By-Cœurs 4

Chapitre 49

Samuel

    La mère de Naivo n'a pas du tout apprécié que j'offre au gamin une Switch et encore moins les produits Apple. Je parlemente avec depuis un quart d'heure alors que je déteste ça.
   
— De toute façon, maintenant c'est fait ! Tu vas pas le priver de ses cadeaux ! Il allait pas bien, je lui ai offert de quoi s'occuper ! m'emporté-je.
   
— Pour vous c'est normal d'offrir un iPhone et un iPad à un enfant de douze ans ?
   
— Bah oui. Ma nièce a eu son premier iPad à onze ans pour jouer, quel est le problème ?
   
— Bonne journée Monsieur Gomez, termine-t-elle agacée.
   
Je comprends mieux d'où vient le léger accent de Rania, chez sa mère il est bien plus prononcé. Je range mon téléphone et rentre dans la maison me prendre une bière fraîche.

Alice est très concentrée, sa langue dépasse de ses lèvres pendant qu'elle poche un gâteau. Dimitri et Alex sont avec elle.

Son fonctionnement reste étrange, elle sait faire les choses, elle apprend avec des tutos. Pourtant, elle a besoin que Dimitri soit présent parce qu'elle est sûre de rater si elle est seule.
D'après le psy, c'est un manque de confiance en elle.

Riley arrive dans la cuisine et s'approche, son regard ardent et désireux se plante dans le mien.
   
— Excuse-moi.

    Elle se penche contre moi pour faire mine d'attraper quelque chose derrière moi.
   
— J'ai tellement envie de sentir ton souffle contre ma peau, que ta langue me fasse jouir jusqu'à n'en plus finir, que tes coups de reins me fassent crier, susurre-t-elle contre mon oreille.
   
Elle se redresse, m'offre un clin d'œil puis s'écarte.
   
— Il faut que j'aille... disons m'entraîner, ajoute-t-elle, amusée.
   
Mes yeux descendent sur la banane qu'elle tient en main, le message est passé, ce soir j'ai le droit à une fellation. Il n'échappe pas à mes frères qui se marrent.

  

Nous sommes dans le jardin, Pauline est surexcitée depuis son réveil. Les pleurs ont duré jusqu'à la nuit tombée hier, aujourd'hui tout va bien. 
   
Anthony a gagné son match, il est arrivé depuis une demi-heure, quelque chose ne va pas mais je ne décèle pas le problème.
   
— Quelque chose te perturbe, relève Riley, assise à côté de moi.
   
Nous avons embarqué une partie des chaises de la terrasse pour ne pas nous asseoir par terre, l'âge commence à se sentir. Bien évidemment, Will n'a pas pu s'empêcher de nous charrier Neymar et moi.
   
— J'observe Antho et un truc lui trotte en tête.
   
Notre relation est vraiment étrange, certains jours on se supporte et d'autres on ne peut pas être dans la même pièce, par contre, toutes les nuits, on se retrouve pour coucher.
   
— Papy, le gâteau, quémande Pauline en tirant sur ma chemise.
   
Je ne sais pas pourquoi, à chaque fois qu'elle veut du gâteau, c'est à moi qu'elle vient demander. Je la prends dans mes bras et l'emmène dans la cuisine.
   
— Antho, viens avec moi, l'appelé-je.
   
Il se tourne vers moi et m'emboîte le pas.
   
— Ça va ? T'es étrange depuis que t'es rentré.
   
— Ouais ça va. La route m'a mis un sacré coup de fatigue, affirme-t-il.
   
— T'es sûr ? T'as l'air ailleurs, pensif.

    — Je suis un peu déçu du match, on a gagné mais l'équipe aurait pu mieux jouer.
   
J'acquiesce, au fond de moi, je sais qu'il ment. Pauline s'impatiente, assise sur le plan de travail, ses yeux émerveillés s'écarquillent face au gâteau. Alice a tenté pour la première fois un gâteau recouvert de crème pochée. Pour un premier, c'est vraiment une réussite.
   
Antho prend les assiettes et les cuillères lorsque j'entends des pleurs dans le salon. Je descends Pauline du meuble.
   
— Tu vas voir Papa, on arrive.