Chapitre 59

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Samuel

    Au réveil, mes yeux me brûlent, j'ai très peu dormi, je veux discuter avec Neymar avant que la maison ne prenne vie.
   
    Riley est endormie dans mes bras, c'est à cet instant que je me rends compte de la réalité, je ne veux plus qu'elle quitte mes draps. Elle est à sa place dans mon lit.

    Je la décale en douceur pour la laisser dormir et me lève sans faire de bruit.
   
    J'enfile un jean avant de descendre. Mon frère boit son café matinal et ne m'adresse pas un regard. Il inspire profondément.
   
    — On va discuter dans mon bureau.

    J'attrape la tasse qu'il me tend et me dirige vers sa pièce.
   
    Il se laisse tomber dans son fauteuil et se passe une main lasse sur le visage avant de commencer, déjà fatigué.
   
    — Je dois m'attendre à quoi ? Tu vas partir à la prochaine engueulade ? Tu veux que je mette des règles en place dans la maison ? Que j'interdise aux filles de dormir dans le même lit que les garçons ? Que vous n'avez justement le droit de vous voir que la nuit pour que la journée ça se passe bien ?
   
    — Ça a rien à voir avec Riley. Elle a été la goutte d'eau qui m'a fait exploser mais les tensions au club depuis des semaines entières en plus des triplés, m'ont prise en otage. J'en pouvais plus.
   
    — Tu as fui le club trois fois dans ta vie et les trois sont à cause de femmes. Les trois fois il a fallu venir te chercher. J'ai failli mourir et tu t'es tiré Sam ! T'es censé me remplacer le jour où je meurs et je ne peux pas compter sur toi ! Comment dois-je réagir ? Je dois mettre quelqu'un d'autre à ton poste ? Je te retire ton grade et tu redeviens un simple membre ?
   
    Je sais que j'ai merdé, je dois réussir à garder mon calme mais là, il joue avec mes nerfs.
   
    — Tu veux que je te dise quoi ? Je sais pas réagir autrement quand on s'en prend à moi directement. Je m'en veux à longueur de journée de l'état dans lequel sont Simon et Max, Riley me pique là-dessus, comment tu veux que je réagisse bien ?
   
    — Je ne te demande pas de bien réagir. Simplement de ne pas te tirer une semaine dans un autre État sans décrocher ton téléphone quand on t'appelle ! Je suis le premier à te soutenir dans tout ça, si t'as besoin d'une pause par rapport au club, parle-m'en mais ne monte pas en pression.
   
    Quand Delphine est partie, j'ai pris Aaron et je suis parti trois semaines chez ma mère. Un membre est venu me chercher avec Dimitri. En 2007, lorsque mon ex m'a trompé, j'ai pris Aaron et je me suis tiré chez ma sœur. C'est Dimitri qui est venu me chercher. C'est donc la troisième fois qu'il est nécessaire de venir chez ma mère ou ma sœur pour me ramener au club.
   
    Il m'explique ensuite que rien n'a avancé pendant mon absence.

  

    Je prépare le petit déjeuner pour l'anniversaire des triplés. Je déteste être derrière les fourneaux mais j'ai intérêt à me rattraper.

    Heureusement, leurs cadeaux d'anniversaire sont programmés depuis un moment, je n'ai pas à gérer ce détail à la toute dernière minute.
   
    La brioche finie du cuire dans le four, Neymar m'a filé un coup de main pour ne pas me planter dans la recette et que ça soit mangeable.
   
    Je suis à la moitié de la cuisson de pancakes et je ferai du pain perdu à la dernière minute, ce n'est pas bon réchauffé.
   
    Le craquellement dans l'escalier m'interpelle, Alice descend les marches. Elle sourit à son père et en m'apercevant, son regard s'assombrit.
   
    Elle fait un câlin à son père sans me quitter du regard.
   
    — Tu veux un câlin ? tenté-je.

    Elle acquiesce et s'approche avant de changer d'avis.
   
    — NON !

    Elle sort dans le jardin. Je lâche mon ustensile et la rejoins. Elle s'assoit contre un arbre et croise les bras. Je m'accroupis devant elle et pose mes mains sur ses genoux.
   
    — Tu veux me dire quelque chose ?

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant