Chapitre 13

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Aaron

Des coups dans les côtes me réveillent en sursaut. J'allume la lampe de chevet. La veilleuse n'est pas suffisante lorsque Pauline se réveille d'un cauchemar.

Je masse son ventre pour l'apaiser.

Chut, doucement. Le cauchemar est fini ma poupée. Ça y est.

Elle papillonne des cils et croise mon regard. C'est le déclic, elle explose en sanglots.

Il a fallu plusieurs réveils dans la peur pour qu'elle comprenne que je ne lui ferai rien si elle pleure. Depuis, elle sanglote dans mes bras aussi longtemps qu'elle en a besoin pour se sentir mieux.

Je ne sais jamais vraiment comment réagir lors d'un cauchemar. Il faut la rassurer, c'est tellement plus violent que ceux d'Elise... ma sœur en fait depuis l'apparition d'Angel dans la forêt en 2013. C'est Tom qui a toujours réussi à la calmer. J'ai l'impression d'être spectateur et impuissant, alors souvent je pars. Je prends la fuite pour faire disparaître cette sensation d'être inutile.

Pour Pauline, cette sensation n'a pas disparu mais Tom gère Pablo, alors je n'ai pas le choix de tout faire pour apaiser cette petite fille. Cette fois, elle semble dans le brouillard, je la garde contre moi et me lève pour la bercer en marchant. C'est Andrea qui m'a conseillé de tester.

Les pleurs cessent, je glisse sa tétine dans sa bouche et pose son doudou dans sa main. Mon regard, rempli de tendresse, ne la quitte pas. Elle est loin d'être détendue. Mes doigts câlinent son visage.

Le rougissement de ses joues, à cause des larmes, diminuent progressivement, Pauline lutte contre le sommeil, elle refuse de garder les yeux fermés. Il faut changer de méthode.

— Veux-tu aller regarder la télé un peu ?

Elle valide, je récupère sa couverture avant de descendre.




Je suis plutôt étonné de trouver Alice et Neymar devant un film. Alice, que je considère comme ma sœur, me lance un regard noir, j'ai compris, j'interrompt un moment privilégié entre eux et elle n'accepte pas.

— Petit bébé boudeur, le retour. Arrête ça, l'enquiquiné-je.

Neymar l'embête en mettant sa main sur ses yeux et elle rouspète. Elle porte un pull polaire en plus du plaid chauffant. Mon oncle doit mourir de chaud.

Je me vautre dans le canapé, le léger rebond fait sourire Pauline derrière sa tétine. Je place la couverture sur son corps avant de reprendre la séance câlinage. La tête sur mon torse, elle se détend enfin.

— Je reviens dans quelques minutes ma Chipie, la prévient Neymar en se levant.

Je me demande toujours ce qu'il se passe dans la tête d'Alice. Elle observe son père partir, soucieuse, les traits de son visage se crispent. On dirait vraiment une enfant dans un lieu inconnu sans repère alors qu'elle vit dans la maison depuis plusieurs mois maintenant.

— Alice, il va revenir. Va le voir dans la cuisine si tu préfères mais ne te tracasse pas autant.

Elle hésite un instant et cède au besoin de le voir. La relation entre eux deux est particulière. Neymar garde un œil protecteur et bienveillant sur Alice en permanence, ce n'est pas comme avec Elise.

Alice a un besoin constant d'être rassurée et mon oncle l'a bien compris sans être dans un excès de surprotection. Alors que Max est toujours sur le qui-vive pour lui éviter une crise, dès qu'il s'absente, elle ne sait plus rien gérer.

Ils reviennent, lui avec un plateau et elle une assiette. Elle a fait des cookies dans l'après-midi et comme à chaque fois qu'elle réussit quelque chose en cuisine, un sourire de fierté s'étire sur ses lèvres.

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant