Chapitre 80

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Samuel

Nous roulons en direction du désert depuis trois heures. Comme prévu, nous apercevons le bâtiment des Satanists au milieu de rien. Nous nous arrêtons et Neymar appelle Dimitri qui ne devrait pas tarder à arriver au port.

Nous voulons absolument les surprendre en même temps, pour pas que les premiers informent les seconds de notre visite. Dimitri, Alex, Will et une dizaine de nos frangins sont accompagnés du bras droit d'Arturo et de la moitié de ses hommes, les ennemis du port n'ont aucune chance de survie.

La seule ombre au tableau c'est qu'actuellement les enfants n'ont aucun moyen de nous contacter en cas d'attaque.

Dès que nous serons de retour au QG, Aaron et Tom peuvent nous appeler s'il y a urgence, pendant notre déplacement nous n'avons aucun appareil avec géolocalisation puisque les Satanists sont doués en informatique, les risques de nous faire repérer sont bien trop élevés.

Dimitri nous confirme qu'ils sont arrivés et qu'ils attendent notre signale. Aussitôt Neymar coupe la radio. Nous continuons d'avancer et dès que nous sommes suffisamment près, mon frère relance un signal.

Nous sommes équitablement positionnés devant les portes Nord et Sud. Deux plus petits groupes sont côtés Est et Ouest, au cas où quelques informations nous auraient échappés, ne prenons aucun risque qu'une seule de ces merdes puissent fuir.

Nous coupons les moteurs et descendons de nos motos. Zach nous a confectionnés des mini bombes synchronisées, lorsqu'elles sont placées sur les deux portes, il appuie sur une touche de son ordi et elles explosent en même temps.

Nous entrons et c'est étrange, l'air est bien trop calme. Nous avançons dans le bâtiment, ce qui semble être le salon est dans un bordel pas permis. Nous nous divisons en quatre, la première partie reste dans l'entrée, la deuxième fouille l'aile Ouest, la troisième l'aile Est et la quatrième, composée de Neymar, Arturo, moi et d'autres frangins, se dirige vers le Sud pour rejoindre la deuxième équipe.

Ils ont un pied de biche et tente de forcer une porte en béton renforcé, elle doit peser une tonne. Zach intervient aussitôt en replaçant une bombe. Lorsqu'elle explose, la porte n'a presque pas bougé. Il en installe plusieurs le long des gonds et cette fois, ça fonctionne. De la poussière vole tout autour de nous, heureusement les cagoules protègent nos voies respiratoires. Nous pénétrons dans une sorte de sas pour arriver face à un bunker.

— Il va me falloir quelques minutes pour accéder à leur code d'accès, nous informe Zach.

On est tous sur le qui-vive, arme en main, prêts à tire, nous sommes impuissants et ça m'agace.

Derrière cette porte, il y a les ordinateurs et les fils de putes qui ont failli vendre mes fils, ma nièce et mes petits enfants à l'autre bout du monde. Dès que j'entre ça sera un massacre, aucune ne ressortira vivant d'ici. Ils crèveront comme les merdes qu'ils sont.

— C'est bon.

Les mains se resserrent sur les armes, la porte s'ouvre sur une quinzaine d'hommes, ils nous surprennent en levant les mains en l'air. Sans attendre, les frangins se dépêchent de les menotter et les emmènent dans le salon. Zach s'active sur les ordis.

— Bordel ! Ils ont tout effacé. Il n'y a plus aucune données... souffle-t-il.

Lui qui est toujours calme, s'emporte sur les ordis et perd patience. Il utilise son ordinateur portable pour se connecter à la centrale, rien non plus.

Je rejoins Arturo et Neymar qui sont déjà en train d'interroger les mecs dans le salon. Le plus vieux est proche de la cinquantaine, le plus jeune semble mineur, je dirais quatorze ans.

— Pour qui travaillez-vous ? questionne mon frère.

— Pour nous, on vous l'a déjà dit ! On gère tout et on a du personnel qui gère les embarcations et les déplacements, explique le plus vieux.

— Depuis combien de temps ?

— On a commencé en 97.

— Pourquoi avoir tout effacé ?

— Vous allez nous tuer, on ne va pas vous laisser les noms de nos clients et les emplacements des enfants.

— Comment choisissiez-vous les enfants ?

— On ne choisit pas, on prend ce qu'on nous vend et nous on le revend juste après, on trouve toujours preneur, parfois c'est plus long, les garçons et ceux en plusieurs exemplaires sont longs à vendre.

Il me jette un regard et esquisse un sourire narquois. Il sait qui je suis, il me vise directement en parlant de plusieurs exemplaires, Max et Simon n'ont jamais trouvé d'acheteur...

Je perds ma capacité de gestion émotionnelle et me jette sur lui. Mes coups pleuvent sur son visage et personne ne me retient.

Mes poings s'écrasent à plusieurs endroits, sur sa mâchoire, sa tempe, son nez, son crâne, les craquements d'os résonnent autour de moi. Je ne peux pas m'arrêter de le frapper. J'ai cette sensation que tout est sa faute, que c'est lui le responsable et personne d'autre, alors je continue, encore et encore. Son visage n'a plus une forme humaine, il dégouline de sang et pourtant je le cogne encore.

À cet instant, je repense à Simon dans la cave, lorsque Max était encore dans le coma, il frappait sans cesse et n'a pu s'arrêter qu'au moment où je l'ai retenu de forces. Personne ne me retiendra, il faut je m'arrête de moi-même. Sauf que m'arrêter veut dire que je n'aurai jamais réelle réparation sur l'enfer que mes fils ont vécu toute leur enfance... Je devais laisser Simon se défouler sur Mike et Stan, c'était normal, c'était à lui d'agir mais je dois me défouler parce que je m'en voudrai toute ma vie de ne pas les avoir sortis de là plus tôt. Alors cette merde que je frappe depuis je ne sais combien de temps est une sorte de compensation à mes yeux, même si c'est loin d'être assez, je fais souffrir une des personnes responsables et ça me soulage.

Mes coups diminuent jusqu'à cesser. Sans un mot, je me lève et sors pour prendre l'air.

Je m'assois au sol et patiente, le regard dans le vide, j'ai juste envie de rentrer et retrouver mes fils pour leur dire que tout est terminé.



Des pas me font relever la tête, c'est seulement maintenant que je remarque que je pleurais...

— Ça va ? Neymar s'assoit à côté de moi.

— Ouais, soufflé-je.

— Et en réalité ?

— J'en sais rien. Je veux juste que tout ça se termine et retrouver mes enfants en un seul morceau.

— Les frangins les exécutent et nous rentreront au QG. Demain nous reviendront ici par sécurité, Zach espère trouver quelque chose avec le peu qu'il a réussi à copier et en revenant demain, il pourra peut-être fouiller et retrouver autre chose. D'ailleurs tout le bâtiment est équipé de caméra et de détecteur faciale, il a suffi de nos yeux pour qu'ils sachent qui nous étions, et ils savent depuis des dizaines de miles déjà.

J'acquiesce et allume la radio, Dimitri m'informe qu'ils ont déjà repris la route et qu'ils ramènent une jolie surprise au QG.

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Ils avancent doucement 👀

Tout ça ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir 😏




Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon samedi à vous ☀️

À lundi pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant