Chapitre 3

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Aaron

    La peur prend place dans mon corps, je ne sais pas ce que nous trouverons chez Stan et ça m'angoisse. L'état d'Alice était pire que mauvais, je m'en souviens comme si c'était hier. 
   
    Le temps file à une vitesse affolante, nous sommes déjà devant l'immeuble dans un lotissement de bâtiments en cours de construction.
   
    Nous entrons dans le hall. Son appartement est au rez-de-chaussée, cela coïnciderait avec une cave reliée au sous-sol.
   
    La porte entrebâillée grince quand Tom la pousse. Dans la chambre se trouve une grande armoire, nous la décalons et comme annoncé, une porte est dissimulée derrière.

    — Prêt à voir des horreurs ?
   
    — Avons-nous vraiment le choix ? réponds-je.
   
    Je descends l'escalier en premier, une ampoule à détecteur de mouvements capte notre présence. L'endroit est lugubre, froid et exigu, des frissons d'angoisse me parcourent l'échine.
   
    En bas, plusieurs cages pour chiens sont vides sauf... deux...

    Une fillette, de peut-être trois ans, me fixe, son regard s'accroche au mien. Tout son visage crie la peur et hurle à l'aide.

    En culotte, elle grelotte les lèvres bleues. Un petit garçon se trouve dans la deuxième cage, je dirais qu'il a le même âge.

    — On va vous sortir de là, chuchoté-je pour les rassurer, tout en m'approchant.

    — Tu vois une clef quelque part ? demande Tom.
   
    La fillette tend le bras. En me tournant, je suis son doigt et me dirige vers le tiroir, une clef s'y trouve. Je me dépêche d'ouvrir la première cage avant de tendre la clef à Tom.
   
    Je retire le cadenas et ouvre la cage. Une fois la porte ouverte, je patiente, accroupi, pour ne pas lui faire peur.

    — Je ne te ferai aucun mal. Tu es en sécurité avec nous, plus personne ne te touchera.

    Sa peau est couverte d'ecchymoses bleues, violettes, vertes, jaunes ou noires.

    — Tu ne recevras plus jamais de coups. Je vais te protéger maintenant.
   
    Tout doucement, elle avance. Je lui tends la main, elle hésite et finit par s'appuyer dessus. Elle sort de la cage et attrape ma deuxième main.

    Pour ne pas l'effrayer, je déplace mes mains lentement pour les poser dans son dos. Je lui frictionne le dos avec douceur pour la réchauffer, sans appuyer pour ne pas risquer de lui faire mal.

    — Je vais te prendre dans mes bras pour te réchauffer d'accord ?

    Le souffle rapide, elle hoche lentement la tête et me laisse faire. Je me relève en la gardant contre moi et rabats les pans de mon manteau de moto sur son petit corps bien trop amaigris. Elle pose sa tête contre mon épaule et sa respiration se calme.
   
    Je me tourne vers mon frère, il a le garçonnet dans les bras, protégé du froid de la cave par le manteau, le petit grelotte.

    — Qu'est-ce qu'on fait ?

    — On roule doucement et on les ramène ? suggère Tom.
   
    Je scanne la pièce du regard, les murs en parpaing apparents, remplis de moisissure, ne laissent pas de doute sur la toxicité des lieux. Sur le bureau se trouve divers papiers.
   
    Une centaine de photos de jeunes femmes et d'adolescentes avec des numéros se trouvent dans le premier tiroir.

    Dans le deuxième, des chiffres de banques, bien évidemment je les récupère et fourretout dans mon sac à dos.
   
    Tom y glisse à son tour un maximum de dossiers.

    Des photos de femmes enceintes et de jeunes enfants sont accrochées sur un tableau en liège. Je m'approche et deux photos m'interpellent, m'enfonçant un poignard dans le cœur.

    — C'est Max et Simon ?
  
    Antho nous a montré des photos de son enfance, donc je n'ai quasiment aucun doute que ça soit eux.

    Leurs visages vont bien, par contre leurs corps... couverts d'ecchymose, la jambe de l'un, en sang. Tom acquiesce sans un mot, c'est bien eux.
   
    Il commence à récupérer les photos, je ne sais pas combien d'enfant sont affichés ici, le tableau en est recouvert. Une autre photo m'arrête dans mon geste. Une petite fille à l'identique de celle dans mes bras. J'arrache la photo, la punaise tombe par terre, en regardant le dos j'apprends une date de naissance et un prénom.

    — Pauline, c'est ça ton petit nom ?

    Ses yeux bleus se relève vers moi, elle finit par hocher la tête. Donc elle est née le 12 décembre 2016. Mon frère me tend une autre photo, celle du petit garçon dans ses bras : Pablo, 12 décembre 2016.
   
    Lorsque nous décidons de partir, une étagère au-dessus des cages me fait de l'œil. J'y découvre deux carnets de santé, parfaits ce sont les leurs.

    Le plafond grince, Pauline se tend, sa respiration accélère. Tom me jette un regard inquiet.

    — Ils sont pas gentils, chuchote la fillette en pointant du doigt le plafond.
   
    Par sécurité, nous remontons en même temps la fermeture de nos manteaux et attrapons notre arme. Il y a une autre sortie, Tom ouvre la porte lentement et me fait signe qu'il n'y a personne. Sans un bruit je sors et referme la porte.

    — J'en sais rien bordel ! Stan n'est pas rentré depuis plusieurs jours, je fais quoi des gamins ? Les deux sont prêts ! nous surprend la voix d'un homme dans la maison.
   
    La fenêtre doit être ouverte mais le volet est fermé.

    — La fille doit partir pour la Chine et le gamin pour la Russie, il est compatible mais j'ai pas le fourgon ! Je fais quoi ?
  
    Tom me tire le bras pour me ramener à l'urgence du moment.
   
    Nous regagnons nos motos.

    — Tu me tiens très fort et tu ne bouges pas, préviens-je Pauline.
   
    Elle acquiesce. J'enfile mon casque avant de mettre le contact et Tom démarre en même temps.
   
    Dans mon rétro, j'aperçois trois hommes sortir et se précipiter dans les grosses voitures. Il n'y a aucun autre bâtiment habitable, ils sont tous en cours de construction, nous sommes vendredi après-midi, ils savent que c'est suspect.
   
    En voyant la vitesse à laquelle je monte et que les trois 4x4 nous poursuivent, j'appelle Zach.

    — Écoute-moi attentivement, va à l'ordi du Prés', tu effaces toutes nos traces sur les caméras de la ville, et tu scannes les plaques des véhicules qui nous suivent. Tu me préviens lorsque nous les semons. Pour l'instant on va tourner en rond pour les semer et ensuite on rentre.
  
    Il obéit aussitôt et je le laisse bosser pour me concentrer sur la route, ce n'est pas le moment d'avoir un accident.
   
    La petite tremble contre moi et ça s'empire à chaque accélération. Les SUV ne ralentissant pas, je suis obligé d'augmenter ma vitesse pour tenter de les perdre. Tom augmente également.

    Les minutes qui suivent vont être angoissantes, si j'étais tout seul sur ma moto, je pourrais profiter de cette course poursuite. Pauline n'ayant ni vêtement adéquate ni casque, je suis préoccupé par l'idée d'une altercation entre ma moto et l'un des 4x4.

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Pauvres enfants 😰

Que leur a fait subir Stan ? 😢

À votre que va-t-il se passer pour Pauline et Pablo ? 🥺



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🫣



Bon week-end à vous ☀️

À lundi pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant