Chapitre 66

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Aaron

  Elise vient de partir en courant. Nous allions la rejoindre, Dimitri nous arrête et nous assure qu'il gère avant de sortir pour rattraper Elise. Il n'y a pas plus efficace que lui. Simon l'aide énormément mais dans cette situation, je sais que ma sœur a besoin de son Dimi et personne d'autre.
   
    Je crois n'avoir jamais vu mon oncle dans un tel état. La mâchoire contractée, ses dents crissent, son regard se transforme, on dirait qu'il pourrait brûler vive Mélissa.
   
    — Tu as voulu vendre ma fille ? Dégage d'ici !
   
    Elle ne réagit pas, Neymar lui attrape le bras pour la forcer à se mettre debout et la traîne à travers la maison.
   
    — DÉGAGE MAINTENANT ! Plus jamais je te vois ici ! Reviens et je t'étripe à mains nues !
   
    Elle marche difficilement jusqu'à sa voiture avec Neymar sur ses talons, elle tremble à chaque pas.
   
    — Ne tente même pas de rentrer en contact avec mes enfants avant de crever ! T'as le culot de venir demander un rein ? T'aurais mieux fait d'aller en acheter un directement à l'orphelinat puisque tu connais leur fonctionnement !
   
    Les larmes aux yeux, elle monte dans sa voiture et nous la regardons partir.
   
    Andrea, qui était en terrasse, se rapproche de mon oncle et pose une main sur son dos, si l'idée était de le calmer, c'est raté.
   
    — Andrea pas maintenant ! Où est ma fille ?

    Tom nous informe qu'elle est avec Dimitri dans l'écurie. Dès que le portail se referme, nous rejoignons Dimitri.
   
    Il chuchote pour tenter d'apaiser ma sœur et ça semble marcher mais les sanglots reviennent...
   
    Tom et moi nous asseyons contre le mur perpendiculaire, les triplés arrivent peu de temps après et se posent contre le mur opposé.

    Elise doit juste constater que nous sommes là pour elle. Neymar s'accroupit et lui parle à voix basse. Je ne suis pas certain qu'Elise soit assez présente pour comprendre quoi que ce soit. Elle doit surtout être plongée dans ses pensées.
   
    Je n'arrive pas à comprendre comment Mélissa peut avoir imaginé nous séparer. Je me souviens très bien de l'arrivée de ma petite sœur. Avec Tom, nous étions collés à elle au point de nous endormir sur la moquette, au pied du berceau. Nous ne voulions pas qu'elle s'éloigne de nous.

    Je me souviens aussi du premier biberon que j'ai eu le droit de lui donner, Neymar m'avait dit de m'asseoir sur le canapé. Il avait placé des coussins sous mes bras et sur mes cuisses avant de déposer Elise contre moi, elle était si petite. Il m'avait montré comment donner le biberon et j'étais fier quand elle l'avait terminé.
   
    Lorsque Mélissa est partie, Neymar était au bord du gouffre, alors avec Tom nous avions essayé de l'aider en préparant un biberon. Mon père était arrivé au bon moment, nous étions trop petit pour atteindre la bouteille d'eau alors Tom a pris le Coca-cola qui était plus proche sur le meuble. Mon père nous a expliqué qu'Elise était trop petite pour avoir autre chose que de l'eau et de la poudre dans son biberon.

    Mélissa a failli nous séparer de notre petite sœur, je n'en reviens pas. Je ne supporte pas l'idée qu'Elise ne fasse pas partie de ma vie...
   
    — À quoi tu penses ? Tom me ramène à l'instant présent.
   
    — Au biberon de Coca que nous lui avions préparé.
   
    Il esquisse un sourire avant de pouffer.

    — Vous avez donnés à Elise un biberon de Coca ? relève Simon.
   
    Je lui explique toute l'histoire pour qu'il comprenne que sa partait d'une bonne intention.
   
    — On voulait bien faire et permettre à Neymar de dormir mais Papa est arrivé au bon moment apparemment.
   
    Nous discutons à voix basse pendant qu'Elise commence enfin à se calmer. Dimitri ne supporte pas de la voir aller si mal, il garde la tête baisser pour cacher ses propres larmes.

   Je n'ai même pas vu Neymar sortir du box.

    — Je vais aller parler à Papa, nous informe Antho.
   
    — Ça va le faire, ne t'en fais pas. Et si jamais il y a un problème, tu viens me chercher que j'aille le voir pour comprendre. Mais ne t'en fais pas, il n'y a pas de raison que ça se passe mal, lui assuré-je.
   
    Il acquiesce et s'en va. Je ne sais pas comment il a fait pour nous cacher son couple pendant autant de temps, c'est aberrant. Je comprends qu'il ait appréhendé notre réaction, toutefois, mettre neuf mois pour en parler me semble irréel.

    Ce qui me plaît le plus dans tout ça, c'est de savoir que Rania est hétéro, elle vient ce week-end avec son frère puisque leur mère est à nouveau absente pour les quinze prochains jours.
   
    — Papa, geint Pauline dans les bras d'Antho.

    — Je viens de la trouver perdue dans le salon.
   
    Je me lève et m'approche de mon frère pour la récupérer. Les yeux rouges, elle a encore dû faire un cauchemar...
   
    Je la dorlote en déambulant dans le jardin. Quand ses larmes sèchent, je rentre. Un sourire s'étire sur mes lèvres en surprenant mon frère et Logan en train de s'embrasser. Je les laisse tranquille et monte.
   
    Mon père se trouve dans la chambre d'Alice, elle lui raconte le nouveau livre qu'elle a entamé. Elle se passionne très vite dès qu'une activité l'intéresse.
   
    Je dépose Pauline sur mon lit et la borde en lui redonnant sa tétine et son doudou. Ses petits yeux se ferment pendant que mes doigts se mêlent à ses cheveux pour la détendre.
   
    — Tu sais ma poupée, je ne serai peut-être pas le meilleur papa du monde, je ferai sûrement des erreurs, tu m'en voudras par moment, tu trouveras que je suis injuste et tu copieras Alice en allant bouder dans ton coin et en rallant. Ou alors tu ressembleras à Elise et tu désobéiras en allant te cacher dans la forêt et je t'offrirai un nouvel animal pour te rendre ton si joli sourire. La seule chose que je peux te promettre aujourd'hui, c'est que je ferai de mon mieux. Je ferai toujours en sorte de te donner confiance en toi, d'être là dès que tu as besoin de moi. Je ne veux pas que tu puisses ressentir un jour une sensation d'abandon, je serai toujours là.
   
    Un léger toc à ma porte me fait tourner la tête. Mon père est appuyé contre le chambranle de la porte.
   
    — Tu seras jamais comme Delphine ou Mélissa. Tu leur ressembles pas. Elles sont parties quand vous aviez le plus besoin d'elles, tu es là dès que Pauline a besoin de toi. Et ta fille le sait, elle t'a choisi pour père, rien l'a obligée à t'appeler Papa, elle a décidé de te choisir. Donc t'en fais pas, tu feras comme Neymar ou moi, tu feras des erreurs et t'assumeras derrière le petit démon que tu as créé après l'avoir autorisée, juste une fois, à manger du Nutella avec les doigts, à sortir pieds nus, à dormir avec son animal.
   
    Lorsque mon oncle était absent, mon père a laissé Elise, manger dans le pot de Nutella avec ses doigts, depuis ses trois ans, elle a la fâcheuse habitude de piquer le pot pour le manger avec ses doigts devant un film. Elle ne met jamais de chaussures et dort avec les chevaux très souvent, ça arrive moins depuis qu'elle est avec Simon.
   
    — Tu feras jamais de grosse erreur, ça sera toujours rattrapable. Fais de ton mieux, c'est tout ce qui compte.
   
    J'embrasse ma fille et lui promets que je serai toujours là.

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Neymar ne peut que se retrouver désabusé face à une telle situation 😓

Aaron n'a vraiment pas oublié les mots de Rania 👀

Et je crois qu'Aaron est un peu papa poule, qu'en pensez-vous ? 🥰

Samuel a les bons mots pour rassurer son fils aîné ✨

Promis, la conversation arrive sous peu 🫢



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🤩



Bon mercredi à vous ☀️

À vendredi pour le prochain chapitre 😁



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant