𝘍𝘪𝘳𝘦 𝘮𝘦𝘦𝘵 𝘎𝘢𝘴𝘰𝘭𝘪𝘯𝘦 ‖ ᴛᴏᴍᴇ ɪ ﹙ᴇɴ ʀᴇ́ᴇ́ᴄʀɪᴛᴜʀᴇ﹚

Quand le diable frappe à la porte...

Cela faisait maintenant un mois et demi que j'étais dans le groupe de Rick. C'était des gens biens, sûrement les derniers sur terre. Ils m'avaient offert un toit, des ressources, et intégrer au groupe comme un membre à part entière, à ma grande surprise.

Mais je n'étais pas en sécurité pour autant, enfin NOUS ne l'étions pas. Les rôdeurs se multipliaient de jours en jours, les provisions s'affaiblissaient. Mais je savais que le pire ne nous était pas arrivé et jusqu'à hier, je pensais avoir tort. Malgré toute cette merde que l'on vivait, je savais que la survie et la solidarité dans un groupe était une force, qui pouvait tout surmonter. Tout allait bien il y avais encore quelques semaines mais tout s'était effondré sans raison apparente, enfin si mais cela ne pouvait servir de motifs pour tout ce qui allait de travers.  On avait enfin un lieu où l'on pouvait se sentir en sécurité. On avait installé notre campement dans un champ face à sa maison, garés nos voitures à l'entrée, et avait enfin eu un peu de repos. Notre vie sur la route nous semblait loin derrière, c'était devenu, si l'on peut dire, notre petit coin de paradis. On avait repris une vie "normale". On avait instauré des tours de corvée : les femmes s'occupaient des tâches ménagères, les hommes de la surveillance du camp. Andréa et moi assurions les deux, mais nos rapports étaient très tendus. Shane pétait carrément les plombs, devenant dangereux pour tout le monde, bien que tout le monde pensa comme moi, personne n'osait affronter le problème. Et enfin, les recherches pour retrouver la fille de Carole continuaient. Quand j'avais eu vent de cette affaire par Daryl, j'avais décidé de donner un coup de main pour retrouver la gamine. Je n'avais rien à faire de toute manière et la détresse de Carole me touchait. Et cela semblait également tenir à cœur au chasseur.

Je regrettai ma solitude, souvent. Ayant toujours su compte que sur moi-même, je ne savais pas géré toutes ces conneries. J'essayais de me mêler le moins souvent des histoires mais faisant parti intégrante du groupe, ce que m'avait annoncer Rick après mes trois semaines d'essais intensifs et après avoir aidé le groupe lors d'un problème important, je fus bien obliger parfois, par la force des choses, de m'en mêler. J'étais cru des fois, mais personne ne me le reprochait. Tous avait appris à vivre avec mon tempérament. Je savais que je pouvais être dure par moment, ronchonne et violente mais, bizarrement, le temps passé avec eux me rendait plus... humaine que je ne l'avais jamais été depuis le début de cet enfer.
Souvent je partais chasser, seule. Rick n'était pas très rassuré mais il savait que je savais me débrouiller et comprenait mon isolement. Il avait tenté de m'en empêcher, m'imposant des cours de tirs à l'arbalète avec le chasseur du groupe, mais étant déjà habitué à ce genre d'arme, il se rendit compte qu'aucun entraînement supplémentaire ne m'était nécessaire. A mon plus grand soulagement.
Souvent, je ramenais peu de choses mais c'était déjà ça, il fallait que je m'occupe. Personne ne le savait, mais je passais la plupart du temps à essayer de retrouver la gamine de Carole. Je ne la connaissais pas, mais je savais ce qu'elle devait ressentir, seule sans personne pour l'aider. Une expérience lors de mon enfance m'en persuadait. Cependant je ne trouvai rien, ce pourquoi je ne parlais à personne de mes recherches. Inutile de donner d'espoirs.
Encore une fois, ce jour là, ce fut le cas. J'étais à l'orée du bois, rentrant d'une de mes fameuses expéditions. Je n'avais rien trouvé, comme d'habitude si ce n'est un lapin. Je mis mon arme sur mon épaule et fila vers le campement. J'enjambai la barrière et entendis Rick siffler en me faisant de grands signes.

– Il veut nous parler, fis Carole en me rejoignant.

– Qu'est ce qui se passe ?

– Aucune idée. Mais ça à l'air important.

J'hochai la tête et avança avec elle.

– Tu as été chassé ? fit-elle en me voyant pleine de boue.