Chapitre 84

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Samuel

À peine coupons nous les moteurs qu'Elise apparaît pour faire un câlin à son père.

— Je te l'avais dit qu'on rentrerait en un seul morceau ma puce.

Elle vient ensuite dans mes bras puis ceux de Dimitri, Alex et Will juste après. Elle a besoin de ce moment avec nous à chacun de nos retours et ses frères le savent, ils restent en retrait.

— Tout s'est bien passé ?

— Si tu mets de côté Alice, oui. C'était difficile, elle a fait plusieurs cauchemars chaque nuit.

— Ma Chérie, vient me voir.

Elle s'approche et j'observe ses yeux bien rougis.

— La drogue, c'est mal.

Elle éclate de rire et son père fronce les sourcils. Elle a dû abuser des joints pendant notre absence.

— Depuis quand tu fumes ?

— Depuis votre départ, ça m'a aidée à dormir

Pour fuir nos questions, elle se dirige vers la maison, nous lui emboîtons le pas et trouvons les garçons dans la cuisine.

Naivo arrive, les yeux ensommeillés, il passe ses bras autour de ma ceinture.

— Je t'ai promis que tout irait bien.

Rania raccompagne son frère en nous souhaitant une bonne nuit.

Si j'en crois le regard qu'Aaron pose sur Rania, ils vont finir ensemble.

— Et Alice ? Où est-elle ? s'étonne mon frère.

— Elle boude dans ton bureau...

Super... On revient.

    Neymar me fait signe de le suivre. Il toque et entre, elle est assise dans le canapé, dos à la porte.

    — On est rentrés ma Chipie.

— Vous avez menti !

    — Pourquoi est-ce qu'on a menti ?

— T'as dit que tu rentrais dimanche ! T'AS MENTI ! JE VEUX PAS TE VOIR !

    Il va falloir être patient, nous sommes dimanche, elle doit être épuisée donc toutes ses émotions sont décuplées.

    — Donc nous sortons ?

— OUI !

    — Tu es sûre ? Je te laisse dans le bureau toute seule et avec Tonton on sort ?

    — OUI !

Il compte jusqu'à trois sur ses doigts et Alice explose en pleurs.

    — Non... marmonne-t-elle.

Neymar s'assoit et attire la Petite dans ses bras. Je m'installe de l'autre côté et patiente. Elle a besoin de temps, pour se remettre de l'attente, de l'inquiétude, de la peur de notre absence, se remettre de ses émotions et lâcher prise maintenant que nous sommes là.

    Alex et Will entrent dans la pièce et s'installent dans les fauteuils.

Lorsque ses sanglots s'arrêtent, Neymar tente d'en savoir plus.

    — Peux-tu m'expliquer calmement pourquoi tu dis qu'on t'a menti ?

— Vous avez dit dimanche, on est lundi...

    Elle nous montre son portable, en effet 2 h 27, nous sommes lundi.

    — On ne t'a pas menti. Prenons un exemple, le mercredi soir, vers vingt-deux heures, je monte te voir et je te dis bonne nuit, à demain. Mais, si exceptionnellement, tu te couches le jeudi à une heure du matin, je te dis aussi bonne nuit, à demain. Pourtant, on se revoit le jeudi vers onze heures et non pas le vendredi.

    Elle acquiesce, elle a compris où il veut en venir. Tête baissée, elle hésite un instant.

    — Pardon... j'ai eu peur que m'oublies...

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant