Chapitre 6

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Samuel

    Mon téléphone sonne pour la quinzième fois de la journée, elle commence sérieusement à me faire chier cette connasse ! La journée a été suffisamment difficile pour que je ne me fasse pas emmerder par elle.

    Lawftkiz m'a informé, Maxime devrait rentrer demain. Je n'ai rien dit à Alice puisqu'elle dort toujours depuis que je l'ai coiffée.

    — Décroche Sam, me répète mes frères depuis le deuxième appel.

    — Elle va se faire foutre ! Ils sont suffisamment grands pour décider de lui parler ou non. Je vais pas les y forcer, m'agacé-je.
  
    — Du coup, commence Riley avec une intonation qui me gave, elle ne va pas se faire foutre par toi ?
   
    À bout de patience, sous les rires des frangins, je préfère partir et me poser au salon avec mes nièces. La Petite qui vient juste de se lever de sa sieste quémande tout de suite mon attention en se déplaçant pour s'asseoir à côté de moi. Il a fallu un peu de temps avant qu'elle ne m'accepte mais maintenant c'est un pot de colle. Depuis que Max est au plus mal à l'hôpital, Alice a eu besoin d'être rassurée. Elle a passé son temps dans mes bras où ceux de Neymar les premières heures et dès que Max n'était plus en réa, elle dormait contre lui.

    — Pourquoi tu le laisses sonner ? m'interroge-t-elle d'une voix hésitante.
   
    Elle appréhende toujours une mauvaise réaction de notre part lorsqu'elle se montre curieuse. Elle se considère encore comme une enfant, peut-être une adolescente mais pas une adulte.

    Si nous haussons le ton, elle prend peur et pense avoir fait quelque chose de mal alors que l'engueulade visait quelqu'un d'autre.

    — Parce que j'ai pas envie de lui parler, elle m'embête alors je l'ignore.
   
    — Comme moi, quand Aaron m'embêtait et que Maxou a dit de regarder ailleurs pour qu'il devienne invisible ?
  
    J'éclate de rire face à sa logique. Elise rit aussi, avec bien plus de discrétion que moi.

    — Oui, Chérie, c'est pareil.
   
    Ma réponse lui convient, elle acquiesce et pose sa tête contre mon épaule pour se reconcentrer sur la télé. Son innocence me fait du bien. Elle connaît la douleur, la maltraitance, elle ignore le reste. Petit à petit, elle apprend avec nous à vivre. Ça passe par des questions parfois idiotes, par un comportement souvent inadapté pour une adulte, par des caprices si nous disons non, par des envies enfantines. Nous avisons en fonction de ce qu'elle désire. Elle va continuer d'évoluer, il faut juste du temps.

  





    Les filles montent se coucher à la fin du film. Mon portable vibre une fois de plus, une fois de trop, je perds totalement patience et décroche en sortant de la maison.

    — Tu vas arrêter de me faire chier ?! m'emporté-je.

    — Tu décrocherais quand je t'appelle on gagnerait du temps !
   
    — Delphine ne commence pas à me faire chier !
   
    — Passe-moi mon fils.

    — Lequel ? réponds-je mesquin. Si tu savais pas, t'en as eu quatre mais t'as dû oublier puisque t'en as abandonné trois.
   
    — Samuel ne commence pas ! Passe-moi Anthony.
   
    — Tu vas gentiment te faire foutre, j'obligerai pas un de mes fils à te parler !
   
    — Tu lui as monté la tête contre moi !

    — Bien sûr ! C'est moi le fautif ! J'ai volontairement laissé deux de mes fils se faire torturer dans un putain d'orphelinat ! T'as aucune idée d'à quel point ils sont détruits et t'en as rien à foutre, c'est désolant. Tu penses vraiment qu'Antho va te recontacter alors que t'as abandonné ses frères en lui faisant croire qu'il était fils unique ?
   
    — Je n'ai pas à me justifier, dis à Anthony de me rappeler, je l'attends pour Noël. Son billet pour les Îles est réservé.
   
    — Delphine, écoute-moi bien : aucun de mes fils ne te considèrent à l'heure actuelle comme leur mère. Donc profite de tes vacances et laisse-les tranquille ! Va te faire foutre et bonne soirée !
   
    — T'es qu'un connard, c'est exactement pour ça que je suis partie !
  
    Elle vient de me raccrocher au nez en remettant sur le tapis que c'est ma faute, quelle pute...
   
    Lors de la rencontre cet été, elle a dit vouloir permettre à son enfant de grandir autre part qu'au sein du club et aujourd'hui c'est parce que je suis un connard... qu'elle aille se faire foutre avec son mec qui prend tout le monde de haut, j'ai mes fils, ils vivent avec moi, c'est tout ce qu'il me faut.
   
    Le jour de son départ en 1997, elle m'a anéanti, j'étais au plus bas. J'ai eu besoin de prendre l'air en partant du club juste avec Aaron pendant quelques jours. Il m'a fallu un peu de temps pour me remettre de cette rupture et je me suis interdit de retomber amoureux.
   
    Anthony n'est pas prêt à reparler à sa mère, il ne sait même pas s'il veut toujours la considérer comme sa mère. À l'identique de Simon et Maxime, il a changé son nom de famille pour prendre le mien.

    Lorsqu'ils m'en ont fait la demande à tour de rôle, ça m'a réchauffé le cœur, je m'en veux de ne pas avoir été présent pour eux, même si ce n'est pas ma faute. Mes fils le savent et ne m'en veulent pas.

    Le jacuzzi me fait de l'œil, pour me détendre, je décide d'y aller. Vu l'heure, les enfants ne viendront pas. Je vais pour m'y prélasser et Neymar apparaît au moment où j'y entre.

    — Alors ?

    — Delphine a réservé les vacances dans les Îles et attend qu'Antho la rappelle.

    — Des bourges, ricane mon frère.
   
    On profite dans le calme, seuls les jets massant interrompent le silence.
   
    Heureusement que je peux compter sur lui, je crois que j'aurais perdu pied depuis le temps. Dimitri aussi est un bon soutien, tant physique que psychologique.

    — Qu'est-ce qu'on fait avec Pauline et Pablo ? demande-t-il.

    — Je sais pas. Je pense que les deux se sont accrochés à Tom et Aaron et nos fils voudront pas les mettre à l'orphelinat.
   
    — On va se retrouver avec deux autres Alice. Ça sent le carnage émotionnel dans cette maison dans les semaines à venir...
  
    Et il a raison. Alice ne sait pas gérer ses émotions, la frustration c'est le pire, elle baragouine jsaipaqoi à chaque fois. Ça doit vraiment être difficile pour elle de découvrir la vie à dix-huit ans. Si Pauline et Pablo restent vivre ici, ça devrait être bien plus simple puisqu'ils sont encore petits.

    — Par contre, vu tout le bordel qui nous entoure en ce moment. Qui annonce à Elise que nous avons oublié Noël cette année ?
  
    Entre le nouveau cartel qui veut nous doubler, les Satanists, Alice, le coma de Max, puis maintenant les deux petits, nous n'avons rien acheté et nous n'allons probablement pas avoir beaucoup de temps dans les prochains jours...

    — T'as besoin de moi lundi ? l'interrogé-je.

    — Étant donné la situation, j'ai besoin de tout le monde. Mais tu sembles avoir une idée, alors si c'est justifié, absente-toi.

    — Si on ne peut pas faire un Noël traditionnel, lundi j'emmène Elise faire une journée shopping. Je vois même avec Alex et Will, on lui fait plaisir comme chaque année, ça passera mieux. J'ai carte blanche ?
   
    — Oui, fais-lui plaisir, ça ne changera pas de d'habitude.
   
    Il va regretter mais trop tard, il a accepté. Dire à Elise que Noël a été oublié sera pire que la fin du monde, j'ai intérêt à trouver un cadeau à la hauteur pour lui redonner le sourire.

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Riley, tu es épuisante 😂

Le retour de Delphine, je suis sûre qu'elle vous manquait 🫣



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon week-end à vous ☀️

À dimanche pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant