Chapitre 60

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Les semaines qui suivent se passent plutôt normalement, enfin plus le temps passe et plus je me demande ce qu'est la normalité.

Je ne me sens pas trop différente au départ et je le dis à ma psy. Il paraît que c'est normal, elle me l'avait dit que ça allait prendre du temps, il faut que mon corps élimine toutes les molécules superflues de mon organisme. Et cette fois comme il n'y a pas de plantes magiques, ça prend plusieurs jours.

Et en effet, quelques jours plus tard et durant les semaines qui suivent, je me sens légèrement différente. Rien d'extraordinaire mais mes sens sont plus en alerte, plus développés.
Mes rêves ont également un peu changé.

Je rêve toujours de mon Loup, mais c'est plus... intense... Je suis toujours lui, enfin j'ai plutôt l'impression d'être dans sa tête et je perçois ses sentiments.

Il s'ennuie, il est frustré, il se sent triste et en colère.
C'est très faible mais je sens que c'est bien plus que ça. Je ne peux qu'imaginer ce que ça donnerait si un jour je peux percevoir l'intensité réelle de ses sentiments.

J'aimerais pouvoir le réconforter, lui proposer une oreille attentive ou une épaule pour se poser.
Ça me rend triste qu'il soit triste.

Mais j'essaye d'être raisonnable, ce n'est qu'un rêve.

Même si ces rêves sont de plus en plus forts, ça reste mon monde onirique. Alors je sais que ma psy pense que c'est une vraie personne à laquelle je suis liée qui se cache derrière mon Loup. Mais si je me mets à y croire aussi, qu'est-ce qu'il va m'arriver ?

J'en discute avec ma psy durant l'un de nos appels. Elle émet encore des théories un peu farfelues. Selon elle il se pourrait que le lien que j'ai avec mon Loup s'ouvre un peu plus, qu'il se renforce, c'est donc pour ça que je ressens ses émotions et qu'elles influencent mon humeur. Comme quand un très bon ami est triste, notre empathie fait que nous sommes tristes également. Elle pense aussi que dans quelques temps je pourrais être capable de le réconforter à distance.

Non mais vous y croyez vous ? Parce que moi j'ai vraiment du mal.

Je sens aussi que mon corps, mes muscles changent. Je sais que je ne suis pas mal lotie à ce niveau-là, mais je sens que mon corps a besoin de se dépenser un peu plus... et comme je brûle plus de calories, je mange un peu plus aussi. Et puis il y a mes vêtements qui moulent plus mes formes... encore heureux que mes leggings sont extensibles...
J'espère que je ne transformerai pas en monstre vert sous anabolisant...

Si je n'appelle pas Tonton, enfin surtout Tata, tous les deux jours voire tous les jours, j'ai droit à des dizaines de messages inquiets. Ça en devient oppressant.

Au bout de quelques semaines de stress intensif, j'ai fini par demander de l'aide à ma psy. Parce que même si je comprends son inquiétude et qu'elle est tout à fait légitime, j'aimerais qu'elle aussi comprenne que ça ne m'aide pas.

J'ai essayé de lui expliquer que c'était difficile pour moi de devoir lui rendre des comptes de cette manière alors qu'elle m'a toujours fait confiance. Mais elle ne veut rien entendre, ses angoisses sont trop fortes. Alors je sais que seule je n'y arriverai pas. Donc je demande assistance à la personne qui sera le plus à-même de lui expliquer et de la rassurer en même temps : ma psy. Elle accepte de contacter Tata, de discuter avec elle pour la tranquilliser et de lui proposer de l'aider à surmonter ses angoisses.
Et ça a marché.

Après le premier mois, comme elle a vu que j'allais bien et que j'étais toujours moi, d'une certaine manière, elle a recommencé à avoir confiance en moi et en mes choix. Bon je lui donne encore régulièrement de mes nouvelles. Son instinct maternel en a besoin. Mais la situation est moins stressante.

Lily et le cadeau du grand Esprit [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant