By-Cœurs 4

Chapitre 28

                                  Samuel

    Je préviens les enfants qu'Anthony et moi allons partir et qu'Andrea reste. Elle maquille les petites filles, un prospect est présent pour s'assurer que tout se passe bien et Neymar passera la chercher.

    Antho s'est occupé d'Ezéchiel toute l'après-midi, il est encore dans ses bras, c'est la première fois que ce gamin est calme. Pourtant j'en ai fait venir des intervenants extérieurs pour l'aider, rien n'a fonctionné avant aujourd'hui.

    Mon fils lui demande de dîner à table et qu'il lui téléphonera régulièrement quand il ne peut pas venir.

    À peine ai-je commencé à rouler que mon iPhone sonne, le numéro de Riley s'affiche sur l'écran du tableau de bord. Elle ne m'appelle jamais, alors je décide de décrocher car ce n'est pas normal, je le sens mal.

    — Ouais Riley.

— Neymar décroche pas, je ne savais pas qui appeler d'autre ! s'affole-t-elle.

    — Et il se passe quoi ?

— Mon père...

    Neymar m'a confié que le père de Riley avait violé Andrea et il est en taule. L'intonation de Riley n'a rien de rassurante.

    — Ton père quoi ? Où t'es ?

— Mon père vient de passer devant la boutique. Je ne sais pas comment il m'a retrouvée...

    Je fais aussitôt demi-tour pour la rejoindre dans son magasin de fleurs. Son souffle saccadé résonne dans le téléphone.

    — Il entre, je me suis cachée dans l'arrière-boutique mais il vient d'entrer, panique-t-elle en chuchotant.

    — Appelle Neymar, puis Dimitri ou n'importe qui du club, soufflé-je à Antho. Riley, je suis là dans quelques minutes, reste cachée. J'arrive.

    Apparemment son père vient de la trouver... elle crie, hurle, se débat pour qu'il la lâche, mais rien à faire. J'entends un gros choc puis plus rien avant de reconnaître le son d'une grosse chaussure de chantier qui écrase le téléphone pour le détruire.

    J'accélère pour arriver au plus vite. Antho, qui réussit enfin à joindre un frangin, explique à Steevy la situation.

    Il ne reste qu'une rue, j'ai rarement autant angoissé d'une mauvaise situation. Je crois qu'à part Maxime dans le coma courant décembre, le plus angoissant a été la fois où Elise a été retrouvée inconsciente dans son lit. Je déteste ne rien maîtriser et étant largement au-dessus de la limite autorisée, le moteur cramera si je vais plus vite. Je dis à Anthony de préparer son arme et pile sans anticipation devant la boutique. Un mec plutôt costaud se tient debout, devant le comptoir.

    À peine mon pied franchit l'entrée que le carillon résonne. Le mec se retourne et son regard me foudroie. Aussitôt, je tire une première balle qui se loge dans sa hanche droite et une seconde dans son genou gauche. Il hurle comme une fillette... putain, quelle flippette !

    — S'il bouge, tu sauras tirer ? m'assuré-je auprès de mon fils.

    — Euh, oui.

    — Si tu doutes, préviens-moi !