Chapitre 47

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Aaron

    Pauline a cauchemardé toute la nuit, ses pleurs intenses et la peur la faisaient paniquer à ne plus savoir respirer, j'ai dû dormir deux heures. En fin de matinée, bien trop claqué, je l'ai confiée à Elise qui dessinait dans sa chambre.


    Je me lève de ma sieste et souris avec tendresse en découvrant ma fille dans les bras de ma sœur qui fait une sieste. Il est vrai que les crises de sanglots ont dû empêcher la maison entière de dormir...

    — Papa... câlin...

    Elle est épuisée à ne plus pouvoir prononcer une phrase entière. Je la prends dans mes bras et replace le plaid sur ma petite sœur.

    — Dors mon Trésor, on te laisse tranquille.

    Je récupère le doudou et la tétine que Pauline remet dans sa bouche. C'est exactement dans ce cas de figure qu'elle a besoin d'une tétine ou d'un biberon, pour s'apaiser.

    En terrasse, les conversations la détendent et elle s'endort dans mes bras.




    Simon me demande un coup de main pour un camion, comme mon père vient d'arriver, je dépose Pauline dans ses bras et file au garage.

    Le moteur que nous démontons est prise de tête, on n'est pas trop de deux pour changer les pièces. Mon père a racheté le camion d'un pote qui déménageait, sauf que plus nous essayons de le réparer, plus il a de soucis, tout a été trafiqué, rien n'est d'origine.

    — Bière ? propose une voix féminine.

    Je redresse la tête et aperçois Rania qui s'approche les bouteilles de bières en main.

    Elle est plutôt pas mal, brune aux cheveux bouclés, les yeux verts, la peau métisse, des courbes plutôt plaisantes à détailler et un petit mètre soixante-cinq si ce n'est moins.

    — On fait une pause, je vais voir Papa pour voir ce qu'on fait avec le camion, m'informe Simon.

    J'accepte la bière avec plaisir, fin mars le soleil commence à chauffer dur.

    — Comment se fait-il que tu sois déjà là alors que mon frère ne rentre que demain ?

    — J'ai peu de cours, dans la photographie nous n'avons qu'une dizaine d'heures par semaine, m'explique-t-elle, un doux accent espagnol rappelant probablement ses origines. Et j'apprécie la nature que vous avez ici.

    — Tes parents sont de quels origines ?

    — Ma mère est malgache et mon père était espagnol.

    Antho nous a raconté qu'il l'avait rencontrée peu de temps après le décès de son père et qu'il l'a aidée, elle ainsi que son petit frère, à remonter la pente.

    — Avec mon frère, vous êtes déjà sortis ensemble ?

    — Non, absolument pas, affirme-t-elle.

    — Il ne s'est jamais rien passé entre vous ? Juste meilleurs potes ?

    — Je le vois plus comme un frère que comme un mec potentiel.

    — Si on venait, dans un avenir plus ou moins lointain à coucher ensemble, il n'y aurait pas de problème avec mon petit frère ? demandé-je, avec un sourire en coin.

   — Étant lesbienne ça serait plutôt étrange que je couche avec un mec.

    OK, celle-là, je ne m'y attendais pas et elle est violente pour mon égo.

    — Je dis pas non si tu veux ramener ta copine un soir.

    Elle éclate de rire et une fossette creuse sa joue.

    — Avec toi, on sait rapidement à quoi s'attendre, réplique-t-elle.

    — À quoi ça sert de tourner autour de la fourchette. Tu me plais, je tente, après c'est pile ou double.

    J'adore modifier les expressions, la personne face à moi bloque toujours dessus jusqu'à comprendre mon erreur, qui est totalement volontaire.

    Elle allait me reprendre lorsque la voix de Pauline résonne jusqu'à nous.

    — Pppppaaaaapppppaaaaa ! pleure-t-elle.

    Je pose ma bière et me lave les mains pour retirer un maximum de graisse du moteur.

    Ses sanglots de détresse sont toujours à la même intonation lorsque c'est dû aux cauchemars. Ça me fait tellement mal qu'un si petit être puisse hurler de peur à cause d'hommes qui l'ont traumatisée.

    — Pppppaaaaapppppaaaaa !

    Mon père se rapproche avec ma fille et je la prends dans mes bras.

    — Chut, ça y est, ça va. Tout va bien ma poupée.

    L'affolement dans son regard se calme, elle s'accroche à moi comme si sa vie en dépendait. La tête sur mon épaule, j'écoute son souffle saccadé.

    — Elle s'est réveillée dans un sursaut et tout de suite la panique, m'explique mon paternel.

    Je lui demande de prévenir Simon que je vais faire un tour dans la forêt pour la calmer.

    Je sors par la porte qui mène au jardin et Rania nous accompagne. Pour l'instant, je l'ignore et me concentre uniquement sur Pauline.

    C'est là que je comprends qu'à partir de maintenant elle devient ma priorité. Rien ne sera jamais aussi important que cette petite fille. Mon rôle est d'être là pour la rassurer, l'apaiser, l'aider à se sentir en sécurité dans ce monde.

    Une fois calmée, je l'allonge sur mes avant-bras et du bout des doigts replace son doudou avant de caresser son visage. Ses joues rougies par les émotions semblent irritées, il faudra que je demande à Andrea si je dois mettre une crème.

    Son regard plongé dans le mien, elle ne décroche pas. Ses paupières sont de plus en plus lourdes, mes pas la bercent.

    Quand elle tombe dans le sommeil, je n'arrête pas de marcher et de la câliner. Sa respiration devient profonde, à moins d'un énième cauchemar, elle devrait dormir un petit moment.

    — Tu t'en occupes depuis longtemps ? m'interroge Rania en me ramenant à la réalité.

    — Quelques jours avant Noël. Depuis que nous les avons trouvés, elle passe le plus clair de son temps accrochée à moi. Et toi, ton voyage ?

    Elle me raconte être partie d'Ushuaïa pour terminer en Équateur. Elle a visité l'Argentine, le Chili, le Paraguay, le Bolivie puis le Pérou avant d'arriver en Équateur. Les différences culturelles lui ont appris énormément de choses.

    Son meilleur souvenir c'est les fruits qu'elle a commencé à ramasser le long d'un chemin, puis elle s'est assise dans un coin pour les manger. Un sapajou s'est approché et elle lui a donné un fruit. Il est resté avec elle pendant plus d'une heure.


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Les cauchemars... 🥺

Au moins, avec Aaron on sait ce qu'il veut 😏



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon samedi à vous ☀️

À lundi pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant