Chapitre 36

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Aaron

  Anthony ayant du temps pour réviser à l'heure de la sieste de Pauline, nous venons de passer trois quarts d'heure sur ses cours pour l'examen qu'il a demain.

Je lui retéléphonerai en soirée pour l'interroger sur le reste. Je vais réveiller Alice, le psychiatre va bientôt finir avec Maxime. Elle dort avec une main posée sur Pongo. Je m'assois au bord du lit et glisse une mèche de cheveux derrière son oreille.

— Alice, c'est l'heure de se réveiller.

— Non, marmonne-t-elle.

J'éteins sa couverture chauffante, la faisant râler davantage. Au moins, elle ouvre les yeux.

— Pourquoi tu m'embêtes ?

— Je ne t'embête pas, il va être quinze heures, donc l'heure de ta séance avec Docteur Lawftkiz.

— Non, c'est à dix-sept heures.

— Alice... on ne va pas relancer le sujet. Ça fait un mois maintenant que ton horaire a changé. Allez viens, Dimitri t'a fait des pancakes.

Elle retrouve le sourire et accepte de descendre. Lorsqu'elle termine son goûter, la porte de la chambre d'ami s'ouvre. Maxime embrasse Alice et l'informe que Lawftkiz l'attend.

— Comment s'est passé ta séance ?

— Comme dab.

— Tu sais que si t'as besoin de parler, on prend du temps rien que nous deux et tu vides ton sac.

— Je parle déjà de mes émotions pendant une heure chaque semaine, je n'ai pas besoin de plus, affirme-t-il en prenant l'escalier.

Je ne le retiens pas, je refuse de le forcer à parler. S'il a besoin de discuter, il sait que je suis là. J'ai trois quart d'heure de tranquillité avant de devoir réveiller Pauline pour sa séance. Je me laisse tomber dans le canapé et allume la télé. Je prends en cours de route le premier film de Rocky.

— Oh bordel ! Un film qui n'est pas du Disney, ça change ! commente Tom en s'affalant à côté de moi.

Il m'explique que Pablo dort super bien, alors il tente de le laisser seul. Pouvoir faire une pause, même juste de quelques minutes, nous fait du bien. Les petits ont besoin de nous en permanence, c'est épuisant, alors on profite qu'ils dorment.

— T'as pu discuter avec Max comme tu voulais ? m'interroge-t-il.

— Non. J'ai essayé mais il refuse de parler.

— C'est tellement compliqué...

Lorsqu'un premier pleur sort du babyphone, Tom regarde la caméra sur son téléphone. Elise qui a sa chambre juste en face, s'approche de Pablo et s'allonge à côté de lui tout en le rassurant à voix basse. Le petit se rendort, collé à Elise. Il n'est pas prêt de dormir seul.

Alors que le film touche à sa fin, mon père arrive et se pose dans le canapé perpendiculaire.

— Vous avez réfléchi de ce que vous voulez pour les petits ?

— Pas plus que ça. C'est encore flou.

— De toute façon vous avez pas tant de possibilités que ça. Soit vous les adoptez, soit vous devenez leur tuteur, soit on leur trouve une famille d'accueil, ce que vous voulez pas.

— Ils n'iront pas en famille d'accueil ! affirme Tom.

— Il faut que vous y réfléchissiez, on doit leur faire des papiers, ils sont inexistants, ça peut pas durer.

— On va voir tout ça.

Il acquiesce et enchaîne sur mes frères.

— J'ai discuté avec Simon, il était tout seul au garage. Pour lui tout va bien. Il a un sommeil sans perturbation, les cauchemars se sont arrêtés tout seul. Tu voudrais aller discuter avec lui pour voir si t'as la même version ? me demande-t-il.

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant