17 avril

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Logan

   La pêche a été plutôt bonne, elle était notre dîner.

Naivo redescend enfin de son pique d'énergie, il arrive à se poser et ne plus bouger. En même temps, Samuel lui a dit de s'asseoir et d'arrêter de gigoter, Naivo est toujours un peu impressionné par lui, donc il obéit.

Mon père et Samuel ont eu la même idée, apporter des guimauves pour les faire fondre. L'ambiance est vraiment à la cool, c'est plaisant comme soirée.

— Je dis juste qu'avant de vous connaître, je n'ai jamais eu d'emmerdes, affirme Antho.

— De quelles emmerdes parles-tu ?

Il fait les gros yeux à ses frères jumeaux avant de me répondre que ce n'est rien. Maxime décide que c'est mieux d'emmerder Antho et me dévoile l'entourloupe.

— On a fini en garde à vue l'autre jour.

— Toi, en taule ? me moqué-je.

— Je vous connaissais depuis quatre mois et il m'est arrivé plus de choses qu'en vingt-deux ans de vie.

— Tu n'es pas censé m'en parler de ce genre d'évènement ? intervient mon père.

— Ça tombe bien, ce soir t'es mon beau-père pas mon coach et mon coach ne le saura jamais !

Le coach préfère savoir que notre casier judiciaire se remplit depuis qu'un élève s'est fait arrêter pour avoir quitté notre État lors d'un match.

— T'as pas un joint pour moi ? me demande mon frère.

J'en sors plusieurs de ma poche et en lance à tout le monde excepté Naivo puis je distribue les briquets, j'en ai toujours au moins trois sur moi pour ne jamais manquer.

Samuel apprécie et inspire la première taffe avant de laisser Naivo tester.

— Une seule et unique inspi. À ton âge c'est mauvais.

Mon père fait mine de ne pas voir qu'Antho et moi fumons. Il est plutôt cool sur ça, pendant un temps, c'est même lui qui nous achetait de la weed pour s'assurer qu'elle soit de bonne qualité, dans le dos de nos mères. C'est avec le sport qu'il veut que nous fassions attention, notre endurance est moins bonne à cause des joints.

— Et vous deux l'année prochaine, qu'est-ce que ça donne ? nous interroge Louis.

Antho et moi échangeons un regard entendu, on en a parlé tous les deux, il est temps de leur dire. Mon père risque de ne pas apprécier.

— On a décidé de rester dans le coin.

— Et d'arrêter le rugby.

— Avec le potentiel que vous avez ? Vous êtes sûrs ? s'inquiète mon paternel.

— Ça fait déjà un moment que j'ai décidé que je resterais Green Valley, je n'en ai pas parlé au cas où un détail me fasse changer de décision mais maintenant je suis sûr, affirme Anthony.

Il entremêle nos doigts, ce détail comme il dit était la réaction de sa famille, il n'a plus aucune raison de fuir.

— À Green Valley tu dis ? la déception se lit dans le regard de Naivo.

— On en a déjà parlé plusieurs fois, champion. Si je continue le rugby, je ne serai jamais disponible pour toi, je ne serai jamais proche de chez toi. En étant à Green Valley, en deux heures je peux venir, on pourra continuer de prévoir des aprèms ensemble et même des soirées. Je ne vais pas disparaître, je serai là dès que t'as besoin de moi, autant par téléphone que physiquement. Tu continueras de venir au club.

Samuel passe un bras autour de ses épaules et l'attire contre lui.

— Par contre, tous les deux, faites-moi une baisse d'énergie ou de capacité lors des matchs avant la fin de l'année et vous allez en chier ! le coach vient de refaire surface le temps de l'avertissement.

Les frères d'Antho ne peuvent s'empêcher de rire.

J'aime beaucoup cette soirée, voir sa famille et la mienne réunies me plaît. J'attends ça depuis que j'ai appris qu'il avait retrouvé son père et découvert ses frères.

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant