Chapitre 98

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Samuel

Dimitri a trouvé une adresse mais il refuse de me la donner.

Nous venons de rouler dix heures pour arriver dans un petit hôtel de Los Mochis au Mexique.

D'après les dires entendus pendant le trajet, il nous reste encore quelques heures de route à parcourir et ça m'agace qu'on ne les fasse pas dans la nuit.

Neymar et moi dormons dans la même chambre, lorsque nous entrons je le questionne.

— Faut que tu me fasses un débrief du trajet, j'ai rien écouté... enfin, même ces deux derniers jours je crois.

— Le sujet principal c'est les Satanists, ils n'ont pas disparu, ils n'ont jamais été exterminé comme nous le pensions. Nous avons détruit une petite branche mais c'est tout. Le Cartel est lié à eux, le Cartel et les Satanists sont les mêmes. On s'est fait baiser comme des bleus sur ce coup...

Il me laisse sur ces mots et sort prendre une douche.

Comment a-t-on pu se faire avoir aussi facilement ? Deux vermines nous ont fait chier en même temps, ça coule de source qu'elles sont liées...

J'ouvre le mini-bar et avale la vodka bon marché. La déco est à chier. Cet endroit est plus que merdique, l'alcool est dégueulasse, la tapisserie est ignoble et en piteuse état, le quartier dégage une odeur nauséabonde et le lit est dans un état pittoresque bon pour la casse.

— Arrête de ruminer, va prendre une douche, ça te fera du bien, me suggère mon frère qui revient des douches communes.

J'obtempère, je râlerai sous l'eau.



  Je ne comprends pas qu'on ne reparte pas aussitôt. On mange et on reprend la route, pourquoi attendre encore ?

— Pourquoi on ne redémarre pas maintenant ?

— Parce qu'on va manger déjà puis dormir, Sam.

Je m'assois sur le lit pour défaire mes baskets.

— Combien de temps de route il reste ?

— Cinq heures. Nous mangeons, nous dormons, nous repartons requinquer, nous récupérons Pauline et nous traçons jusqu'à chez nous. Si nous ne dormons pas, le retour devra nécessiter un arrêt et c'est trop dangereux.

Je sais qu'il a raison et ça m'emmerde... Deux jours... ça fait deux jours qu'elle a été enlevée et je ne sais pas ce qu'ils font à ma petite-fille...

— Où est-elle Neymar ? Dis-moi où elle se trouve. J'en ai besoin ! J'ai besoin d'espérer qu'on arrivera pas trop tard...

Il se rapproche de moi et pause ses mains sur mes épaules.

— Nous arriverons à temps, je te le promets. C'est une question d'heure, demain à midi elle sera dans tes bras. Fais-moi confiance.

— Où est ma petite-fille ? le supplié-je de me répondre.

Il se mord la langue avant de céder.

— À Puerto Mazatlán.

Puerto Mazatlán, un port, ça veut dire un bateau. Un putain de bateau ! Ils vont la vendre !

— Tu te fous de moi ? TU TE FOUS DE MOI ?!

Il m'empêche de me lever et colle son front au mien.

— Écoute-moi, on va la retrouver. Demain elle sera avec nous, en sécurité. Ne fais rien foirer. Tout est vu avec Arturo et ses hommes. Le bateau sur lequel elle est, est déjà surveillé. Ils l'ont en visu en permanence depuis notre départ de Green Valley. Si tu n'as ni ta moto ni l'adresse exacte, c'est parce que je te connais, Sam. Laisse-moi gérer. Tout va bien se passer, je t'en fais la promesse. Ton rôle sera de la récupérer, de la monter dans la voiture d'Arturo avec vitres et portières blindées. Tu devras la rassurer, lui montrer qu'elle est en sécurité pendant les quinze heures de trajet pour rentrer. Nous ferons au maximum trois pauses d'un quart d'heure chacune pour boire du café et faire des pleins d'essences. Tu ne dois penser à rien d'autre que la façon dont tu la rassureras pendant la route. Nous l'emmènerons directement à l'hôpital pour un check-up complet à quatre heures du matin.

Ils ont déjà pensé à tous pendant que moi... je déprime...

— Sam, tu es inquiet et c'est normal je te promets que c'est normal. Ton cerveau ne peut plus réfléchir convenablement et ce n'est pas grave, je gère pour nous deux. Tout se passera bien. Tu m'as toujours fait confiance, continue vingt-quatre heures de plus. Ne fais rien de stupide, je t'en conjure, ne fais rien, laisse les frangins mettre en œuvre ce qui est prévu.

Je me laisse tomber en arrière, je suis paumé par toute cette situation. Comment tout a pu déraper si vite ? On a passé une super journée, les enfants étaient heureux. Chaque moment avec Pauline dans le zoo étaient précieux avec ses yeux d'enfants en admiration face aux différents animaux. Et maintenant... je risque de la perdre...


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Samuel est sur les nerfs 😕



Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🫣



Bon jeudi à vous 🌧️

À samedi pour le prochain chapitre 👀



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By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant