Je déglutis en me forçant à ne pas regarder son torse, et encore moins sa serviette.
— Dalaena.
Mon prénom sonnait comme une promesse lorsqu'il le prononçait ainsi. Il semblait surpris de me trouver là. Tu m'étonnes.
— Qu'est-ce que tu cherches ?
— Un endroit où changer mon tampon.
Il plissa les yeux à mes mots, et je crus un instant voir son loup apparaître dedans, mais bien trop furtivement pour en être certaine.
— Qu'est-ce que tu as dit ?
— Que j'ai envie de faire pipi et de prendre une douche avant de dormir.
Il s'effaça en me faisant signe d'entrer dans la salle de bain. Je le dépassai en le frôlant. Il dégageait une chaleur infernale, accentuée par la lourdeur de l'air embué. Je crus étouffer lorsqu'il me dit :
— Tu peux faire les deux ici.
Il resserra la serviette autour de sa taille, et je fus obligée de détourner les yeux pour ne pas voir des choses que je ne voulais pas voir.
— Je poserai tes affaires devant la porte.
Sur ces mots, après un échange de regard lourd de sens, il referma la porte sur lui. Je me précipitai dessus pour la verrouiller.
Complètement sous le choc, je retirai mon pantalon et ma culotte, avant de me laisser tomber sur les toilettes. Que c'était-il passé, bordel ?
Je me pris la tête entre les mains, les coudes posés sur les cuisses.
Dorian avait peint mon visage, nom de Dieu ! De manière très talentueuse, certes, mais quand même. Une émotion étrange me comprimait la poitrine, et je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus.
Quelques minutes plus tard, je soupirai de bonheur en sentant l'eau brûlante percuter ma nuque. Cette douche à l'italienne était merveilleuse. L'odeur du gel douche de l'Alpha persistait dans l'air, et je m'emparai de l'unique bouteille posée dans une niche murale.
« Corps, Cheveux et Visage ».
Je haussai les sourcils devant l'étiquette. C'était bien un truc de mec, ça. Pouvait-on laver le carrelage du sol aussi avec ?
Puis je versai une bonne quantité de produit dans ma paume, avant de m'en appliquer de la tête aux pieds. Mæve aurait fait une crise cardiaque. Jamais elle n'aurait lavé sa crinière avec une telle chose. Penser à ma meilleure amie me fit sourire, elle me manquait terriblement. L'époque où nous étions envoyées en mission à deux était révolue.
Je me rinçai en fermant les yeux, le visage levé vers le pommeau.
En sentant l'odeur boisée m'envelopper, j'aurais pu croire que Dorian se trouvait juste derrière moi. Dans le doute, je jetai un coup d'œil par-dessus mon épaule pour vérifier. Puis je jurai lorsque mes yeux me brûlèrent à cause du shampooing qui faisait aussi office de gel douche.
Lorsque je fus complètement propre, je sortis de la cabine et attrapai une serviette roulée sur une étagère. Douce et duveteuse, elle sentait bon la lessive. Je m'emmitouflai dedans avec délice.
Hésitante, je m'approchais de la porte. Les doigts légèrement tremblants, je tournai le loquet, et ouvris prudemment la porte. Je me détendis lorsque je ne remarquai personne.
Mais j'ouvris la bouche sans savoir quoi penser en baissant les yeux par terre.
Par « je poserai tes affaires devant la porte », je ne m'attendais pas à ce qu'il choisisse lui-même mes vêtements dans mon sac. Un bas de pyjama à fleurs et un débardeur à fine bretelle étaient pliés. Et, cerise sur le gâteau, une petite culotte à nœud surplantait la pile.
J'inspirai en attrapant le tout. Ma louve restait pour le moment silencieuse sur cette transgression. L'Alpha avait fouillé dans mon sac, tripoté mes affaires, et choisit à ma place, m'imposant son bon vouloir.
Maudissant Dorian, je m'habillai en serrant les dents. Sans décolérer, j'essorai mes cheveux en me penchant en avant.
Lorsque j'ouvris la porte, la température de la maison parut fraîche contrairement au hammam qu'était devenu la salle d'eau. Une chair de poule me parcourut. Aussi silencieusement que possible, je fis trois pas, et refermai les doigts sur la poignée de l'atelier de Dorian. Je voulais être certaine que je n'avais pas rêvé.
Je me figeai en essayant de l'ouvrir. Le battant ne bougea pas d'un millimètre.
Elle avait été verrouillée.
Les yeux rivés au bois vernis, je reculai en plissant les paupières. J'inspirai en sentant une colère sourde monter en moi.
À toute vitesse, je descendis les escaliers. Sous mes pieds nus, le parquet était chaud. Pourtant, tout ce que je sentis fut l'écharde qui se planta dans ma peau.
Tout en fouillant dans mes culottes, l'autre enfoiré aurait pu penser à rajouter des chaussettes.
***
Ouh là là. Des théories sur la suite ? 😜
On se revoit très vite, à bientôt ! ❤
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Sortir les griffes T1
ParanormalDorian Morff est le plus horripilant de tous les Alphas de cette foutue planète. C'est le premier constat qu'a fait Dalaena après leur désastreuse rencontre. Excellent membre de la Guilde, c'est tout naturellement - et contre son gré - qu'elle est e...