By-Cœurs 4

Chapitre 12

Anthony

Nous sommes assis dans l'herbe, Naivo se retrouve avachi contre moi. Vu l'heure, la fatigue se ressent, alors je lui dis d'aller se doucher pour bientôt se coucher, quelque chose ne va pas, il y va à reculons.

Au bout d'un quart d'heure, je vais le voir, il est dans sa chambre. Je toque doucement à sa porte entrouverte.

— Ça va champion ?

Un simple haussement d'épaule comme réponse. Après avoir enfilé son haut de pyjama, il se laisse tomber sur le lit. Je m'assois à côté de lui.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Il est comme mon petit frère, je le connais depuis que je suis en Arizona, déjà six ans. J'ai toujours été là pour lui quand il avait besoin. Il vient très souvent dormir à l'appart et encore plus depuis que Rania est partie en road trip.

— Maman et Rania me manquent...

— Je vais lui botter le cul à ta sœur. Dès qu'elle rentre, promis.

Il retrouve le sourire. C'est dur pour lui de voir si peu sa mère, c'est le seul travail qui lui permet de nourrir ses enfants et de payer le loyer. Elle refuse l'aide financière de quiconque. Elle voudrait même me payer tous les repas que Naivo prend chez moi.

— T'aurais envie de faire quoi pendant les vacances ?

— Du cheval, si Elise veut bien.

— Je vais lui demander. Si elle veut bien, c'est uniquement avec elle et si à un moment elle te dit que ce n'est pas possible, c'est que le cheval n'est pas en forme donc c'est pour son bien.

Il acquiesce et bâille.

— Je vais te laisser dormir. Pas de bêtises, j'ai promis que tu étais sage. S'il n'y a personne dans la cuisine quand tu te lèves, tu prends ce que tu veux manger dans les placards. Et cette nuit, si tu entends un cri, c'est un cauchemar d'Alice ou des petits. Tu m'appelles sur mon portable au moindre problème.

— Oui Monsieur ! ricane-t-il.

Je lui souhaite une bonne nuit et au moment de sortir mon père entre. Impressionné, Naivo se redresse aussitôt.

— Pour Noël, quelque chose te ferait plaisir ?

Naivo attend un signe de ma part pour s'assurer qu'il peut vraiment demander, lorsque j'acquiesce il répond :

— Des Pop.

J'éclate de rire à la tête que tire mon paternel.

— C'est des figurines à collectionner, expliqué-je.

— Fais une liste de ce que tu veux exactement, si tu souhaites autre chose en plus, hésite pas, bonne nuit.

Il repart et Naivo me demande s'il peut vraiment tout demander ou pas, je lui confirme et précise que si mon père lui a proposé, c'est qu'il peut largement y mettre tous ses désirs. Il retrouve le sourire et se rallonge.

Je rejoins mes frères et Logan dans le salon. Ils discutent bécanes. Elise descend les escaliers avec les deux enfants dans les bras.

— Vous avez oublié vos...

Elise ne sait pas les qualifier alors elle ne termine pas sa phrase.

— Les babyphones sont dehors... on est loin d'avoir l'habitude, sourit Aaron.

Pauline, la tétine dans la bouche et le doudou dans la main, se détend dès que mon frère aîné la prend. De même pour Pablo, les traits de son visage s'apaisent au contact de Tom.