatrices.

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant