Chapitre 99

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Anthony

Pablo est plus en forme aujourd'hui. Les examens d'hier ont été difficiles à réaliser, il ne voulait pas quitter mes bras, le médecin a dû le sédater pour l'apaiser.
   
Sa jambe est toujours coincée dans la même position. Le kiné a réussi à la masser sans lui faire mal.
   
— Tu restes avec Marraine ? Je vais me chercher un café.
   
Il me demande un câlin comme à chaque que je sors, je ne lui refuse jamais, c'est vital pour son bien-être.
   
— Je ne vais pas en avoir pour longtemps, petit guerrier.
   
Je lui fais un bisou sur la tempe et le dépose dans les bras d'Elise.
   
Je traverse tout l'hôpital pour rejoindre les soins intensifs. C'est atroce cette sensation de perdre de précieuses minutes pour aller de la chambre de Pablo à celle de mes frères et inversement.
   
Leur chambre est vide, je ne comprends pas, ils devraient être dans leurs lits.
   
— Où sont mes frères ? interpelé-je une infirmière.
   
— Anderson et Gomez, ils ont changé de service, ils sont au cinquième car ils n'ont plus besoin d'aide respiratoire.
   
Un premier soulagement me gagne, s'ils respirent seuls, c'est déjà une énorme évolution.
   
Nous n'avons pas le droit d'utiliser nos téléphones par sécurité, donc nous marchons, beaucoup, pour aller chercher des nouvelles.
   
Devant la machine à café, Logan attend que son gobelet se remplisse. Il m'aperçoit et s'approche pour me prendre dans ses bras.
   
— Je suis là, Moonbeam. Si tu veux quelque chose, je vais te le chercher immédiatement, chuchote-t-il avant de m'embrasser dans le cou.
   
— Toi. Juste toi, Chaton. J'ai besoin de rien d'autre.

    — On peut rentrer dormir une heure ou deux si tu veux.
   
— Non, Pablo réclame son père en permanence, je dois être là pour lui. Mais toi, rentre. Tu n'as aucune obligation de rester, affirmé-je.
   
— Si, parce que je t'aime. Si tu veux bien t'occuper de Pablo, tu as besoin de savoir que quelqu'un veille sur tes frères. Simon va péter un plomb, il fait les cent pas toutes les dix minutes. Maxime pourrait faire quelque chose de regrettable, le psy est passé et m'a donné son numéro, je dois allumer mon portable pour l'appeler si Max explose à cause de la pression. Aaron va mieux apparemment. Les médecins ont refait une échographie et une radio, il n'y a plus de trace d'hémorragie interne ni de pneumothorax. Tom... le chirurgien est passé. Il pense que Tom aura des séquelles importantes sur son bras puisque c'est la troisième fois qu'il répète l'opération à l'identique... Ses côtes n'ont rien perforé lorsqu'elles ont cassé. S'il se réveille maintenant, il aura des énormes migraines, le temps que le trauma crânien et que les épanchements sous duraux disparaissent.
   
Un deuxième soulagement me gagne, ils ne vont pas mourir, ils ont juste besoin de temps.
   
— Merci, juste, merci.

    Je l'embrasse et pose mon front contre son épaule pour fermer les yeux un court moment.
  
— Ma mère va passer pour apporter des repas chauds. Tu veux sortir prendre l'air ou rester avec tes frères ?
   
— Je vais rester avec Tom et Aaron. Emmène mes jumeaux par contre. Ils doivent sortir souffler.
   
— Ça va aller, Moonbeam. Ce sont juste deux feignasses qui préfèrent dormir et vous inquiéter pour attirer l'attention, me taquine-t-il.
   
Il me garde dans ses bras le temps que je récupère un peu d'énergie. Son étreinte me fait du bien. Je ne tiendrai pas sans lui. Il garde la tête sur les épaules et prononce les mots juste pour m'apaiser.
   
— Tu es sûr de ne pas vouloir quelque chose de précis ? Un jus de fruit, une pâtisserie, une console de jeu ?
   
— Non, t'en fais pas. Je vais demander à Rania de passer pour qu'elle me masse le dos, ses massages me manquent.
   
Je l'embête toujours avec les massages de Rania alors que je préfère les siens. À chaque fois, sans exception, il tique sur ma demande, lève les yeux au ciel et m'embrasse dans le cou avant d'ajouter :
   
— C'est ta meilleure amie et je m'en moque mais si tu veux un massage, il sera de moi et de mes mains baladeuses.
   
Je fonds sur ses lèvres et profite encore un instant de son contact.
   
— Je te taquine, Chaton. Quand on rentrera, j'exige un massage d'une heure au moins.
   
Son sourire joueur refait surface.

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant