Chapitre 86

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Anthony

    Naivo a été un peu trop silencieux pendant le trajet. Alors, lorsqu'il descend de ma moto devant le collège, je le retiens.
   
    — Raconte-moi avant de partir.

    — Maman ne rentre pas ce week-end, seulement celui d'après...
   
    — Je suis désolé champion, tu veux qu'on fasse quelque chose ce week-end ?
   
    — Sam a proposé qu'on fasse un week-end juste entre garçons et que le week-end prochain on fasse le zoo puis le repas chez Logan.
   
    — Si t'es partant, on fait ça.

    Il acquiesce et va faire un câlin à sa sœur puis à Logan et il file en cours.
   
    Nous reprenons la route vers l'université. Je ne comprends pas que Leïla ne ralentisse pas son patron, elle a des horaires de travail et un nombre annuel de déplacements, pourtant elle est tout le temps absente...

  

    Rania descend et s'adresse à Logan et moi.

    — Je ne vous ai pas remerciés d'avoir si bien pris soin de mon petit frère pendant mon absence. J'ai pu discuter avec lui de la photographie, il a enfin accepté de m'écouter sur l'importance de cette passion et je me suis rendue compte à quel point mon absence lui avait fait mal, qu'il l'avait très mal vécu. Je me suis laissée emporter par mon voyage et quand je devais rentrer, j'ai retardé mon départ du pays pour en visiter d'autres puis mes papiers ont été volé, j'ai trainé pour profiter plus longtemps sans me rendre compte que mon absence lui faisait mal. Il a compris pourquoi j'étais restée là-bas et je lui ai promis de ne jamais repartir tant qu'il ne serait pas prêt. Vous avez été parfaits avec lui, sans vous je ne sais pas comment il aurait fait. Alors merci d'être là, d'être des amis aussi parfaits, aussi bienveillants avec lui et avec moi, de l'avoir aussi bien protégé. Il faudra que je remercie vos parents aussi de ce que j'ai cru comprendre.
   
    Elle n'est pas si démonstrative d'habitude, donc je ne suis pas surpris qu'elle parte dès qu'elle termine sa phrase.
   
    — Tu crois que ça veut dire qu'on est prêts à devenir parents ? me questionne-t-il.
   
    — Tu voudrais qu'on ait des enfants ?

    Il avance vers moi, son regard envoutant fixé sur mes lèvres.
   
    — Ouais. Pour une seule et unique raison. Je t'ai observé dès que t'avais Pablo dans les bras, et t'occuper d'un enfant te rend incroyablement sexy.
   
    Il pose sa main sur ma joue et me rapproche de lui pour m'embrasser.
   
    — J'attends toujours tes excuses par contre, commence-t-il en affichant un sourire joueur.
   
    — Des excuses ? Quel genre d'excuses ? Je crois que la nuit de réconciliation a été suffisante.
   
    — Mmmmh, non. Je veux t'entendre admettre quelque chose dans le genre : Oh mon Chaton, t'avais raison, j'aurais dû t'écouter plus tôt, mon père t'adore. T'es tellement intelligent que je n'aurais jamais dû douter de toi.
   
    J'éclate de rire et m'écarte de lui en le prévenant :
   
    — Désolé Chaton, je ne prononcerai jamais ces mots.
   
    Je hausse les épaules et avance vers la salle de sport, il me rattrape et entrelace nos doigts.
   
    — Je t'embête Moonbeam, en vérité, je ne sais même si à ta place j'en aurais été capable.
   
    — Et maintenant on s'en fout parce qu'on n'aura plus jamais à se cacher de notre vie.
   
    Le regard pétillant, il ne peut s'empêcher de m'embrasser à nouveau avant que nous entrions dans le bâtiment.
   
    Les regards de nos coéquipiers se posent sur nos mains entremêlées, avant qu'un seul son ne sorte de leur bouche, le coach arrive et d'après les traits tirés de son visage, ça n'annonce rien de bon.
   
    — Dans mon bureau ! Maintenant !  

    Nous obtempérons aussitôt.

    — On lui a caché un truc ? chuchote-t-il.

    — Non, je crois pas...

    Je réfléchis à tout ce que nous avons pu faire et rien ne vient. Je ne sais pas pourquoi il est en colère et je crois que c'est pire que de se faire prendre pendant une connerie.
   
    — Vous vous foutez de moi ?

    — Coach, quel est le problème ?

    — L'heure qu'il est par exemple...

    — Ah non ! Je t'ai envoyé un message, Papa. Je t'ai prévenu qu'on partait à 8 h et qu'on posait d'abord Naivo.
  
    Le coach sort son portable et nous montre qu'il n'y a rien. Logan fait de même et réalise qu'il a merdé.
   
    — Je suis encore en mode avion...

    — Vingt tours de terrain, je ne plaisante pas !
   
    Dépités, nous sortons mais il me retient par le bras.
   
    — Ça a été avec ton père ?

    — Oui, il n'y a aucun souci pour lui, il s'en fout tant que je suis heureux.

    — Parfait. Et pour le dîner, il est OK ? Mary insiste, elle veut connaître ta famille, c'est important pour elle. Elle s'en veut vraiment de toujours avoir cru Delphine sur la description de ton père donc maintenant elle veut se rattraper. Elle veut que tu te sentes toujours à ta place chez nous. Tu le sais n'est-ce pas que tu es comme notre fils ? Delphine ne fera plus partie de notre vie mais toi si, tu n'es en rien responsable de cette rupture amicale, tu viens quand tu veux à la maison, tu es chez toi.
   
    — Bien sûr que je le sais. Si je ne venais plus c'était à cause de la situation avec Logan et que tous les week-ends je rentre au club pour voir mes frères mais maintenant que tout va bien, je reviens sans problème. Pour le dîner c'est bon, par contre Leïla reporte son retour au week-end d'après. Du coup mon père prévoit un week-end camping pour remonter le moral de Naivo - je jette un coup d'œil derrière moi, Logan est sur son téléphone - si ça te dit de venir avec Louis, je t'envoie l'adresse et vous nous rejoignez. Je ne dis rien à personne, ça fera une surprise à Logan et à Naivo, ils seront contents.
   
    — Je préviens Mary qu'on reporte d'une semaine et je demande à Louis, je te redis. Et maintenant va courir !
   
    Je sors du bureau et m'assois dans les vestiaires. Oliver et Mave s'installe à ma gauche et à ma droite.
   
    — Alors ?

    — J'ai informé mon père qu'on était en couple et il a accepté sans problème.

    — Et vous vous êtes absentés quasiment une semaine pour baiser parce que tout va bien dans le meilleur des mondes ? se marre Mave.
   
    Je ris en enfilant mes baskets. S'il n'y avait pas un confinement si important, on aurait passé bien plus de temps au lit, on s'est quand même retrouvés comme il faut et c'est tout ce qui compte.
   
    — D'après le regard qu'il pose sur toi, j'en conclus que tout est oublié ? demande Oliver.
   
    Je lève les yeux vers Logan et croise ses douces prunelles, il m'attend pour aller faire nos tours de terrain.
   
    — Exactement, il sait que c'était une situation difficile pour moi. Et comme ce mec est parfait, il ne me le reprochera jamais.
   
    Je le rejoins et nous partons en petites foulées.


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Je crois que Logan est amoureux 🥰

À votre avis, bonne ou mauvaise idée de ne pas prévenir Logan que son père et son frère le rejoindront ? 👀



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon jeudi à vous ☀️

À samedi pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant