Chapitre 31

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Samuel

  Après quatre heures de route, nous arrivons au port de Peñasco. Tout le monde est assez tendu. Notre cargo ne devrait pas tarder. Arturo et ses hommes sont cachés aux alentours et dans le bâtiment, prêts à attaquer. Nous n'avons pas encore trouvé leur repaire, mais dès que ça sera le cas, nous attaquerons.

Une électricité dans l'air attise mon attention. Un élément nous échappe. Le calme qui règne semble lourd, anormalement lourd.

Les lampadaires qui bordent le quai augmentent en luminosité, indiquant qu'un navire entre au port. La plupart des frangins restent en retrait comme convenu. Ils apparaîtront à nos côtés si un imprévu se manifeste.

Alex, Neymar, Will, Dimitri et moi sommes en première ligne. Armes en mains, gilets par balles sur le dos, nous sommes prêts à attaquer ce soir. Enfin, à défendre notre marchandise en premier temps.

Les camions que nous devons charger arrivent. C'est à cet instant que Neymar se tournent vers moi et que nos regards se croisent, comprenant en même temps que nous nous sommes fait piéger comme des bleus.

Tout se passait beaucoup trop bien, nous aurions dû savoir que ça ne pouvait pas se passer si bien. Mon frère a à peine le temps d'avertir tout le monde, de prendre leurs armes, que les portes des camions s'ouvrent et que des hommes cagoulés déboulent, fusil à pompes en main, et tirent dans tous les sens.

Arturo hurle ses ordres en espagnol à ses hommes. Nous pensions que ça serait le bateau qui serait plein d'hommes du cartel mais pas les camions, aucun de nous n'a supposé ça.

Alex et moi sommes cachés derrière un conteneur. Nous rechargeons nos pistolets. Will, placé derrière un autre conteneur, affiche un grand sourire de psychopathe. Je l'aime ce sourire, il a une idée de merde qui va fonctionner.

Ce taré sort une grenade de sa poche, la dégoupille et l'envoie sans prévenir. Personne ne s'y attendait, les frangins se collent contre les murs. Will recommence à trois reprises et Neymar le stoppe lorsqu'il va dégoupiller la cinquième grenade.

En voyant des hommes cagoulés se préparer à bondir du bateau vers le quai, nous décidons de partir par sécurité. Nous remontons l'allée et la pire trahison se produit devant nous. Jayden, un nomade que nous n'avons pas vu depuis plus d'un mois échange des documents avec un mec du Cartel.

Neymar et moi échangeons un regard d'incrédule. Ce fils de pute est un traite. C'est lui qui a piraté les caméras de surveillance, qui a installé un logiciel dans l'ordi de Neymar et qui a modifié les dates de la dernière livraison.

Avant même que nous ne prenions une décision, Will la prend pour nous en lui tirant en pleine tête.




Enfin le cul sur nos bécanes, nous démarrons en trombe.

Lorsque nous sommes certain qu'aucun véhicule ne nous suit, Arturo et ses hommes nous quittent pour rentrer chez eux.

Alex coupe la communication complète pour n'être qu'entre nous cinq : Neymar, Will, Dimitri, lui et moi.

— Sam, tu vas m'écouter tout en gardant ton calme et le contrôle de ta moto. Ce n'est pas le moment d'avoir un accident mais c'est important que tu sois au courant.

S'il voulait me rassurer, c'est mal parti. Je sens à l'intonation de sa voix que ça concerne mes fils.

— Lorsque tu cherchais Aaron tout à l'heure, je suis allé dans le jardin et l'ai trouvé dans un sale état, en larme contre la maison. Il lui a fallu un moment pour être en capacité de parler et me raconter. Tu as reçu un appel de Delphine et il a décroché. Elle lui a clairement dit qu'il était une erreur et que Simon et Maxime ne sont rien.

Il me détaille toute la conversation et des envies de meurtres naissent en moi.

By-Cœurs 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant