By-Cœurs 4

Chapitre 54

Samuel

  Je roule depuis plus de cinq heures, la nuit est tombée, le ciel étoilé est magnifique. Je m'arrête faire le plein de ma bécane et manger un truc dans un petit resto.

Mon téléphone ne cesse de vibrer. J'y jette un coup d'œil, Elise me demande où je suis et veux que je rentre pour ne pas être blessé. Mes frères m'engueulent pour mon inconscience. Riley s'excuse :

  Je suis désolée, je ne voulais pas aller si loin. Tu m'as énervée et je voulais t'embêter mais pas aller aussi loin. Je suis désolée. J'ai réagi comme une gamine... Rentre s'il te plaît. Je te laisserai tranquille mais ne te mets pas en danger en restant à l'extérieur.

Excuse ou non, j'ai besoin de rester en dehors du club comme à chaque fois que mon cerveau va exploser d'un trop plein d'événements.

Pendant mon repas, je prends le temps de réfléchir et regarde sur Google Maps où je me trouve.

Un sourire s'étire sur mes lèvres, comme à chaque fois que j'ai besoin de m'éloigner du club, je me rends au même endroit sans faire attention à la route que j'emprunte.

Soit, je fais demi-tour et je repars pour cinq heures de trajet, soit je continue de rouler vers la destination que mon inconscient a choisie. Le choix est vite fait. Il me reste moins de quatre heures, je ne tarde pas à reprendre la route.

Il est presque trois heures du matin lorsque je toque. Une lumière illumine la fenêtre de l'étage et une longue minute après, la porte d'entrée s'ouvre.

— Sammy.

— Salut petite sœur.

Lindsey se jette dans mes bras. Ça fait des années que je ne l'ai pas vu et elle m'accueille toujours à bras ouverts. Ça me fait tellement bien de la voir.

— Serais-tu là à cause d'une fille ?

— Je le crains.

Elle m'invite à entrer et me propose de prendre une douche le temps qu'elle fasse couler café pour que je lui raconte. J'adore sa maison, très cosy, très rustique. Pierre et poutres apparente, il manque les lampes à pétrole à la place de l'électricité et on est chez les Ingalls.

N'ayant pas fait de sacs, je n'ai pas de fringues propres, ma sœur m'apporte un pantalon de jogging et une serviette de douche.

Après avoir mis mon téléphone à charger dans la chambre que j'occuperai ces prochains jours, je descends.

Le café moulu apporte une odeur agréable dans la maison, ça change du café instantané au club. Je crois qu'en rentrant, j'investis dans une machine à expresso pour la maison.

— Comment peux-tu être autant en forme à quarante ans passés ?

Ma sœur détaille mes abdos et mes biceps.

— Ça s'appelle faire du sport sœurette.

Et pourtant, depuis que les triplés sont arrivés dans ma vie, j'ai grandement mis le sport de côté. Dès que les travaux sont finis au club, je me remets au sport comme avant.

— T'as raison, ça vaut pas le coup, rit-elle.

Je m'installe dans le canapé à côté d'elle et déguste une gorgée de café, le goût n'a rien à voir avec le café industriel.

— Comment vont les enfants ?

— Elise est toujours la même, une quantité pas possible d'animaux sauvés, elle vit plus dans la forêt qu'avec nous. Elle peint des heures durant.

— Ça je savais, elle me montre un tableau accroché au mur.

La première vente d'Elise, elle était si fière. Elle est venue me voir avec un grand sourire ce jour-là.