Chapitre 14 (1/2)

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Hello  Wattpad, nouveau chapitre aujourd'hui, yey ! 

J'ai hâte de voir vos avis, je me suis bien amusée à écrire ce chapitre ! Merci beaucoup à celles et ceux qui termine leur lecture avec un petit vote, ça me fait toujours plaisir <3

Bonne lecture et à bientôt !

Anastasia

***

Le grincement de porte qui résonna comme un coup de tonnerre dans mon dos me fit serrer les dents. J'inspirai profondément, analysant l'odeur que le vent porta à mes narines. Je devinai la présence de Dorian sans avoir besoin de me retourner.

Comparée à la mienne, son apparition était d'une banalité affligeante. Sauter d'une fenêtre au premier étage avait bien plus de panache. Il aurait mieux valu qu'il reste en sécurité à l'intérieur, mais, coupée dans mon élan par un grondement terrifiant, je n'eus pas le temps de lui dire de foutre le camp.

Tout comme moi, la créature avait remarqué la présence de l'Alpha, et elle s'agitait comme si elle était soudain possédée. Ou tiraillée entre deux idées contradictoires. Elle grognait, dévoilant des crocs menaçants et luisants de bave. Ses yeux injectés de sang, braqués sur Dorian, ne le quittaient pas. Son corps poilus et blessé, en revanche, semblait hésiter entre fuir pour sa survie et réduire le nouvel arrivant en pièces. Moi, j'avais l'impression de ne plus exister.

Ses griffes plantées dans le sol formaient des sillons dans la terre à mesure que la bête se traînait par terre. Elle s'était tellement agitée qu'elle avait repoussé la neige, et la chaleur qu'elle dégageait avait formé une flaque sous son corps.

Dorian me dépassa comme si je n'existais pas.

Quelque chose dans sa démarche avait changé. Ses pas étaient déterminés, son dos droit. Ses poings serrés, immobiles le long de son corps, rendaient ses épaules plus carrées encore. Et son aura... Ce n'était indéniablement plus la même.

Dans son sillage, une série de frissons parcouru mon corps, laissant mes extrémités picotantes et engourdies. Ses muscles ondulaient sous sa peau au moindre de ses mouvements. J'écarquillai les yeux en sentant ma louve montrer les dents, le cou ployé dans une position soumise qu'elle n'adopterait jamais de son propre chef.

Quelque chose de grand et de sombre s'était emparé de lui.

Non, me corrigeai-je aussitôt. Il a relâché le contrôle de son loup.

C'est en entendant la bête gémir à l'approche de l'Alpha que je pris conscience de la puissance de Dorian, de l'étendue de son pouvoir. Il n'hésitait pas, avançant vers le loup au sol d'un pas vif, malgré la violence dont il avait fait preuve plus tôt, sans crainte ni appréhension.

— Arrête.

Le mot que prononça Dorian, d'une voix sombre et grave, failli me mettre à genoux. Son aura de mâle Alpha jaillissait de son corps par vagues brutales. Comme un rocher sur la côte, fracassé par un déferlement ininterrompu de flots, je lutais pour ne pas me faire engloutir.

La créature se mit à haleter d'une manière étrange, entreprenant de se mettre sur le ventre malgré ses blessures pour fuir. D'un bond, Dorian fut sur elle. À califourchon sur ce corps, une jambe de chaque côté pour le maintenir en place sur le dos, il se pencha dangereusement près de sa gueule.

C'était beaucoup trop dangereux.

En me rendant compte que j'étais incapable de le formuler à voix haute, je paniquai intérieurement. Complètement paralysée devant cette magie de lien qui ne m'appartenait pas, il m'était impossible d'émettre le moindre son. Mes jambes tremblaient tellement que je lutais pour rester debout.

J'étais complètement à sa merci. Putain de merde.

Lorsque la bête se cabra dans un sursaut d'agressivité, Dorian ne cilla pas. Il garda son visage près des crocs luisants de bave, sa magie se déployant en volutes invisibles autour de lui, comme un python asphyxiant avec lenteur un rongeur.

L'odeur piquante et brûlante, mêlée à celle de l'Alpha, se fit plus forte, et respirer devint une épreuve. Des points noirs venaient entacher ma vision, ma tête tournait comme si j'étais saoule.

Je cessai de luter lorsque ma louve consentit à s'aplatir, les muscles tremblants, devant ce congénère plus fort qu'elle. Ses grognements de mécontentement me montaient à la tête, se mêlant avec ceux de la bête, saturant mon esprit.

Mes jambes me lâchèrent soudain et je me retrouvai au sol. La vision floue, je ne sentais pas la neige qui détrempait mon jean, ni le vent qui chassait mes larmes involontaires.

Fébrile, tête baissée, je clignai des paupières pour tenter de retrouver le contrôle de mon corps. De froid, de soumission forcée ou à cause d'une peur viscérale, je tremblai tellement que j'entendais mes dents claquer.

Après un temps indéterminable – une minute comme une heure aurait pu passer –, une soudaine odeur de sang me ramena à la réalité. 

Sortir les griffes T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant