Chapitre 18 (1/3)

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Hello Wattpad ! Comment ça va ? 

De mon côté, j'ai un gros moment de flottement pour l'écriture d'Un cœur de pierre, avec une grosse impression que rien ne va, et que rien n'ira jamais T.T 

J'essaie de continuer quand même, mais c'est fichtrement compliqué ! Des idées à me proposer ?

En tout cas, j'espère que vous appréciez toujours les aventures de la Meute ;)

Bisous, et à bientôt !

Anastasia

***

En voyant la maîtrise que Dorian exerçait sur la créature, je me précipitai vers Skaï. Il gisait sur le sol, son sang s'échappant par flot de son torse labouré. Ses yeux, bien que voilés, se tournèrent vers moi quand je me jetai à ses côtés.

— Ne lui faites pas de mal, articula-t-il tandis que je secouai les épaules pour me débarrasser de ma veste.

Des bulles se formait dans les profonds sillons, et je me mis à comprimer les plaies en y mettant tout mon poids. Le Bêta fut pris d'une quinte de toux, et je sentis des gouttelettes mouiller mon visage. Ses paupières papillonnèrent, il luttait pour rester conscient.

— Dorian, je t'en prie, implora-t-il en redoublant d'effort pour hausser la voix.

Malgré les frissons dont il était parcouru, des gouttes de sueur coulaient sur ses tempes, mourant entre ses dreadlocks.

Tina rivalisait avec les pouvoirs de Dorian en grondant, qui parvenait à l'immobiliser tant bien que mal.

En sentant les abdominaux de Skaï se tendre sous la parka, je reportai mon attention sur lui. L'effort et la douleur rendaient son visage crispé.

— Il faut que je me lève.

Avec fermeté, je posai une main sur son épaule pour le dissuader de bouger.

— Non.

Il tenta d'ignorer mon avertissement en poussant sous mes doigts. Je n'eus qu'une légère pression à effectuer pour que son dos retombe sur le sol. Je repris la compression de ses plaies aussitôt. Son métabolisme ne devrait plus tarder à entamer le processus de guérison.

— Dorian, appela-t-il, les larmes au bord des yeux. S'il te plaît.

— Je... fais... mon... possible.

L'effort rendait la voix de Dorian aussi rauque que celle de son loup. Sa magie dominante ne semblait produire qu'un très léger effet sur Tina. Je me creusai les méninges pour tenter de trouver une solution envisageable pour chacun.

— Est-ce qu'il y a une cage quelque part ? demandai-je soudain.

— Sous la maison de l'Alpha, me répondit Skaï. Mais elle n'acceptera jamais d'y aller de son plein gré.

En entendant les grondements de Tina redoubler, je hochai la tête.

— Il faudrait qu'on puisse l'assommer. Vous n'auriez pas un fusil hypodermique qui traîne quelque part ?

Skaï secoua la tête.

— Pas à ma connaissance.

Ce mot fit germer une idée dans mon esprit. Dans cette meute, beaucoup de choses avaient l'air de se tramer à l'insu des plus âgés. Je soulevai la parka pour vérifier que les blessures de Skaï ne saignaient plus, et acquiesçai devant les plaies à l'aspect encouragent.

— C'est en train de guérir, dis-je en me relevant, m'éloignant déjà. Je reviens, que personne ne meurt !

Je couru aussi rapidement que possible vers la boutique du shaman, et percutai la porte pour y entrer. Je failli le renverser dans la manœuvre, et envisageai l'idée qu'il nous épiait depuis le début à travers la fente de la boîte aux lettres. Le jeune homme se rattrapa de justesse contre une table recouverte de sacs de plantes séchées.

Il cligna des yeux en me voyant. J'avais oublié son nom.

— Est-ce que c'est Tina ? balbutia-t-il en pointant un doigt tremblant vers l'extérieur.

— Il me faut un fusil hypodermique, vous en avez un ? attaquai-je directement.

Il détourna les yeux en secouant la tête.

— Jamais de la vie. Les armes sont interdites.

La peur et le mensonge entourait cet homme à deux mètres à la ronde. Je me rapprochai de lui jusqu'à ce qu'il recule de lui-même.

— Oui, c'est bien Tina qui s'est transformée. Si vous ne me donnez pas ce dont j'ai besoin pour l'immobiliser calmement, nous serons obligés de l'éliminer. Ce que personne ne veut. Vous avez déjà goûté ses madeleines au citron ?

— Ce serait vraiment fâcheux.

De nervosité, il se mordillait les lèvres, arrachant des petits morceaux de peau en grimaçant. En voyant la ride d'hésitation entre ses sourcils, je m'engouffrai dans la brèche comme une mouche attirée par du miel. J'enfonçai mon index dans son torse pour ponctuer mes propos.

— Vous bosser de manière cachée avec des animaux, à proximité de leurs griffes et de leurs dents, sous votre forme humaine de faiblard. Ne me faites pas croire que vous n'avez rien pour vous défendre par vous-même si un problème se présente. Cette activité illégale ne vous permettrait pas de faire intervenir les autorités de la meute si un loup devient taré parce que vous avez coupé trop près d'une roubignolle.

Au soudain relâchement de ses épaules, je vis le moment où il capitula.

— Je retournai moi-même la boutique s'il le faut, insistai-je, intimement persuadée qu'il possédait quelque chose pour se défendre, bien caché dans un trou.

Il hocha la tête et se dirigea vers l'arrière-boutique, repoussant les perles colorées du rideau sur le côté. Je l'entendis déplacer des choses volumineuses, quelques secondes de silence, un « clac » sec significatif d'un chargement, puis il revint avec l'arme demandée.

Il tira une gueule de six pieds de long en me tendant le fusil. Je ne me fatiguai pas à lui sourire, nous perdions du temps précieux.

— Je l'ai chargé avec une dose de tranquillisant efficace pour une louve de taille adulte. Elle devrait être KO pendant au moins trois heures. L'effet sera rapide.

— Merci.

Déjà, je me retournai, prête à octroyer à Dorian une pause magique.

— Je vais avoir de sacrés soucis, marmonna-t-il tandis que j'ouvrais la porte.

— Peut-être bien, peut-être pas, répliquai-je sans m'arrêter.

Je retournai près de la fontaine et m'arrêtai à une dizaine de mètres de Dorian et de Tina. Ils roulaient au sol, chacun essayant de prendre avantage sur l'autre. La tête lupine de la créature s'arrêtait toujours dangereusement près du visage de l'Alpha.

Il n'était plus question d'essayer de la soumettre, je sentais que la magie de Dorian s'était évaporée. Il luttait pour ne pas y passer.

Sortir les griffes T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant