Chapitre 5

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Anthony

   De savoir que Maxime est sorti du coma me soulage, je serai bien moins tendu quand il rentrera à la maison.

    Même Simon ira mieux, il a besoin d'avoir Maxime ici pour redescendre la pression accumulées ces derniers jours.

    J'en veux énormément à ma mère de nous avoir séparés à notre naissance. Elle aurait dû nous abandonner tous les trois ou aucun de nous. De savoir tout le mal qu'ils ont subi me fait mal.

    J'ai toujours voulu avoir des frères et ma mère a toujours dit que c'était impossible pour elle, je comprends maintenant pourquoi...

    J'ai besoin de penser à autre chose, alors j'appelle la seule personne capable de m'apaiser.

    — Salut, Chaton, commencé-je la discussion téléphonique avec mon copain.

    — Hey, Moonbeam. Je suis à l'aéroport. Tu as encore une chance de me rejoindre ou moi de ne pas partir si tu veux.
   
    — Tu sais que j'en ai envie.
  
    Et c'est vrai, j'en ai envie. Faire Noël avec lui dans les Îles Caïmans est une de nos habitudes depuis de nombreuses années.

    — T'as juste à leur dire et je viens, tu le sais Antho.
   
    Comment suis-je censé dire à mon père, le Vice-Président d'un gang et mes frères qui ont rejoint ce même gang que je suis gay ? Une chance sur deux qu'ils m'ordonnent de dégager de leur vie...

    — Je sais.
  
    Il m'en veut, il a été patient... Depuis cet été, il attend que j'en parle à ma famille. Sauf que perdre ce que je viens de gagner me terrifie.

    Cinq longs mois que je cache cette vérité. Et pourtant tout le monde en dehors du club est au courant, ma mère, mes potes, l'université. Je n'en ai pas honte, j'ai juste peur.
  
    — Qu'est-ce que tu faisais avant que de m'appeler, reprend-il, me sortant de mes pensées.

    — Je grattais.
   
    — Joue-moi un morceau, j'ai envie d'écouter de la musique.
  
    Il ne veut pas que je joue un quelconque morceau, il veut Hey, Soul Sister de Train. Alors je mets le haut-parleur et replace ma guitare pour commencer à jouer et à chanter. Ce morceau nous l'aimons tous les deux énormément.
   
    Comme à chaque fois pour la phrase « Your sweet Moonbeam » mon rythme cardiaque s'emballe.
   
    Je continue de jouer l'air de la chanson sans me préoccuper des paroles et nous reprenons notre discussion.

    Ma mère m'appelle plusieurs fois par jours depuis deux semaines pour que j'aille avec eux. Logan a hésité jusqu'au dernier moment puis a finalement décidé d'y aller puisque je n'ai pas parlé de nous deux à ma famille... il n'a pas envie de passer du temps avec ma mère et mon beau-père. Pas après leur mensonge. Et ses parents ne feront pas un Noël ailleurs que là-bas mais lui pourrait venir ici.

    Si je leur annonçais, si je leur disais, mon mec serait avec moi et j'arrêterais de me prendre la tête. Sauf qu'apparemment ce n'est pas aujourd'hui que je vais trouver le courage de leur avouer.

    — Chaton, je vais te laisser, ça vient de cogner.
  
    Un simple OK comme réponse. Il en a marre d'attendre que je me décide...
   
    J'invite à entrer et Aaron franchit la porte avec une petite fille dans les bras, l'étonnement me gagne.

    — Avec Tom, nous sommes allés chez Stan et avons découvert deux enfants. Andrea conseille de leur faire écouter des musiques calmes pour les aider à dormir. Tu crois que tu pourrais jouer un morceau à la guitare ?
   
    — Ouais, bien sûr.

    Dans la chambre d'Aaron, je me cale dans son fauteuil de gamer, qui est plutôt confortable avec le dossier mémoire de forme.

    Mes frères s'installent dans le lit avec les enfants dans leurs bras et je commence à jouer Way down We Go de Kaleo. Je chantonne à voix basse. Pablo, qui gardait la tête baissée pour ne regarder personne, se redresse lentement jusqu'à ce que nos yeux se croisent.

    Il est comme hypnotisé. Ses prunelles, marron presque noires, fascinées, ne me quittent pas une seule seconde avant la fin des paroles. Je comprends qu'il veut la réentendre alors pour lui faire plaisir, je rejoue la même.

    C'est une chanson qui parle d'accepter et d'embrasser les combats de la vie, même les plus obscurs. Il faut prendre le contrôle de sa vie et avoir la force de faire face aux différents défis qui s'offrent à nous.
   
    Aaron m'a raconté les conditions dans lesquels ils les ont trouvés. Je n'arriverai jamais à concevoir qu'on puisse faire autant de mal à des enfants. Mes jumeaux l'ont vécu et ça me détruit de savoir que je vivais au chaud avec tous ce que je désirai. Une simple jérémiade et j'avais la dernière console pendant qu'eux devait implorer Mike pour avoir ne serait-ce que de l'eau...
   
    Les paupières lourdes, le petit guerrier lutte pour continuer de m'écouter. Ses cheveux châtains assez courts, son visage angélique tel un enfant de quatre ans indiquant qu'il est sage comme une image et sa peau ambrée ne donnent qu'une envie, celle de le protéger.
   
    C'est à la moitié de la troisième répétition que Morphée gagne. La tétine en bouche, il paraît serein.

    Pauline a cédé au sommeil  avant la fin de la première entente. Mes doigts continuent de jouer pendant que nous chuchotons.

    Tom hésite à faire venir un médecin à domicile pour les examiner sans les emmener à l'hôpital, Aaron qui songeait plutôt à patienter pour voir leur état dans quelques jours, adhère à l'idée d'un médecin à la maison.
   
    C'est assez étrange de voir Tom et Aaron avec des enfants si petits dans leurs bras.

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Quand la peur prend le dessus, difficile de se raisonner... 😰

Choix difficile pour Anthony 🥺



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon mercredi à vous ☀️

À vendredi pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant